Les recherches qui avaient commencé dimanche à Wata el-Khiam, au Liban-Sud, pour extraire les dépouilles des membres de deux familles tuées dans le quartier lors de l'offensive israélienne sur Khiam n'ont pas pu se poursuivre lundi, a annoncé le président de la municipalité de Wazzani, dont sont originaires les victimes.
Ces deux familles, composées de 20 personnes, ainsi qu'un ouvrier syrien qui se trouvait avec elles, avaient été portées disparues depuis lundi dernier, sur fond d'offensive terrestre de l'armée israélienne contre Khiam. Dimanche, la Croix-Rouge libanaise (CRL), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des habitants avaient pu se rendre sur les lieux, alors que l'armée israélienne a été forcée de se replier en fin de semaine, après plusieurs jours de combats violents. Sur place, il avait été confirmé que les 21 disparus, originaires des villages voisins de Wazzani et Aïn el-Arab, parmi lesquels des enfants, avaient été tués dans une frappe sur les bâtiments dans lesquels elles se trouvaient à Wata el-Khiam.
Trois dépouilles d'enfants sous les décombres
Contacté par L'Orient-Le Jour, le président du conseil municipal Ahmad el-Mohammad, qui est apparenté aux deux familles, a indiqué que « jusqu’à maintenant, seuls trois enfants, âgés de 6 mois à cinq ans, et leur mère de 25 ans, ainsi qu'une autre personne ont été extraits de sous les décombres », affirme-t-il. « La mère et les enfants font partie de la famille Mohammad. Le père, quant à lui, reste porté disparu », poursuit-il, ajoutant que les victimes ont été directement enterrées à Aïn Arab. D'autres enfants comptent parmi les autres disparus, selon cette source, qui ne donne pas plus de précisions.
Selon lui, et un autre habitant de Wazzani, la Croix-Rouge libanaise devait continuer ses recherches lundi, mais « Israël a refusé ». La CRL coordonne normalement ses déplacements dans le sud du Liban avec la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) et le CICR, qui sont, eux, en contact avec l'armée israélienne. « Ils n’ont pas pu terminer leurs opérations la veille car l’équipement n’était pas adapté », souligne le maire.
Il explique que ces deux familles vivaient à Wata el-Khiam depuis plus de 20 ans, car le territoire permettait d’y élever leur cheptel de plus de 1 000 vaches et moutons. Ils avaient tenté de quitter les lieux fin septembre et de se rendre à Khan, dans le caza de Hasbaya, mais « avaient dû revenir dix jours avant le début de l'offensive israélienne (sur Khiam, ndlr) et l'intensification des frappes aériennes car leur élevage était beaucoup trop imposant et cela embêtait les villageois ».
Le maire souligne en outre que les 40 autres familles présentes dans le village avaient, elles, quitté la localité à temps.