Les Émirats ne soutiendront pas l'après-guerre de Gaza sans l'édification d’un État palestinien | Jour 344 de la guerre

Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre entre le Hamas et Israël.

Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

De nouvelles manifestations réclamant le retour des otages de Gaza auront lieu dans plusieurs villes et communautés israéliennes samedi soir, a rapporté le Haaretz,

La principale manifestation à Tel Aviv réunira le Forum des familles d'otages et de disparus, des familles qui manifestent régulièrement devant le ministère israélien de la Défense, et des organisations pro-démocratiques.

Photo Mahmoud ZAYYAT/AFP

Un bâtiment lourdement endommagé par une frappe israélienne se trouve à Kfar Remmane, près de la ville de Nabatiyé, dans le sud du Liban, le 14 septembre 2024.

Au Liban-Sud :

Le Hezbollah a lancé ses 8e et 9e opérations de la journée à 17h10, selon deux communiqués du parti.

La première a ciblé avec des obus d'artillerie la position israélienne de Roueissat el-Alam dans la zone contestée des collines de Kfarchouba. La seconde a touché la caserne de Zebdine, dans les fermes de Chebaa contestées, également avec des obus d'artillerie.

⚡ "Les Émirats arabes unis ne sont pas disposés à soutenir le jour d’après la guerre de Gaza sans l’édification d’un État palestinien", a écrit sur son compte X Abdallah Ben Zayed Al Nahyane, ministre émirati des Affaires étrangères.

"Nous avons de nombreuses expériences avec l'occupation, notamment l'opération martyre d'Ahmad Kassir à Tyr, qui a été reconnue 40 ans après son exécution", a encore déclaré Naïm Kassem dans son discours.

Ahmad Kassir a été l'auteur d'un attentat-suicide le 11 novembre 1982, cinq mois après l’invasion israélienne, et cette date est depuis devenue celle du martyr pour la Résistance islamique. À l'époque, il avait 18 ans. Il a pénétré à bord de sa voiture piégée, une Peugeot, dans la résidence du gouverneur militaire israélien, l'immeuble Azmi à Tyr.

Cet immeuble abritait le quartier général militaire et se trouvait près d'un camp militaire israélien dans la région de Jal Al Baher. Plusieurs soldats israéliens et un haut responsable des renseignements ont été tués. Cette opération est considérée comme le point de départ des opérations de la résistance.

Au Liban-Sud : 

* Le Hezbollah a déclaré qu'à 15h, il avait pris pour cible du matériel d'espionnage israélien sur le site de Hadab Yarine, en face de Yaroun, dans le caza de Bint Jbeil, et l'avait complètement détruit.

* Le parti a également déclaré avoir visé le même site à 15h45 et l'avoir "touché directement".

* L'artillerie israélienne a pris pour cible les collines de Kfarchouba dans le caza Hasbaya, selon des résidents locaux. Une partie de ces collines osnt occupées par l'État hébreu.

Toujours dans son discours, le cheikh Naïm Kassem s'est demandé : "Pourquoi Israël n'a-t-il pas envoyé ses médias ou des membres de son gouvernement dans les deux bases ciblées pour démentir ce que la résistance avait annoncé ?".

Une référence  faite aux dégâts provoqués par les opérations lancées par le Hezbollah le 25 août dernier en représailles à l'assassinat, le 30 juillet, d'un de ses hauts commandants, Fouad Chokor, par une frappe revendiquée par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth.

Il y a deux jours, la chaîne al-Mayadeen, citant des sources européennes, a indiqué que cette attaque avait fait 22 morts et 74 blessés parmi les membres de l’unité 8200 des services de renseignement israéliens.

"Le rapport d’al-Mayadeen sur le ciblage réussi des bases de Galilut et d’Ain Shimer est précis et fiable", a insisté le numéro deux du Hezbollah.

Le cheikh Naïm Kassem a également considéré dans son discours qu'Israël se trompait en pensant qu'étendre la guerre contre le Liban lui permettrait de garantir le retour des habitants qui ont fui le nord d'Israël depuis le début des échanges de tirs, commencés à la frontière avec le Liban-Sud le 8 octobre 2023, au lendemain du déclenchement de la guerre de Gaza.

« S'ils pensent que la guerre ramènera les colons, ils doivent se préparer à héberger des centaines de milliers de colons (déplacés) », a-t-il lancé.

Il s'est également interrogé sur le timing de la démission du chef de l'unité d'élite du renseignement militaire israélien (l'unité 8200), annoncée jeudi : « Pourquoi le chef de l'unité 8200 a-t-il annoncé sa démission maintenant et pas avant, puisque cela est lié aux événements du 7 octobre ? ». expliqué.

⚡ "Nous n'avons pas l'intention de déclencher une guerre, mais notre riposte montera en intensité si Israël étend son agression", a déclaré le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, lors de son discours à Hadath relayé par d'Al-Mayadeen.

⚡ Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a prévu de s'exprimer à 16h lors d'une cérémonie à la mémoire d'un membre du parti tué cette semaine par Israël, Hani Hussein Ezzeddine, dans l'enceinte de la mosquée Imam al-Moujtaba à Hadath (Baabda).

Au Liban-Sud :

* Le Hezbollah a déclaré avoir pris pour cible les positions d'artillerie israéliennes sur le site d'al-Zaourah, dans le Golan syrien occupé, à 14h05, les atteignant directement. C'est sa 5e opération de la jounée.

* Selon Haaretz, l'armée israélienne a annoncé que son aviation avait bombardé deux bâtiments du Hezbollah dans le village de Blida (caza de Marjeyoun), une frappe que notre correspondant avait rapportée en début d'après-midi. L'armée israélienne a également ajouté que son artillerie avait ciblé la localité libanaise d’Aïta el-Chaab (district de Bint Jbeil), ce que nous avons nous-mêmes rapporté en fin de matinée.

On a pu reprocher aux Libanais de saloper leurs rues et autres lieux publics, de tout balancer par la fenêtre ou les vitres baissées de leurs véhicules avec le même naturel qui les porte à astiquer, bichonner, faire briller comme sou neuf leurs intérieurs. L’État libanais, lui, n’a cure de son intérieur, de ses labyrinthes, de sa caverne d’Ali Baba où règne la puanteur de la corruption.

➡️ La suite dans l'édito de Issa Ghorayeb : Parfums de scandales

Nouveau point sur la situation au Liban-Sud :

* Une frappe aérienne israélienne a visé Blida (Marjeyoun), rapportent des résidents locaux.

* Le Hezbollah a déclaré il y a environ une heure avoir lancé « une attaque aérienne par drone visant le quartier général de la brigade 810 dans la caserne de Ma'aleh Golani [sur les hauteurs du Golan syrien occupé] », en représailles à l'attaque israélienne contre Kfar Remmane (Nabatiyé).

* Selon Haaretz, les sirènes ont retenti dans le nord d'Israël il y a environ un quart d'heure.

Photo by Bachar TALEB/AFP

 Des Palestiniens déplacés font la queue pour remplir leurs conteneurs d'eau à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 14 septembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le groupe militant du Hamas. 

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé samedi un nouveau bilan de 41.182 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, entrée dans son douzième mois.

Au moins 64 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 95.280 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.

le Premier ministre irakien Mohammad Chia al-Soudani a déclaré que les forces israéliennes avaient commis "les meurtres, les destructions et les violations les plus odieux contre des civils au vu et au su du monde entier".

"Ce qui nous est demandé aujourd'hui, c'est que nous tous, musulmans et arabes, prenions une position honorable pour soutenir la Palestine", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse irakienne.

Les secours à Gaza ont rapporté samedi que 11 personnes ont été tuées lors d'une attaque israélienne sur un immeuble résidentiel dans l'est de la ville de Gaza, selon Haaretz.

La frappe avait eu lieu vers 01h00 (22h00 GMT vendredi) près de l'école Choujaïya, dans le quartier d'al-Touffah.

Les forces israéliennes ont arrêté au moins 10 Palestiniens entre vendredi et aujourd'hui, dont plusieurs anciens prisonniers, selon le Club des prisonniers palestiniens.

"Les arrestations ont eu lieu dans les gouvernorats de Naplouse, Ramallah, Tulkarem et Hébron", a déclaré le club dans un communiqué.

Le groupe a déclaré que plus de 10 700 personnes ont été arrêtées en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est occupée depuis le début de la guerre contre Gaza il y a environ un an.

Selon l’agence russe Sputnik, reprise par plusieurs médias dont l’agence al-Markazia, les houthis renforceraient leur présence en Syrie en vue d’une escalade avec Israël.

Le groupe yéménite armé, qui a ouvert un "front de soutien" avec Gaza depuis le début de la guerre avec Israël en octobre 2023, et qui attaque régulièrement des vaisseaux en mer Rouge, aurait ainsi envoyé "plusieurs milliers de combattants" qui seraient "arrivés par petits groupes via la Jordanie", toujours selon l’agence.

Ces combattants auraient "été bien entraînés à attaquer des cibles telles que des villes ou des casernes militaires israéliennes".

Cette information n’a pas encore été reprise par les grandes agences telles que AFP et Reuters.

⚡ Le ministère de la santé de Gaza a confirmé la mort de l'auxiliaire médical palestinien Hamdan Abu Anaba, qui avait été arrêté avec ses collègues début décembre dans le complexe médical Nasser, dans le sud de la bande de Gaza.

"Le ministère de la santé appelle toutes les institutions internationales et de défense des droits de l'Homme à révéler le sort des dizaines d'agents de santé qui ont été enlevés dans les hôpitaux alors qu'ils accomplissaient leur devoir humanitaire", a déclaré le ministère dans un communiqué.

⚡ Selon le site israélien d'informations Ynet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu présentera dimanche au cabinet de sécurité une proposition visant à faire du retour des habitants du nord du pays dans leurs foyers un objectif de guerre officiel.

Jusqu'à présent, cet objectif n'avait pas été classé parmi les objectifs officiels, malgré les déclarations antérieures de M. Netanyahu à la suite de l'assassinat du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokor, le 30 juillet dernier à Beyrouth.

Tour d'horizon des événements de ce matin au Liban-Sud : 

* Le Hezbollah a annoncé la mort dun autre de ss combattants Abbas Hamadé, originaire de Qmatiyé (Aley) et né en 1990. Selon notre correspondant, Abbas Hamadé a été tué lors de la frappe israélienne sur Ahmadiyé. Cela porte à 441 le nombre total de membres du Hezbollah tués au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre.

* Selon des habitants, un drone israélien a visé ce matin le quartier ouest de Meïs el-Jabal (Marjayoun).

* En représailles à la frappe israélienne sur Kfar Remmane (Nabatiyé) la nuit dernière, le Hezbollah a "bombardé la base et le quartier général de la 282e brigade d'artillerie et de lancement missiles de précision, ainsi que ses dépôts d'armement et d'urgence à Yiftah Eliflet, au nord-ouest de la mer de Galilée, avec des dizaines de roquettes Katioucha".

Toujours au Liban-Sud, dans la nuit de vendredi à samedi, selon les sources sécuritaires et les habitants contactés par notre correspondant Mountasser Abdallah :

* Après 22h30, des avions de guerre israéliens ont bombardé un bâtiment de trois étages à Kfar Remmane (caza de Nabatiyé), le détruisant complètement. Selon les habitants, le bâtiment était vide au moment de l’attaque.

Des ambulances sont arrivées sur les lieux pour transporter deux ressortissants syriens d’un immeuble voisin, blessés par des éclats d’obus. Une ambulance appartenant à l’association des scouts al-Rissala, affiliée au mouvement Amal, a été endommagée alors qu’elle était garée à proximité du bâtiment visé. Le centre des opérations d'urgence du ministère de la Santé publique a annoncé que la frappe aérienne avait fait treize blessés, dont une personne a dû être hospitalisée ; les autres ont subi des blessures légères. Des équipes d'urgence de l’association des scouts al-Rissala, du Comité islamique de la santé affilié au Hezbollah, de la Défense civile libanaise, de la Croix-Rouge et de la municipalité de Nabatiyé ont participé aux opérations de sauvetage après la frappe.

* Dans les mêmes eaux, l'artillerie israélienne a tiré plusieurs obus de mortier sur la zone de Khallet Warda dans la localité de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), selon des résidents locaux.

* Après 2h30 du matin, des avions de guerre israéliens ont effectué un raid sur une zone forestière dans la localité de Kounine (Bint Jbeil), selon des résidents locaux.

Voici une mise à jour des attaques du Hezbollah contre les positions israéliennes de la nuit dernière :

* Après 21h, le Hezbollah a annoncé avoir lancé une attaque avec des missiles "Burkan" sur le site israélien de Hadab Yaron, situé en face de Yaroun (caza de Bint Jbeil, Liban-Sud), en réponse au bombardement israélien de vendredi sur Ahmadieh, dans la Bekaa occidentale. L'attaque a atteint sa cible et provoqué un incendie, assure le parti.

* Toujours après 21h, le Hezbollah a déclaré avoir pris pour cible le site israélien de Ramtha dans les collines contestées de Kfarchouba.

* Après 1h30, le Hezbollah a déclaré avoir mené d’autres attaques en réponse à l’assaut sur Ahmadiyé, ciblant le "quartier général de réserve de la Brigade du Nord et la base de déploiement de la Brigade de Galilée ainsi que ses entrepôts logistiques avec des dizaines de roquettes Katioucha", et également "un char Merkava sur la route reliant Roueissat el-Alam à Zebdine [dans les collines contestées de Kfarchouba] avec un missile guidé".

Cette photo prise par le service de presse du Parti républicain du peuple (CHP) le 13 septembre 2024, montre des officiers de police portant un portrait et le cercueil de l'activiste turco-américain Aysenur Ezgi Eygii. Dogusan OZER/Service de presse

Les funérailles d'Aysenur Ezgi Eygi, militante américano-turque tuée le 6 septembre en Cisjordanie, sont célébrées samedi en Turquie avec la volonté d'en faire un symbole de son engagement en faveur de la cause palestinienne.

Dès l'annonce de sa mort, Ankara, qui a ouvert une enquête, a dénoncé avec force cet "assassinat arbitraire" attribué à l'armée israélienne: le président Recep Tayyip Erdogan a assuré que son pays fera tout "pour que la mort de notre fille, Aysenur Ezgi, ne reste pas impunie".

La jeune femme de 26 ans, arrivée à l'âge de dix mois aux États-Unis avec sa famille, doit être inhumée en début d'après-midi dans le cimetière de Didim (sud-ouest), sur la côte égéenne, où vivent ses proches et où sont arrivés ses parents et son compagnon qui résident aux États-Unis.

En janvier dernier, la CIJ avait sommé Israël de prévenir tout éventuel acte de génocide et de permettre l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, avant de réclamer en mars - à la demande de Pretoria - de nouvelles mesures de la part d'Israël pour faire face à "la famine qui s'installe" dans le territoire palestinien.

En mai, elle a ordonné à Israël de stopper "immédiatement" son offensive sur la localité de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 41.118 morts, selon un bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. La majorité des morts sont des femmes et des enfants, d'après l'ONU.

Israël a critiqué la procédure lancée par l'Afrique du sud et dénoncé une "tentative ignoble de refuser (à l'État hébreu)" le "droit fondamental de se défendre".

"Nous sommes opiniâtres," a lancé le président sud-africain Cyril Ramaphosa, interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse. "Nous continuons de plaider que le génocide doit cesser et qu'il doit y avoir un cessez-le-feu et pareillement qu'il doit y avoir un retour (...) des otages", emmenés le 7 octobre par le mouvement palestinien dans la bande de Gaza.

Plusieurs pays, dont la Colombie, la Libye, le Mexique, l'Espagne et la Turquie, se sont joints à la procédure sud-africaine. Les ordonnances de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais elle n'a aucun moyen de les faire respecter.

Alors que la guerre à Gaza semble toujours aussi loin d'être terminée, l'Afrique du Sud a affirmé vendredi sa détermination à poursuivre sa procédure devant la Cour internationale de Justice (CIJ), devant laquelle elle accuse Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza. Le pays a prévu de déposer un mémoire en octobre, a annoncé vendredi le président Cyril Ramaphosa.

L'Afrique du Sud a lancé cette procédure en décembre 2023, estimant que la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 sur son territoire par le Hamas viole la Convention des Nations Unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste.

Bonjour !

Nous sommes au 344e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit du 343e jour depuis l'ouverture d'un front de "soutien" au Liban-Sud par le Hezbollah.

Retrouvez ici notre couverture en direct de ces événements.