Après de nouveaux raids aériens visant vendredi à l'aube plusieurs postes-frontières entre le Liban et la Syrie, la Sûreté générale libanaise, qui est chargée des procédures d'entrée et sortie du territoire, a décidé de garder fermées toutes les infrastructures frontalières, à l'exception de Masnaa. Ces bombardements avaient visé des postes officiels ou illégaux du Nord et de la Békaa, déjà frappés à de nombreuses reprises au cours des dernières semaines de conflit entre le Hezbollah et l'armée israélienne, qui a dit y avoir ciblé des « routes de contrebande » du parti chiite.
Dans un message sur X, la Sûreté générale (SG) a décidé de garder fermés les postes-frontières terrestres entre le Liban et la Syrie, à l'exception de celui de Masnaa dans la Békaa, en raison des frappes israéliennes « répétées » sur ces infrastructures au cours des dernières semaines. Dans un bref message sur X, la SG a annoncé que ces postes-frontières fermeront « jusqu'à nouvel ordre, afin de préserver la sécurité des voyageurs ». « Le poste-frontière de Masnaa restera ouvert, notamment pour les ressortissants syriens, conformément aux procédures exceptionnelles temporaires diffusées précédemment », a ajouté l'organisme.
Dégâts matériels
Vers 3h du matin, dans le Nord, de fortes explosions ont été entendues suite à des frappes sur le poste-frontière de Arida, village côtier à l'extrémité du pays, et le pont sur le fleuve Al-Kabir, selon notre correspondant local Michel Hallak. Ce poste-frontière était en réparation depuis qu'il avait été bombardé quelques heures avant le cessez-le-feu, le 27 novembre. La frappe a touché le côté du pont en territoire syrien, ajoute-t-il, et les passages via ce poste-frontière sont une nouvelle fois interrompus après sa fermeture et les infrastructures ont été lourdement endommagées. Dans le village de Arida, les explosions des multiples missiles tirés ont endommagé plusieurs habitations, dont les fenêtres ont volé en éclats. Des bateaux de pêche ont également subi des dégâts et certains se trouvent encore sous les décombres du pont. Les résultats des travaux de restauration menés au cours de la semaine écoulée ont été réduits à néant.
Dans la Békaa, les postes-frontières de Qaa-Joussé et el-Qasr dans le Hermel, ainsi que plusieurs points de passage illégaux, ont été également bombardés et mis hors service, d'après les informations de notre correspondante Sarah Abdallah. Le poste-frontière de Qaa avait été rouvert dimanche par le ministre libanais sortant des Travaux publics.
Aucune information ne faisait jusqu'à présent état de victimes.
« Contrebande d'armes » du Hezbollah
De son côté, l'armée israélienne a annoncé, vendredi dans la matinée, avoir bombardé des « routes de contrebande d'armes et d'autres infrastructures terroristes près de la frontière entre le Liban et la Syrie ». Ces routes étaient utilisées pour faire parvenir des « équipements de combat au Hezbollah » et les frappes « sont une mesure supplémentaire pour affaiblir les capacités de l'Unité 4400, responsable des transferts d'armes », selon un message posté sur le réseau X par le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee. La carte publiée par l'armée sur X identifie notamment comme cibles le poste-frontière de Arida, une zone du Akkar frontalière de la province de Homs et la région de Hoch el-Sayyed Ali, dans le Hermel.
L'agence officielle syrienne Sana a rapporté que « le poste-frontière de Arida entre la Syrie et le Liban (était) à nouveau hors service en raison d'une attaque israélienne qui l'a visé » tôt vendredi.
Depuis l'entrée en vigueur le 27 novembre du cessez-le-feu, Israël a mené plusieurs frappes au Liban, accusant notamment le Hezbollah d'utiliser des infrastructures civiles pour faire passer des armes. Israël et le Hezbollah s'accusent régulièrement de violer la trêve qui a mis fin à une guerre ouverte de plus de deux mois entre le mouvement islamiste libanais et l'État hébreu, qui a fait près de 4.000 morts au Liban et dévasté des bastions de la formation pro-iranienne.
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