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Moyen-Orient - Transition

Ahmad el-Chareh reçoit le chef de la diplomatie turque

Le dirigeant syrien annonce que toutes les armes du pays passeront sous le contrôle de l’État, y compris celles détenues par les forces dirigées par les Kurdes.

Ahmad el-Chareh reçoit le chef de la diplomatie turque

Le nouveau dirigeant syrien Ahmad el-Chareh, chef du groupe islamiste Hay’at Tahrir el-Cham (HTC). Photo AFP

Ahmad el-Chareh a reçu dimanche le chef de la diplomatie turque deux semaines après la chute du pouvoir de Bachar el-Assad. Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé que Hakan Fidan avait rencontré Ahmad el-Chareh, et une vidéo de l’agence officielle Anadolu les montre en train de se donner l’accolade. Le chef des services de renseignements turcs, Ibrahim Kalin, s’était déjà rendu dans la capitale syrienne quatre jours seulement après que des groupes rebelles dominés par des islamistes radicaux se sont emparés du pouvoir le 8 décembre.

Des diplomates de différents pays, dont les États-Unis et la France, sont depuis allés à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités. Et Washington a abandonné vendredi l’offre de récompense pour l’arrestation du nouveau dirigeant syrien, dont le groupe radical Hay’at Tahrir al-Cham (HTC) est cependant toujours classé « terroriste » par plusieurs pays occidentaux. Un haut diplomate syrien a indiqué à Riyad que le gouvernement saoudien avait aussi établi un contact direct avec les nouvelles autorités syriennes et allait envoyer une délégation à Damas.

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Un appel à la levée des sanctions

La « victoire » de la chute du président Syrien Bachar el-Assad appartient aux Syriens et à « personne d’autre », a affirmé dimanche le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan. « Mes chers frères et sœurs, cette victoire est la vôtre et celle de personne d’autre. Grâce à vos sacrifices, la Syrie a saisi une opportunité historique », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec Ahmad el-Chareh à Damas. La Turquie avait rejeté mercredi les propos du président américain élu Donald Trump, qui a qualifié la victoire des rebelles en Syrie de « prise de pouvoir inamicale ». Le président élu américain comprend que Washington devrait soutenir la Turquie plutôt que les combattants kurdes en Syrie, a également affirmé le chef de la diplomatie turque dimanche à Damas. « Lorsqu’on regarde les intérêts de l’Amérique, lorsqu’on fait un calcul pour voir si la Turquie ou une organisation terroriste comme le PKK est plus importante, M. Trump comprend immédiatement l’équation ici », a-t-il précisé.

Le ministre turc a par ailleurs appelé à lever les sanctions contre la Syrie « dès que possible ». « La communauté internationale doit être totalement mobilisée pour que la Syrie se remette sur pied et que les personnes déplacées retournent dans leur pays. Les sanctions imposées au régime précédent doivent être levées dès que possible afin que les services puissent être fournis », a-t-il précisé depuis Damas.

Les armes sous le contrôle de l’État

La visite du chef de la diplomatie turque a été par ailleurs l’occasion pour le nouveau dirigeant syrien d’assurer que toutes les armes du pays passeront sous le contrôle de l’État, y compris celles détenues par les forces dirigées par les Kurdes. « Nous ne permettrons absolument pas que des armes échappent au contrôle de l’État (...), qu’elles proviennent des factions révolutionnaires ou des factions présentes dans la zone des FDS (Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes, NDLR) », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse conjointe avec son hôte.

Celui qui se faisait appeler Abou Mohammad el-Jolani a ajouté que son administration travaillait à la protection des minorités, soulignant l’importance de la « coexistence » dans une Syrie multiethnique et multiconfessionnelle. « Nous nous efforçons de protéger les confessions et les minorités contre tout conflit entre elles », et contre les acteurs « extérieurs » qui tentent d’exploiter la situation « pour provoquer une discorde sectaire », a-t-il poursuivi avant d’ajouter : « La Syrie est un pays pour tous et nous pouvons coexister ensemble. » Le nouveau dirigeant syrien a enfin dénoncé le rôle que jouait l’Iran en Syrie, soulignant que la présence des « milices iraniennes constituait une source d’inquiétude pour tous les pays régionaux et internationaux ».

Ahmad el-Chareh a reçu dimanche le chef de la diplomatie turque deux semaines après la chute du pouvoir de Bachar el-Assad. Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé que Hakan Fidan avait rencontré Ahmad el-Chareh, et une vidéo de l’agence officielle Anadolu les montre en train de se donner l’accolade. Le chef des services de renseignements turcs, Ibrahim Kalin, s’était...
commentaires (1)

Un peu surréaliste de voir Abou mohamad al Golani en costume et cravate, et recevant ministres et ploticiens en titre officiel. On dirait un chef d'état, tenant un discours modéré, après 30 ans de terrorisme. Bienvenue au Moyen-Orient..

Raed Habib

11 h 01, le 23 décembre 2024

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Commentaires (1)

  • Un peu surréaliste de voir Abou mohamad al Golani en costume et cravate, et recevant ministres et ploticiens en titre officiel. On dirait un chef d'état, tenant un discours modéré, après 30 ans de terrorisme. Bienvenue au Moyen-Orient..

    Raed Habib

    11 h 01, le 23 décembre 2024

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