Depuis sa naissance dans la Syrie des Assad, Nour* est toujours restée silencieuse sur ses opinions à l’égard de l’ancien clan au pouvoir. « Je n’ai rien dit au cours de toutes ces années. Je ne vois pas pourquoi je parlerais aujourd’hui », lâche celle qui s’autorise au fur et à mesure quelques sorties dévoilant le fond de sa pensée. Si des réactions de joie se sont peu à peu fait entendre ces derniers jours au sein de la communauté alaouite à laquelle elle appartient, au rythme des langues qui se délient après la chute du régime Assad, la quinquagénaire de Homs préfère continuer à se méfier. « Nous sommes ceux qui ont le plus souffert d’Assad et de son autorité », avance Nour, en allusion au fait que les alaouites, dont était issu le président Bachar el-Assad, ont perdu plus d’entre eux qu’aucune autre communauté au cours de la guerre....