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Politique - Guerre au Liban

Nadim Gemayel regrette que l'accord de cessez-le-feu ne règle pas la question des armes du Hezbollah pour de bon

Si la formation pro-iranienne « ne renonce pas à ses armes, cela risque de creuser un fossé entre le Hezbollah et l'armée », prévient Nadim Gemayel.

Nadim Gemayel regrette que l'accord de cessez-le-feu ne règle pas la question des armes du Hezbollah pour de bon

Le membre du bloc parlementaire du parti Kataëb, Nadim Gemayel. Photo d'archives Kataëb

Le député Nadim Gemayel, membre du parti Kataëb, a considéré dans une interview accordée lundi soir à la chaîne al-Jadeed que le cessez-le-feu actuellement négocié entre Israël et le Hezbollah servait les intérêts israéliens en déplaçant « de la frontière au cœur du pays » le « problème » posé par les armes du Hezbollah vers l'intérieur du Liban, « une fois l’accord conclu et que toutes les raisons justifiant son arsenal auront été abandonnées ». 

« Après l'accord, le Hezbollah se réarmera-t-il ou se contentera-t-il de devenir un simple parti politique ? » s'est interrogé le député, farouchement opposé au parti chiite, précisant au passage qu'il était « favorable à un cessez-le-feu » dans la guerre qui fait rage au Liban depuis le 23 septembre. « Je suis favorable à un cessez-le-feu pour protéger notre peuple, mais je ne suis pas favorable à un accord si cet accord déplace la question de la frontière avec Israël vers l'intérieur du pays » a-t-il encore déclaré. « Je crains que cela ne devienne un conflit interne et que cela serve d'excuse à certains pour revenir et reprendre les armes », a-t-il également prévenu, agitant le spectre de la réminiscence de la guerre civile.

« J'aurais aimé que nous ne vivions pas toutes ces destructions et l'entrée d'Israël au Liban, mais la chose la plus importante pour la fin de cette guerre est que le Hezbollah rende ses armes, revienne à l'accord d'armistice et finance la reconstruction pour les personnes déplacées », a encore déclaré le fils de l'ancien président libanais Bachir Gemayel, assassiné en 1982.

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Ces propos interviennent alors qu'un accord de cessez-le-feu est actuellement en cours de négociation entre le Hezbollah et Israël, qui s'affrontent depuis le 8 octobre 2023, dans un conflit déclenché dans le sillage de celui opposant Israël au Hamas à Gaza et qui a dégénéré en guerre quasi totale depuis septembre. Pour Nadim Gemayel, l'accord, dont les détails ont filtré dans la presse, ne propose pas de solution définitive à la question des armes du Hezbollah.

Responsabilité de l'Iran

« Le cheikh Naïm Kassem acceptera-t-il les termes de l'accord ? Quel sera le rôle de l'armée libanaise après l'accord, qui prévoit le déploiement de l’armée libanaise dans le Sud et l’élargissement de sa présence ainsi que le retrait du Hezbollah, avec ses armes lourdes, du sud du fleuve Litani ? » s'est encore interrogé Nadim Gemayel. Il craint en outre de voir « le fossé se creuser entre le Hezbollah et l'armée libanaise » si la formation pro-iranienne « ne renonce pas à ses armes ». Il a en outre appelé à une table de discussion entre les partis politiques afin de mettre en œuvre des accords visant à dissoudre les factions armées non légitimes.

Comme d'autres figures politiques de l’opposition, dont le leader druze Walid Joumblatt et le chef des Forces libanaises Samir Geagea, Nadim Gemayel accuse l’Iran d'être la « principale source à l’origine de la guerre au Liban ».

Selon lui, « la République islamique mène une guerre indirecte à travers le Liban, en exploitant le Hezbollah pour attaquer Israël dans le cadre de sa stratégie d'« unité des fronts », au prix de la destruction du territoire libanais ». Pour rappel, le Hezbollah avait ouvert, le 8 octobre 2023, un front contre l'État hébreu en soutien au Hamas, son allié palestinien, après une attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste contre Israël.

Il a conclu en affirmant qu’il « est impératif de mettre fin à ce conflit, et cela aurait dû être fait dès le début sans que le Hezbollah ne s’engage dans la guerre. Tout ce que nous voulons, c'est ne pas être impliqués dans une nouvelle guerre comme l'a fait le Hezbollah. La seule solution est de revenir à l’accord d’armistice ». Une référence à celui signé le 23 mars 1949 entre le Liban et Israël, qui prévoit notamment qu’aucun élément militaire ou paramilitaire terrestre, maritime ou aérien ne doit mener un quelconque acte de guerre contre le pays voisin.

Le député Nadim Gemayel, membre du parti Kataëb, a considéré dans une interview accordée lundi soir à la chaîne al-Jadeed que le cessez-le-feu actuellement négocié entre Israël et le Hezbollah servait les intérêts israéliens en déplaçant « de la frontière au cœur du pays » le « problème » posé par les armes du Hezbollah vers l'intérieur du Liban, « une fois l’accord conclu et que toutes les raisons justifiant son arsenal auront été abandonnées ». « Après l'accord, le Hezbollah se réarmera-t-il ou se contentera-t-il de devenir un simple parti politique ? » s'est interrogé le député, farouchement opposé au parti chiite, précisant au passage qu'il était « favorable à un cessez-le-feu » dans la guerre qui fait rage au Liban depuis le 23 septembre. « Je suis favorable à un cessez-le-feu pour...
commentaires (7)

Il est temps de travailler à une stratégie de défense nationale où le Hesbollah pourra remettre ses armes à l'armée libanaise sans perdre la face et qui évitera tout conflit interne au sujet de ces armes! M.Z

M.Z

12 h 52, le 27 novembre 2024

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Commentaires (7)

  • Il est temps de travailler à une stratégie de défense nationale où le Hesbollah pourra remettre ses armes à l'armée libanaise sans perdre la face et qui évitera tout conflit interne au sujet de ces armes! M.Z

    M.Z

    12 h 52, le 27 novembre 2024

  • Nadim, fils de du président assassiné Bachir Gemayel, neveu de l’ancien président Amine Gemayel et cousin de Sami Gemayel etc, devrait être pris en charge par un prof en sciences po pour éviter les idées stéréotypées …toutes faites.

    Hitti arlette

    12 h 50, le 27 novembre 2024

  • « Après l'accord, le Hezbollah se réarmera-t-il ou se contentera-t-il de devenir un simple parti politique ? » . C’est la bonne question. La réponse est entre les mains de l’État libanais. Malheureusement, ce qu’il en reste est phagocyté par la milice iranienne. Pas trop d’espoir de ce côté.

    Yves Prevost

    08 h 21, le 27 novembre 2024

  • Parole parole parole comme on dit en italien

    Eleni Caridopoulou

    17 h 56, le 26 novembre 2024

  • C’est réglé d’office. A partir du moment où ce parti a accepté de se retirer et de plus utiliser ses armes contre Israël, il est censé les remettre à l’armée. N’anticipons pas la défaite et laissons l’armée faire. Le jour où le HB retourne ses armes de mercenaires contre notre armée, il signera sa mort subite. Aucune organisation de résistance ne fait la guerre à la seule institution légale d’un pays, garante de la sécurité de ce pays qu’ils prétendent défendre. Alors laissons les commettre l’irréparable pour pouvoir les expulser en Iran sans remords ni quiproquo aucun.

    Sissi zayyat

    16 h 35, le 26 novembre 2024

  • Naim Kassem a assuré vouloir l’application des accords de Taef. Donc à priori la question des armes du Hezbollah est réglée… ?

    Alexandre Husson

    15 h 17, le 26 novembre 2024

  • Totalement d’accord avec Mr Nadim Gemayel . Pourquoi ne pas soulever immédiatement la question des armes et divers milices islamistes qui traînent sournoisement dans le pays , une fois pour toutes s’il faut réellement tourner la page et revenir à l’armistice signé autrefois. Pourquoi faut-il toujours garder une ambiguïté autour de ces sujets qui préoccupent les libanais depuis des décennies ?

    Wow

    13 h 52, le 26 novembre 2024

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