« Les forces israéliennes ne se retireront pas de Gaza avant 2026 ». C'est ce qu'a assuré un officier d'une des brigades déployées dans la bande de Gaza au Haaretz dans le cadre d'une enquête sur la consolidation en cours des installations militaires de l'armée israélienne dans plusieurs zones de l'enclave.
« Les travaux avancent à grands pas. Ce qui n'était, il y a quelques mois, qu'un talus de terre jonché de décombres de bâtiments détruits est aujourd'hui un chantier très actif », entame l'article publié mercredi. « De larges routes sont construites, des antennes cellulaires sont installées, les réseaux d'eau, d'égouts et d'électricité sont mis en place et, bien sûr, il y a les bâtiments, certains portables et d'autres moins. »
« Enclaves militaires »
Ces aménagements laissent supposer qu'après plus d'un an d'offensive terrestre dans l'enclave palestinienne suite à l'opération « Déluge d'al-Aqsa » lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, l'État hébreu semble déterminé à maintenir son occupation sur le long terme, voire de façon permanente, selon plusieurs sources militaires citées par le média de gauche israélien. « Au vu de la situation sur le terrain, les forces israéliennes ne quitteront pas Gaza avant 2026. Lorsque vous voyez les routes qui sont pavées ici, il est clair qu'elles ne sont pas destinées aux manœuvres terrestres ou aux raids des troupes dans divers endroits. Ces routes mènent, entre autres, aux endroits d'où certaines colonies ont été retirées. Je n'ai pas connaissance d'une quelconque intention de les reconstruire, ce n'est pas quelque chose que l'on nous dit explicitement. Mais tout le monde comprend où cela va nous mener », confie l'officier précité.
Dès le début de la guerre, les forces israéliennes ont pris le contrôle des zones et des routes de la bande de Gaza. Mais les données obtenues par le Haaretz montrent que la taille et l'étendue actuelles des « enclaves militaires » en cours de construction sur le terrain « montrent clairement leur intention de rester sur place ». Vidés de leurs habitants, les bâtiments de ces quartiers résidentiels sont démolis méthodiquement pour que ces zones soient le plus dégagées possible afin de « minimiser les menaces de cachettes ou de pièges ». « Cela commence à rappeler les jours précédant le désengagement d'Israël de la bande de Gaza en 2005 », écrit le Haaretz. Et d'ajouter : « Les militaires vivent dans des conteneurs bien équipés, bénéficiant de cuisines conformes aux règles “cacher” et permettant des conditions de vie stables, loin des dispositifs temporaires habituels en zone de guerre. »
Les images satellite collectées par le média indiquent que cette occupation renforcée de l'armée israélienne se concentre, du nord au sud, sur quatre zones principales : toute la partie nord de l'enclave (Jabalia, Beit Hanoun, Beit Lahiya), le corridor de Netzarim (au sud de Gaza-ville), le secteur de Kissufim (entre Deir el-Balah et Khan Younès), puis le corridor de Philadelphie, au sud de Rafah, près de la frontière égyptienne. L'article ajoute que des unités de l'armée s'attèlent en parallèle à établir une zone tampon d'un kilomètre de profondeur sur tout le long de la frontière, en détruisant les habitations palestiniennes présentes.
« Zones purgées »
L'article conclut qu'il n'y a pas que les développements sur le terrain qui suggèrent que l'armée se prépare à rester sur place pour l'année à venir. La même lecture se dégage de l'examen d'une sorte de « graphique de combat pour 2025 » distribué ces dernières semaines aux troupes israéliennes, précise le Haaretz. Ce document donne notamment pour consigne « d'exposer de vastes zones », ce qui, dans un jargon moins militaire, veut dire « détruire les bâtiments et les infrastructures existants de manière à ce que les dangers pour les soldats ne puissent pas s'y cacher, mais que personne ne puisse y vivre non plus », explique le média.
Cette tendance est d'autant plus visible dans le Nord, privé d'accès à l'aide humanitaire depuis début octobre, d'où des milliers de Palestiniens ont été déplacés de force ces dernières semaines, contraints de fuir les bombardements meurtriers ayant fait grimper le bilan humain de l'offensive israélienne à 43 712 morts et 103 258 blessés, selon les dernières estimations des autorités locales.
Quelques jours avant la publication de cette enquête, le quotidien, très critique envers la politique du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, accusait, dans un éditorial intitulé « Le nettoyage ethnique de Netanyahu à Gaza exposé au grand jour », l’armée israélienne de mener, de manière « préméditée », une « opération de nettoyage ethnique dans le nord de la bande de Gaza », commanditée par le chef d'état-major Herzl Halevi et dirigée par Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que son successeur, Israel Katz. L’article, citant un haut responsable de l’armée israélienne, évoque les « ordres très clairs » de « créer une zone purgée, un espace épuré » dans cette région où Israël n'autoriserait ni nourriture, ni eau, ni médicaments. L’officier aurait révélé à des journalistes qu’« il n’y a aucune intention de permettre aux habitants du nord de la bande de Gaza de retourner chez eux ».
2026 !!! Jamais de la vie. Le nord de Gaza sera annexé et déclaré territoire israélien comme le Golan. C'est le rêve israélien qui va devenir une réalité. Ce rêve s'étend aussi au Sud du Liban qu'Israël est en train de détruire pour le reconstruire à sa sauce.
04 h 27, le 14 novembre 2024