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Politique - Focus

Joseph Aoun et le CPL : la réponse du berger à la bergère

Le commandant en chef de l’armée ne recevra pas une délégation du parti de Gebran Bassil, après avoir déclaré la vice-présidente pour les affaires politiques persona non grata à Yarzé.

Joseph Aoun et le CPL : la réponse du berger à la bergère

La vice-présidente du Courant patriotique libre, Martine Najm Koteily, à la tête d’une délégation du parti venue présenter ses condoléances au chef de l’armée, Joseph Aoun, après le décès de sa mère, le 8 janvier 2024. Photo tirée de la page Facebook de l’institution militaire

C’est officiel. Le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, ne recevra pas une délégation du Courant patriotique libre, qui effectue une tournée auprès des partis politiques et des chefs d’appareils de sécurité pour évoquer la crise des déplacés et les mesures à prendre pour éviter un éventuel dérapage sécuritaire dans un climat de haute tension communautaire.

Dans la forme, la démarche de Joseph Aoun ne devrait pas surprendre, ses rapports avec le CPL étant rompus au vu des accusations de « corruption » et de « traitrise » lancées par le parti contre lui. Il y a aussi et surtout le fait que Joseph Aoun est perçu comme un sérieux présidentiable, une option que rejette catégoriquement le chef du CPL, Gebran Bassil, prêt à tout pour tourner la page Joseph Aoun, au moins après l’expiration de son mandat à la tête de l’armée en janvier 2025. Mais il s’agit de la première fois où le commandant de l’armée passe à l’attaque aussi clairement face au CPL, comme pour prendre sa revanche, près d’un an après le début de la guerre à outrance entre les deux camps. Le niet de Joseph Aoun au parti de M. Bassil a donc de quoi donner le sentiment que rien ne va plus entre les deux parties, douchant les espoirs des plus optimistes quant à une légère ouverture de la formation fondée par Michel Aoun en direction de Yarzé.

Selon les informations de L’Orient-Le Jour, le commandement en chef de l’armée a temporisé avant de fixer un rendez-vous aux représentants du CPL « pour les raisons que tout le monde connaît », lance une source proche des cercles de Yarzé. Une allusion évidente aux rapports gelés entre la formation de Gebran Bassil et le numéro un de l’institution militaire, devenu une véritable bête noire du chef du parti orange. De sources concordantes, on apprend qu’une délégation du CPL était quand même attendue à Yarzé jeudi 31 octobre à 10 heures… à une condition : que la vice-présidente du parti, Martine Najm Koteily, ne fasse pas  partie de la délégation. Une prise de position qui a poussé la direction de la formation orange à annuler carrément la réunion avec Joseph Aoun. Selon nos informations, Mme Koteily devait se rendre à Yarzé en compagnie des deux députés CPL Assaad Dergham et Edgar Trabousi, ainsi que de Nagi Hayek, vice-président du parti pour les affaires extérieures. 


Pour mémoire

Gebran Bassil, vous avez dit « trahison » ?

Dans les cercles de Yarzé, on explique cette position ferme du chef de l’armée à l’égard de Mme Koteily par « ses fréquentes diatribes contre le général », pour reprendre les termes d’une source dans les cercles du chef de l’armée. À en croire plusieurs médias locaux, lors d’une récente interview, la responsable CPL s’en est prise à Joseph Aoun l’accusant de « corruption » et de « trahison ». De son côté, l’intéressée dément ces allégations. « Je n’attaque jamais les gens au niveau personnel. Pour ce qui est de Joseph Aoun, je ne fais que réitérer notre position traditionnelle : non à la prorogation de son mandat et non à son élection à la présidence de la République », se défend-elle dans une déclaration à L’OLJ, précisant que le mémorandum du CPL sur la situation sécuritaire a été envoyé au commandement de l’armée par la poste, alors qu’une copie en a été remise vendredi en personne au chef de la Sécurité de l’État, Tony Saliba, réputé proche du CPL.  

Un message politique à Bassil ?

Comment le CPL explique-t-il l’attitude du chef de la troupe ? « C’est probablement un message politique adressé d’abord à Gebran Bassil », estime la numéro deux du CPL. Elle converge sur ce point avec plusieurs responsables de sa formation. « Nous ne pouvons voir dans sa démarche qu’un message politique adressé au chef du parti et une nouvelle tentative de diviser les rangs du CPL », dit un ancien député pro-Bassil sous couvert d’anonymat.

Le fossé entre Yarzé et les bassiliens s’est creusé davantage quelques mois après les départs de plusieurs députés CPL à coups d’exclusions et de démissions avec, en toile de fond, de grosses divergences de points de vue au sujet de la présidentielle. Il y a aussi le fait que certains parlementaires CPL entretiennent de bons rapports avec le chef de l’armée, en dépit de la bataille sans merci que lui livre leur parti. Tel est notamment le cas d’Assaad Dergham, député du Akkar, région connue pour être un vivier de la troupe. C’est ce qui fait dire à une figure proche de Yarzé qu’il est probable que M. Dergham s’entretienne à titre individuel avec Joseph Aoun dans les prochains jours. Mais cela ne semble réduire en rien la détermination des bassiliens à poursuivre la bataille contre lui. Car à leurs yeux, « le tout dernier épisode a montré que Joseph Aoun ne mérite ni de rester à son poste ni de faire de la politique, et encore moins d’être élu à la présidence de la République », martèle un ancien député CPL.  

C’est officiel. Le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, ne recevra pas une délégation du Courant patriotique libre, qui effectue une tournée auprès des partis politiques et des chefs d’appareils de sécurité pour évoquer la crise des déplacés et les mesures à prendre pour éviter un éventuel dérapage sécuritaire dans un climat de haute tension communautaire.Dans la...
commentaires (8)

Les limites de la politique du grand-écart permanent (contre-productive depuis 2019 au moins).

Khoueiry Marc

16 h 02, le 03 novembre 2024

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Commentaires (8)

  • Les limites de la politique du grand-écart permanent (contre-productive depuis 2019 au moins).

    Khoueiry Marc

    16 h 02, le 03 novembre 2024

  • Le ridicule n’a jamais tué ! La logique continuelle des deux poids deux mesures. Dans ces cercles on a toujours le droit d’insulter, de traiter les gens de corrompus et de traîtres, uniquement à des fins de politique de bas étage, mais il ne faut jamais réagir…

    nmelki55@gmail.com

    12 h 58, le 03 novembre 2024

  • Le dernier à se rendre compte qu’il n’est plus rien est l’intéressé lui-même. Ouf, j’ai réussi à placer ça sans nommer personne… je suis trop fort.

    Gros Gnon

    09 h 29, le 03 novembre 2024

  • Le CPL n'est pas un parti au de la d'être Aouniste ou Bassillien. Il a prétendu vouloir se battre contre le népotisme et la féodalité mais il le pratique a fond et s'il lui est attribué des adjectifs certains jouent les vierges effarouchées. Le CPL est en voie d'implosion, et va s'effilocher une fois son mentor, le HB, disparaîtra. Le triste de l'histoire c'est qu'au lieu que cela se fasse avec honneur à travers les institutions de l'état, il a fallu, une fois encore que ce soit fait par Israël et dans l'humiliation du Liban sans parler des destructions dont ils sont responsables.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    07 h 48, le 03 novembre 2024

  • Ils peuvent critiquer, ca fait partie de la regle du jeu. Mais pas insulter. Ca ne marche pas.

    Michel Trad

    10 h 37, le 02 novembre 2024

  • toujours les memes noms au LIban...raz le bol de tout ca!!

    Marie Claude

    09 h 37, le 02 novembre 2024

  • Gebran critique le chef de l’armée alors que c’est la seule personne aujourd’hui capable de défendre ceux que le hezbollah serait tenté d’éleminer. Rappelons-nous aïn el remmaneh attaquée par les milices amal et hezbollah et défendue par la troupe. Comme son triste beau-père gebran ne voit que le Pouvoir, il se cherche une place en éliminant les autres. Depuis qu’il a lâché le hezb, il a repris son vrai visage : un opportuniste qui a appuyé la milice illégale durant des années pour récolter positions et projets juteux au dépens de notre pays.

    Goraieb Nada

    05 h 57, le 02 novembre 2024

  • Je voudrais demander à l’OLJ de ne pas utiliser le terme bassilien qui ne veut rien dire. Mieux vaux dire membre du CPL car ce parti n’est pas centré sur la personnalité de M. Bassile mais va bien au delà.

    Sami NAJJAR

    03 h 33, le 02 novembre 2024

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