Un jeu vidéo ambitieux, une nouvelle série d’animation... alors que Dragon Ball souffle ses 40 bougies en novembre, l’univers imaginé par le Japonais Akira Toriyama ne s’est jamais aussi bien porté, malgré la récente disparition de son auteur et des interrogations sur son avenir.
Dragon Ball : Sparking ! Zero sorti vendredi 11 octobre promet des affrontements nerveux et pyrotechniques entre les 182 personnages du jeu – un record –, tous issus du manga mais également des nombreux films et séries de la franchise.
« C’est un lancement très important pour nous », a déclaré Maurice Fontaine, chef de produit en France pour Bandai Namco, l’éditeur du jeu.
Dragon Ball – série qui narre les aventures de Son Goku, jeune prodige des arts martiaux qui protège la Terre d’ennemis maléfiques –, compte plus d’une centaine de jeux vidéo depuis 1986, vendus à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires dans le monde.
Pour Tadashi Sudo, journaliste et spécialiste des dessins animés, « la structure de l’œuvre, avec de très nombreux combats, et le fait que les personnages grandissent et évoluent » en font le terreau parfait pour des adaptations vidéoludiques.
« Mon premier contact avec la série a été les jeux vidéo », confirme Tsutomu Tanaka, étudiant japonais de 19 ans, qui souligne « la simplicité de l’histoire » et « le caractère des personnages, facile à cerner ».
Avec Dragon Ball : Sparking ! Zero, Bandai Namco a voulu renouer avec les jeux de combats en 3D, dans la lignée des jeux « Budokai Tenkaichi » sortis dans les années 2000 sur Playstation 2, qui figurent parmi les plus populaires de la série.
Ce choix semble lui sourire puisque le jeu a été bien reçu par la presse spécialisée. Quant à Dragon Ball Daima, la nouvelle série d’animation proposant des versions rajeunies des personnages, elle sera diffusée en France sur plusieurs plateformes dont Netflix et la chaîne payante Mangas.
Dragon Ball Super, suite du manga parmi les plus vendus de tous les temps jusqu’alors supervisée par Akira Toriyama, connaîtra également de nouveaux chapitres malgré la mort du créateur de la saga à l’âge de 68 ans le 1er mars dernier.
Son décès avait provoqué une vague d’émotion mondiale, reflétant l’immense popularité de son univers.
« C’est une œuvre que la génération de mon père aimait beaucoup, donc on les regardait en famille », se souvient Ayase, trentenaire japonaise.
L’Arabie saoudite a également annoncé en mars la construction du premier parc d’attractions au monde inspiré de Dragon Ball, dont la date d’ouverture n’est pas encore connue.
« La machine commerciale est déjà en place », constate Tadashi Sudo, pour qui l’avenir à court terme de la franchise semble assuré. Mais « le défi à venir sera de voir si la créativité peut être maintenue sans Toriyama ».
Le journaliste s’inquiète également de la bataille liée aux droits de l’œuvre entre la Shueisha (maison d’édition qui détient l’hebdomadaire japonais Shonen Jump, qui a publié le manga pour la première fois il y a 40 ans) et Capsule Corporation Tokyo, fondée par un ancien éditeur de la Shueisha et proche du créateur de Dragon Ball.
« Tant que Toriyama était présent, toutes les grandes décisions lui revenaient en dernier ressort, ce qui réduisait les risques de conflits », affirme Tadashi Sudo.
Kilian FICHOU/AFP