Le Pentagone a demandé à son porte-avions USS Theodore Roosevelt de regagner ses eaux territoriales après une période inhabituelle au cours de laquelle deux porte-avions américains ont été déployés simultanément dans la région, selon des responsables américains cités par le Washington Post.
Depuis que la guerre de Gaza a éclaté en octobre 2023, les États-Unis ont maintenu leur présence militaire dans la région grâce à une série de déploiements de porte-avions en mer Rouge et en Méditerranée.
Les commandants de l'armée américaine considèrent ces porte-avions comme un moyen de dissuasion efficace contre l'escalade de la violence dans la région. L'USS Abraham Lincoln a été envoyé en Méditerranée pour prendre la relève du Roosevelt à la mi-août, mais à la suite de la riposte du Hezbollah sur Israël le 25 août le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a prolongé le déploiement du Roosevelt, craignant d'autres attaques.
« Décision rare »
Ces deux déploiements constituent une « décision rare » de la part de la marine américaine, selon le Washington Post. Selon un rapport d'al-Monitor citant une déclaration du Pentagone datant de mardi, l'USS Georgia, un « sous-marin nucléaire de classe Ohio armé de plus de 150 missiles Tomahawk », a traversé le canal de Suez en direction de la mer Rouge. La mer Rouge est le théâtre d'attaques régulières contre des navires commerciaux lancées par les rebelles houthis du Yémen, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
Les sous-marins de la classe Ohio sont les plus grands sous-marins construits pour la marine américaine. Ils mesurent 170 mètres de long et pèsent plus de 18 000 tonnes une fois immergés. Ils sont opérés par un équipage de 15 officiers et 140 militaires. L'USS Georgia était déployé en Méditerranée depuis le lendemain de la frappe qui a tué Fouad Chokor, un haut commandant du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth le 30 juillet, et les tensions autour de la riposte que le parti pourrait lancer. Le 25 août, le Hezbollah a annoncé qu'il avait réagi à cet assassinat en lançant une série de frappes sur des positions le long de la frontière et en ciblant la base de renseignement militaire « Aman » et l'unité 8200 à Glilot, ainsi que la base de défense aérienne d'Ein Shemer. Israël a nié que ces bases aient été touchées et les combats transfrontaliers sont depuis revenus aux règles d'engagement antérieures. Mais Israël et son allié américain attendent la réaction de l'Iran à l'assassinat à Téhéran du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, le 31 juillet dernier.