Des réfugiés syriens vivant en Turquie attendent avec leurs effets personnels au poste frontière de Cilvegozu avant d'entrer en Syrie dans le district de Reyhanli à Hatay, le 9 décembre 2024. Photo Ozan KOSE / AFP
La Suède, le Danemark et la Norvège ont annoncé lundi qu'ils suspendaient l'examen des demandes d'asile de réfugiés syriens, au lendemain de la chute de Bachar el-Assad.
"Compte tenu de la situation, il n'est tout simplement pas possible d'évaluer les motifs de protection à l'heure actuelle", a déclaré Carl Bexelius, responsable des affaires juridiques à l'Office suédois des migrations dans un communiqué.
La décision suédoise sera officialisée mardi.
La Suède est le deuxième pays au sein de l'UE à avoir accueilli le plus grand nombre de Syriens fuyant la guerre civile en 2015 et 2016, après l'Allemagne.
Les autorités vont aussi suspendre les expulsions en attendant que la situation politique s'éclaircisse en Syrie.
"En Syrie, la situation est fragile et les événements récents soulèvent plusieurs questions juridiques qui nécessitent une analyse approfondie. Une décision similaire avait également été prise dans le cadre de la prise de pouvoir des Talibans en Afghanistan en 2021", a ajouté le responsable suédois.
Le chef de file des Démocrates de Suède (SD, extrême droite) Jimmie Akesson, dont le parti soutient la coalition gouvernementale, a appelé au départ des réfugiés syriens.
Au Danemark, la commission de recours des réfugiés "a décidé de suspendre le traitement des dossiers concernant des personnes en provenance de Syrie en raison de la situation très incertaine dans le pays après la chute du régime Assad", a-t-elle écrit dans un communiqué.
La décision concerne actuellement 69 cas, a-t-elle précisé.
Elle a également "décidé de reporter la date limite de départ pour les personnes en mesure d'être expulsées vers la Syrie", ce qui concerne 50 cas, a-t-elle précisé.
A l'été 2020, le Danemark est devenu le premier pays de l'Union européenne à réexaminer des centaines de dossiers de réfugiés syriens au motif que "la situation actuelle à Damas n'est plus de nature à justifier un permis de séjour ou son extension".
Dans les faits, il n'y a pas eu de retour forcé de réfugiés syriens vers la Syrie.
Le Danemark a une politique d'accueil très restrictive avec un objectif assumé de "zéro demandeur d'asile". Il encourage les retours volontaires des Syriens et ne délivre que des permis de résidence temporaire depuis 2015.
De son côté, la Norvège a aussi décidé de suspendre l'examen des dossiers de réfugiés syriens, dans l'attente d'une stabilisation de la situation.
"La situation dans le pays reste très floue et non résolue", écrit le directorat norvégien de l'immigration (UDI) dans un communiqué.
La suspension de l'examen des dossiers signifie que l'UDI "ne rejettera ni n'accordera les demandes d'asile des Syriens qui ont demandé l'asile en Norvège, pour le moment", précise l'organisation sans donner le nombre de dossiers concernés.
La Norvège a reçu 1.933 demandes d'asile de la part de Syriens depuis le début de l'année.
"Compte tenu de la situation, il n'est tout simplement pas possible d'évaluer les motifs de protection à l'heure actuelle", a déclaré Carl Bexelius, responsable des affaires...
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