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Monde - Santé

Faut-il craindre le HMPV, ce virus qui se propage en Chine ?

Le ministère libanais de la Santé affirme « surveiller la circulation du HMPV en menant des tests auprès des patients souffrant d'infections respiratoires ».

Faut-il craindre le HMPV, ce virus qui se propage en Chine ?

Des piétons passent devant une fresque murale sensibilisant à l'utilisation de masques à Bengaluru, en Inde, le 6 janvier 2025. Photo d'illustration Idrees Mohammad/AFP

Cinq ans après l’apparition du Covid-19, la crainte de la propagation d’un nouveau virus plane à la suite de la recrudescence des infections en Chine dues au métapneumovirus humain (HMPV). Des malades essoufflés, des hôpitaux regorgeant de patients… les images partagées massivement sur les réseaux sociaux de personnes souffrant de complications respiratoires en raison de ce virus font craindre une réédition du scénario noir de 2020, lorsque l’état d’urgence sanitaire mondial avait été décrété en raison du coronavirus. Le métapneumovirus peut-il virer à la pandémie ? Qu’en sait-on et à quel point faut-il s’en inquiéter ?

Virus « rarement mortel, sauf chez les personnes vulnérables »

Le HMPV est un virus respiratoire identifié pour la première fois en 2001, selon les données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC), principale agence de santé publique aux États-Unis. Il peut être transmis via un contact direct avec des sécrétions respiratoires infectées (toux, éternuements) ou des surfaces contaminées. Toux, fièvre, congestion nasale et essoufflement : ses symptômes sont assez similaires à ceux de la grippe. Dans certains cas, il peut engendrer une pneumonie voire une insuffisance respiratoire.

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Selon le Dr Eid Azar, chef du département des maladies infectieuses au centre médical de l'Université Saint-Georges, ce virus « est rarement mortel, sauf chez les personnes vulnérables ». Les personnes les plus à risque sont les enfants, les personnes âgées, les immunodéprimés et les personnes atteintes de maladies chroniques, explique l’infectiologue, qui présidait le Comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19 relevant du ministère de la Santé.

Pour lutter contre la propagation du virus, l'OMS appelle à rester chez soi lorsqu’on est malade, de porter un masque dans les endroits bondés, d’améliorer la ventilation lorsque c’est possible, de se laver régulièrement les mains et de se faire vacciner selon les recommandations de son médecin. « Les personnes appartenant à un groupe à risque, comme les personnes âgées ou immunodéprimées, doivent consulter un médecin si elles se sentent malades », conseille l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Pourquoi ce virus, qui existe depuis longtemps, se propage-t-il surtout en Chine ? « Il est probable que l’immunité collective en Chine ait faibli en raison du long confinement imposé lors du Covid-19 », explique le Dr Azar.

Malgré la hausse des cas de HMPV en Chine au cours des dernières semaines, les autorités chinoises n'ont pas émis d'alerte à ce sujet, jusque-là. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, citée par The Guardian, a affirmé que « les infections respiratoires ont tendance à atteindre un pic pendant la saison hivernale ».

De son côté, l'OMS se veut rassurante, quant au métapneumovirus qui circule en Chine. Il y a eu « une augmentation d’un certain nombre d’infections respiratoires courantes dans le pays, comme on peut s’y attendre pendant l’hiver », a affirmé Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, lors d’un point de presse, mardi. Les niveaux d’infections respiratoires signalés en Chine se situent « dans la fourchette habituelle pour la saison hivernale », poursuit l'OMS, notant que selon Beijing, le taux d’utilisation des hôpitaux est actuellement inférieur à celui de l’année dernière à la même époque et qu’aucune déclaration d’urgence n’a été faite et qu’aucune mesure n’a été prise ».

Les autorités sanitaires américaines se sont toutefois inquiétées de sa propagation virale. Les CDC ont affirmé début janvier « surveiller » la hausse des cas signalés dans le nord de la Chine, même si les taux d'infection aux États-Unis restent proches des niveaux « prépandémiques » habituels. Selon leurs données, les cas de HMPV ont en effet augmenté aux États-Unis depuis novembre 2024, avec 1,94 % de tests hebdomadaires positifs pour le HMPV entre le 22 et le 28 décembre 2024. À titre de comparaison, 18,71 % des tests hebdomadaires étaient positifs pour la grippe et 7,10 % étaient positifs pour le Covid au cours de la même semaine.

Quid du Liban ? Nada Ghosn, responsable du programme de surveillance épidémiologique au sein du ministère de la Santé, a affirmé à notre publication « surveiller la circulation du virus en menant des tests auprès des patients souffrant d'infections respiratoires », rappelant qu'il n'y a toujours « pas d'alerte mondiale liée au HMPV ».

Faut-il s'inquiéter ?

Ce virus, dont huit cas ont également été dépistés en Inde, risque-t-il de devenir endémique, voire pandémique ? Bien qu’il n’existe toujours pas de vaccin ni de traitement antiviral spécifique pour le HMPV, les soins étant symptomatiques (oxygène, hydratation), le Dr Azar estime qu’il « ne faut pas s’inquiéter ». « Le HMPV reste pour l’instant un virus saisonnier et ne montre pas de potentiel pandémique comme le Covid-19 », affirme le médecin.

Même son de cloche du côté de Pierre Abi Hanna, spécialiste en maladies infectieuses. « Plus de 90 % des enfants de cinq ans ont déjà contractés ce virus. Certaines personnes contractent le virus sans même le savoir », précise-t-il. Selon lui, « la majorité des gens sont immunisés contre le HMPV, il n'y a donc pas de risque qu'il devienne une pandémie ».

Le Dr Eid explique d’ailleurs que le HMPV, dépisté par PCR, est « moins contagieux et sévère » que le Covid-19. Pour lui, rien n’indique que la propagation de ce virus nécessite la prise de « mesures extrêmes », comme en 2020. « Aucune autorité reconnue n'a pour l'instant indiqué que ce virus est en train de muter ou qu'il engendre plus de décès », relève aussi Pierre Abi Hanna.

Cinq ans après l’apparition du Covid-19, la crainte de la propagation d’un nouveau virus plane à la suite de la recrudescence des infections en Chine dues au métapneumovirus humain (HMPV). Des malades essoufflés, des hôpitaux regorgeant de patients… les images partagées massivement sur les réseaux sociaux de personnes souffrant de complications respiratoires en raison de ce virus...
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MALHEUREUSEMENT IL VA FRAPPER LES PAYS DE LA MEDITERRANEE EN PLEIN ETE.

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

11 h 57, le 12 janvier 2025

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Commentaires (1)

  • MALHEUREUSEMENT IL VA FRAPPER LES PAYS DE LA MEDITERRANEE EN PLEIN ETE.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    11 h 57, le 12 janvier 2025

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