L’émouvante et inhabituelle histoire de Kassem Haydar, 28 ans, habitant de Chakra (caza de Bint Jbeil), relatée dans L’Orient-Le Jour le 24 août 2024, avait marqué les esprits : cet amoureux des animaux était resté dans son village natal pour sauver les animaux domestiques abandonnés ou errants d’une mort certaine. Il leur donnait régulièrement à manger, mais aussi à d’autres animaux hors de son périmètre habituel. Que lui est-il arrivé depuis l’escalade israélienne sans précédent du 23 septembre dernier ?

D’une voix fatiguée à l’autre bout du fil, Kassem nous raconte avoir été légèrement blessé il y a deux semaines, et que des drones israéliens ont détruit sa maison, sa voiture et son commerce. « Je dors à Beyrouth et je remonte chaque jour à Chakra, parce que je ne peux vivre que là-bas », dit-il, précisant que sa localité est désormais « vide ». Quand les bombardements israéliens se sont rapidement intensifiés fin septembre, Kassem a aidé à évacuer toutes les personnes âgées de son village et ceux qui avaient des difficultés à se sauver. « Je les ai transportés un à un vers la capitale dans une camionnette, quitte à faire le trajet Chakra-Beyrouth (une centaine de kilomètres, NDLR) trois à quatre fois par jour », dit-il.

Quant aux animaux, « ils sont toujours là-haut, et ils me protègent », lance le jeune homme, expliquant qu’ils sentent l’imminence des raids et l’alertent par leurs comportements. « Ils ont déjà fait cela plusieurs fois », assure-t-il. Malgré la dégradation de la situation, et au péril de sa vie, Kassem n’a ainsi jamais arrêté de nourrir les chiens et chats de son village et des alentours. Précédemment, le jeune homme avait expliqué à L’OLJ qu’il était crucial de continuer à s’occuper des animaux afin qu’ils ne deviennent pas fous et agressifs quand les habitants reviendront, après la cessation des hostilités. Lui n’a visiblement aucune envie de quitter son village.

Retrouvez le témoignage de Kassem Haydar ici

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