Il est bien triste de n’indiquer les meilleures intentions qu’après avoir subi des crises dévastatrices. La tolérance extrême due aux silences tacites et à l’évitement installe le fait accompli jusqu’à l’exhaustion. Une nouvelle page de paix au Liban relève non seulement d’un accord de cessez-le-feu, du changement de pouvoir en Syrie, des aspirations prochaines pour un chef d’État aux objectifs strictement démocratiques mais aussitôt que possible, d’une plate-forme de dialogues ultimement constructifs entre nos diverses composantes.
Le choix personnel du changement est un pas indispensable pour défendre des valeurs humaines à travers une logique constitutionnelle et des actes correspondant au quotidien. Le chemin le plus court pour justifier l’indispensable application des lois et des normes citoyennes consiste surtout à reconnaître en soi que l’unité nationale nécessite une liberté qui ne nuit plus aux autres et qui permet de construire ensemble notre pays, en nous centrant sur les points communs indispensables à une vie cohérente, à distance des conflits régionaux. Les partenaires censés cohabiter pour mieux vivre ensemble vont-ils explorer le pouvoir du bien-être évolutif ? La force en chacun permet de renforcer l’union nationale au-delà des désolations extrêmes. Afin de prendre en charge les dramatiques événements, la grande crise de confiance et l’effarante crise socio-économique on a urgemment besoin de se parler franchement, de cultiver l’autocritique et de corriger les erreurs commises pour ne plus les répéter. Après les destructions massives et l’épuisement généralisé de la population libanaise, un tronc de solidarité prendra-t-il l’ampleur nécessaire ?
À quoi servent les déceptions, les frustrations et le renforcement traditionnel des rapports collectifs s’ils ne nous engagent à mieux reconnaître nos faiblesses ainsi que nos forces positives ? Allons-nous soutenir ensemble un gouvernement et une assemblée nationale déterminés à sauver la nation de l’opportunisme et des jeux de mots, sinon que signifie donc de « nouvelles dispositions » ?
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