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« Mensonge du siècle » : le Premier ministre irakien dément des écoutes téléphoniques


Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani prononçant un discours dans la province méridionale de Bassora, ville d'Irak, le 7 novembre 2024. Ahmad AL-RUBAYE/AFP

Le Premier ministre irakien a démenti jeudi des accusations visant des responsables de ses services pour des écoutes téléphoniques présumées dont auraient été victimes députés et hommes politiques, un scandale embarrassant la classe politique du pays depuis plusieurs mois. Les déclarations de Mohamed Chia al-Soudani, publiées par l'agence de presse nationale INA, sont les premières à aborder publiquement l'affaire ayant émergé en août.

Aux yeux de certains observateurs, le scandale, qui s'est accompagné de fuites dans les médias, illustre rivalités et luttes de pouvoir intestines au sein de la majorité parlementaire formées de partis chiites pro-iraniens et qui a porté M. Soudani au gouvernement. La justice irakienne n'a pas commenté les accusations, ni dévoilé toutes les personnes incriminées dans ce dossier, impliquant au moins un ex-fonctionnaire du bureau du Premier ministre, Mohamed Jouhi.

Premier à évoquer le sujet, le député Mustafa Sanad. Se disant victime d'écoutes, il annonçait le 19 août l'arrestation d'un « réseau » impliquant « un certain nombre d'officiers et de fonctionnaires », et citait nommément Mohamed Jouhi.« Cette affaire d'espionnage et d'écoutes clandestines, ces accusations contre le gouvernement (...), tout cela est sans fondement », selon les propos de M. Soudani rapportés par l'INA.

Le Premier ministre s'exprimait mercredi devant une séance à huit clos du Parlement, selon l'agence. « Je peux dire avec une certitude absolue que c'est le mensonge du siècle », a-t-il renchéri, selon une vidéo sur les réseaux sociaux de la télévision publique. 

Quand l'affaire a éclaté, médias irakiens et panarabes ont assuré que parmi les victimes des écoutes présumées figuraient des barons de la politique: des figures du Cadre de coordination, influente alliance de partis chiites et première force parlementaire.

Dans un pays régulièrement secoué par des scandales politiques ou de corruption, habitué aux règlements de comptes qui s'accompagnent de campagnes de désinformation, l'emballement médiatique n'a pas attendu.

En septembre, le Conseil suprême de la magistrature avait dénoncé « l'inexactitude des informations » circulant au sujet d'une « enquête » en cours sur le « réseau Mohamed Jouhi ». Il avait qualifié de « faux » ce qui « circule dans les médias et sur les réseaux sociaux concernant des tentatives d'écoutes du président » de l'institution, Faïq Zidan.

En dévoilant l'affaire en août, le député Sanad accusait le « réseau » Jouhi de pratiquer « plusieurs activités répréhensibles, notamment des écoutes de téléphones portables de députés et de politiciens, notamment mon numéro de portable ». Lors d'un entretien télévisé en septembre, l'ancien chef du Parlement, Mohamed Halboussi, assurait lui avoir été l'objet d'une « surveillance » lors de ses déplacements.

Le Premier ministre irakien a démenti jeudi des accusations visant des responsables de ses services pour des écoutes téléphoniques présumées dont auraient été victimes députés et hommes politiques, un scandale embarrassant la classe politique du pays depuis plusieurs mois. Les déclarations de Mohamed Chia al-Soudani, publiées par l'agence de presse nationale INA,...