Le parti des Kataëb et plusieurs responsables politiques ont rendu hommage samedi à l'ancien président de la République Bachir Gemayel, assassiné il y a exactement 42 ans à Beyrouth, à peine trois semaines après son élection.
La fondation portant son nom et sa famille ont organisé une messe en son honneur en l'église Mar Mikhaël, dans son village natal de Bickfaya, dans le caza du Metn. Dans l'après-midi, les Kataëb ont rendu hommage au leader chrétien devant la Maison du parti à 16h10. C'est en cet endroit et à cette heure précis que Bachir Gemayel a été tué le 14 septembre 1982, dans un attentat à la bombe qui a également fait 23 autres morts.
Lors de la cérémonie, à laquelle plusieurs personnalités politiques ont pris part, Nadim Gemayel n’a pas manqué de critiquer implicitement le Hezbollah pour la guerre qu’il mène au Liban-Sud contre Israël. « Ils ne pourront pas faire de ce pays une province iranienne tout comme ils ont échoué à en faire une province syrienne », a-t-il lancé, en allusion aux années de tutelle syrienne après la guerre libanaise et à l’ascendant de l’Iran sur le Hezbollah. Pour l'élu de Beyrouth et fils du président assassiné, cette occasion annuelle ne doit pas se limiter au souvenir de Bachir et de ses compagnons, mais doit célébrer la « véritable résistance », « celle qui empêche le désespoir d’entrer dans nos cœurs, celle qui lutte contre l’implantation des Palestiniens ou des Syriens (en référence au grand nombre de réfugiés de ces deux nationalités, ndlr), celle qui vise à éradiquer la corruption, la contrebande, les armes iraniennes et l’implication dans des conflits qui permettent à Israël de détruire nos villages et de tuer nos jeunes ».
Hommage sur les réseaux sociaux
Avant la cérémonie, les hommages s'enchaînaient sur les réseaux sociaux. « Quarante-deux ans plus tard, le projet de Bachir et ses mots constituent toujours la feuille de route pour le salut du Liban. Aujourd'hui, le Liban est à la croisée des chemins, et il est de notre responsabilité de maintenir la flamme allumée, afin que nous gardions la tête haute et que notre dignité reste intacte », a écrit Nadim Gemayel sur X.
٤٢ عاماً وما زال مشروع البشير وكلماته خارطة الطريق لخلاص لبنان…
— Nadim Gemayel (@nadimgemayel) September 14, 2024
لبنان اليوم على مفترق طرق، مسؤوليتنا اليوم تبقى الشعلة مضوية ليبقى راسنا مرفوع وكرامتنا منصانة…
المسؤولية كبيرة على كل فرد منا، كل شخص بآمن بلبنان.
علينا اليوم نتوحد ونرص الصفوف ونعمل كل ما يلزم لنحافظ على لبنان… pic.twitter.com/W7wMdt5Wjq
« Les années passent et ton éclat grandit. Ton nom est encore sur toutes les lèvres. Par ton martyre, tu as perpétué une démarche de résistance et un pouls libanais qui se transmettront de génération en génération », a de son côté affirmé Samy Gemayel, leader actuel des Kataëb et neveu de l'ancien président assassiné. « Ce qui nous console et nous réjouit le plus, c'est qu'après 42 ans, les photos de Bachir Gemayel sont toujours accrochées dans chaque maison et chaque rue, ses discours résonnent toujours dans les voitures et sur les places, et son nom est toujours sur toutes les lèvres et dans tous les discours », a-t-il ajouté.
سنوات تمر ووهجك يزداد.
— Samy Gemayel (@samygemayel) September 14, 2024
تمر الأيام وإسمك ما زال على كل لسان.
سرّك أن باستشهادك كرّست نهجًا مقاومًا ونبضًا لبنانيًا تتناقله الأجيال.
دربك #درب_البطولة يقلق أعداء #لبنان، فيفقدون صوابهم بمجرّد سماع إسم #بشير_الجميّل لكن حزبك دائما بالمرصاد، صامد ثابت وعلى رموزه لا يساوم.
مدرسة… pic.twitter.com/F1ScjoN9Fd
« Ils ont essayé de tuer le rêve en t'assassinant, mais le rêve est resté vivant dans ceux qui suivent toujours tes pas vers une République forte », a pour sa part écrit sur X l'ancien ministre Ghassan Hasbani, membre des Forces libanaises (FL).
Pour ses partisans, Bachir Gemayel est le symbole de la résistance à la présence palestinienne et à l'armée syrienne, entrée au Liban en 1976 pour soutenir l'effort de guerre contre les Palestiniens, avant de devenir une force d'occupation. Ses opposants lui reprochent son alliance avec Israël, qui a lancé en 1982 une vaste intervention militaire au Liban pour en expulser les dirigeants palestiniens. Il avait été reconnu comme interlocuteur par les États-Unis et avait œuvré pour un dialogue avec les pays arabes afin de mettre un terme à la guerre civile qui a commencé en 1975. En 2017, la Cour de justice a condamné à mort deux individus, Habib Chartouni et Nabil Alam, jugés par contumace pour son assassinat.
Si Bachir avait pu nous faire profiter de son mandat nous aurions été en paix avec Israël et tous les pays arabes. Le Liban aurait été une fois de plus le phare du Moyen Orient, nous aurions nos 10452 Km2 intégralement y compris nos territoires maritimes bradés par le Hezbollah, le Hezbollah n'aurait jamais existé, nous aurions évité les conflits de la montagne et du sud, la division de l’armée, les massacres de Sabra et Chatila, les diverses intifadas et surtout le cheval de Troie du nom de Michel Aoun et toutes les catastrophes qu'il a infligé au Liban. Le Liban aura été prospère et heureux
09 h 33, le 17 septembre 2024