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Des opposants chiites appellent à sortir du giron iranien et à édifier un État sans hégémonie confessionnelle

L'appel souhaite le retour du Liban à un « modèle de coexistence et de pluralité ».

Des opposants chiites appellent à sortir du giron iranien et à édifier un État sans hégémonie confessionnelle

L'invitation au meeting du 18 décembre 2024 à l'Ordre de la presse à Beyrouth pour le lancement du « Document de sauvetage » rédigé par des journalistes et intellectuels chiites opposés au Hezbollah.

Des journalistes et intellectuels chiites connus pour leur opposition au Hezbollah ont exhorté, mercredi, les Libanais à cesser de « verser leur sang » pour les différentes causes qui agitent le Proche-Orient, dans une allusion claire, entre autres, au soutien du parti chiite à Gaza, et à établir un État de droit qui protégerait tous ses citoyens.

Ces opposants chiites se sont réunis au siège de l’Ordre de la presse à Beyrouth, où ils ont lu un appel à « sauver ce qui reste encore du chiisme politique au Liban », selon le journaliste Mohammad Barakat, rédacteur en chef du site d'information Assas. « Pendant les deux dernières décennies, les Iraniens (qui soutiennent le Hezbollah, ndlr) nous ont contraints à une sorte de service militaire obligatoire pour servir le projet du velayet-e faqih, qui a coûté la vie à plus de 20.000 jeunes gens. Il est temps de passer à autre chose », a-t-il expliqué à notre journal.

Pour rappel

Des anti-Hezbollah se regroupent pour « sauver ce qui reste du chiisme politique »

Chute de Bachar el-Assad

M. Barakat a pris la parole pour lire cette profession de foi écrite, à l’heure où le Moyen-Orient connaît de profonds bouleversements, marqués notamment par l’affaiblissement de l’axe iranien, suite à la guerre quasi-totale de plus de deux mois entre Israël et le Hezbollah, dans le sillage d'affrontements qui ont commencé le 8 octobre 2023, au lendemain du début de la guerre de Gaza, ainsi que par la chute du régime syrien de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier.

Le journaliste a d'abord exprimé sa « solidarité envers ceux dont les maisons ont été détruites » par Israël au Liban, «défendant ce en quoi ils croyaient». Il a ensuite salué la fin du règne de Bachar el-Assad, qualifié de « tyran de Damas, boucher de (la prison de) Saydnaya et tueur d’enfants », espérant « que cette chute marquera le début de la disparition de ses vestiges sécuritaires au Liban, à travers ses appareils, ses politiciens, ses journalistes et d'autres ».

Dans une référence à peine voilée à l’Iran et à son influence au Liban, le texte affirme que « sous l'attrait de la lutte contre Israël, la tentation de libérer la Palestine, les rêves de liberté et de justice (…) de protéger la Syrie, défendre l’Iran et soutenir Gaza, ils n’ont laissé aucune cause pour laquelle ils n’ont pas versé notre sang ». Rappelant la longue tradition de lutte des Libanais pour des objectifs défendus par des acteurs étrangers, il a laconiquement déclaré : «Nous nous inclinions devant ceux qui s’opposaient à Israël, et la destruction était toujours notre compagne fidèle».

Dénoncer les tentatives d’intimidation

Les opposants dénoncent aussi les anciennes tentatives d’intimidation que l’opposition au Hezbollah a subies : «Nous sommes venus pour nous réunir et annoncer que le pays ne peut plus se permettre le silence. Si nous nous sommes tus, c’est parce (…) beaucoup ont été effrayés par le sang de ceux qui nous ont précédés dans l’opposition», a noté le journaliste.

Les opposants ont appelé avec force à l’édification d’un État de droit, qui garantisse les droits pour tous les citoyens libanais, et à l’élection d’un président de la République, un processus bloqué depuis la fin du mandat de Michel Aoun il y a plus de deux ans. « Il n’y a de salut que dans l’adhésion à un seul État respectant la Constitution, un État de droit, d’institutions et de justice (...) aucune communauté, quelle que soit sa force, aucun État, quelles que soient ses ambitions, aucun parti, peu importe son nombre, ne pourra gouverner le Liban par la domination », poursuivent-il.

Les auteurs de la déclaration ont également adressé une fin de non-recevoir aux arguments du Hezbollah qui justifiait sa politique au Liban et la légitimité de ses armes par la nécessité d'opposer une résistance armée à Israël. « Nous avons essayé les armes, et il s’est avéré qu’elles ne protègent pas. La protection ne vient que de l’État, et des décisions internationales, notamment la résolution 1701 (qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël ndlr) », ont-ils insisté.

La déclaration lue par M. Barakat se termine par un appel à faire suivre cette profession de foi par des discussions politiques concrètes, afin de « se protéger (…) des tempêtes à venir et des bouleversements » dans la région.

Des journalistes et intellectuels chiites connus pour leur opposition au Hezbollah ont exhorté, mercredi, les Libanais à cesser de « verser leur sang » pour les différentes causes qui agitent le Proche-Orient, dans une allusion claire, entre autres, au soutien du parti chiite à Gaza, et à établir un État de droit qui protégerait tous ses citoyens.Ces opposants chiites se sont réunis au siège de l’Ordre de la presse à Beyrouth, où ils ont lu un appel à « sauver ce qui reste encore du chiisme politique au Liban », selon le journaliste Mohammad Barakat, rédacteur en chef du site d'information Assas. « Pendant les deux dernières décennies, les Iraniens (qui soutiennent le Hezbollah, ndlr) nous ont contraints à une sorte de service militaire obligatoire pour servir le projet du velayet-e faqih, qui a coûté la vie à...