Rechercher
Rechercher

Société - Crimes financiers au Liban

Confrontation jeudi entre Riad Salamé et l’avocat Micky Tuéni

Un autre membre du barreau, Marwan Issa el-Khoury, a lui aussi été convoqué par le juge d’instruction.

Confrontation jeudi entre Riad Salamé et l’avocat Micky Tuéni

Des policiers libanais montant la garde devant le Palais de Justice de Beyrouth lors de l'audition de Riad Salamé, le 9 septembre 2024. Photo AFP

L’avocat Micky Tuéni, conseiller à la Banque du Liban (BDL), a été auditionné jeudi en tant que témoin au Palais de justice de Beyrouth par le premier juge d’instruction par intérim, Bilal Halaoui, dans le cadre d’un dossier lié à l’ex-gouverneur de la BDL, Riad Salamé, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis lundi. Me Tuéni devrait comparaître une nouvelle fois jeudi devant ce magistrat qui a prévu une confrontation entre Riad Salamé et lui, apprend-on de source informée.

Des poursuites avaient été engagées contre M. Salamé le 4 septembre par le parquet financier pour « détournement et vol de fonds publics et faux ». Ces malversations présumées auraient été commises dans le cadre de transactions autour de bons du Trésor entre la BDL et la société financière Optimum Invest (OI) en 2015 et 2016. L’ex-gouverneur de la BDL et OI nient avoir commis des malversations.

Les faits pour lesquels Me Tueni a été interrogé seraient des virements bancaires qui auraient été effectués vers son compte à partir du compte de « consultations » de la BDL, et qu'il aurait à son tour transférés à Marwan Issa el-Khoury, neveu de l’ex-gouverneur de la BDL. Ce dernier devrait pour sa part être interrogé sur les virements dont il aurait bénéficié et qu'il aurait lui-même fait parvenir a un compte prive de Riad Salamé dans la Banque centrale


Lire aussi

Derrière l’affaire Salamé, cette « boîte noire » qui pourrait faire trembler la BDL

Me Issa el-Khoury devait également comparaître jeudi comme témoin, mais il ne l’a pas fait en raison d’un voyage à l’étranger, selon son avocat qui a présenté un justificatif au juge Halaoui. Lequel lui a fixé à mardi prochain une autre audience, à laquelle il ne devrait pas non plus être en mesure de comparaître, affirme une source informée. En attendant de se présenter devant la justice, Me Issa el-Khoury, qui aurait pris l’avion pour la France le jour de l’arrestation de M. Salamé, a publié jeudi un communiqué dans lequel il s’est défendu de toute malversation. Il a ainsi dénoncé une « campagne médiatique » contre lui visant à « ternir (sa) réputation ». L’avocat estime que « cette campagne qui dure depuis 4 ans » n’a pas été menée pour le cibler personnellement, mais pour faire pression sur « certaines personnes » dont il n’a pas révélé l’identité. « Tout au long de ma carrière professionnelle, je n'ai eu aucune relation d'affaires directe ou indirecte avec la BDL, sauf à l’occasion de deux dossiers », dit-il,« Je n'ai jamais utilise mes relations personnelles avec certaines personnes au sein de la BDL en vue de me voir confier des dossiers de cette institution », plaide-t-il encore, dans une allusion à Riad Salamé. « Contrairement à ce qui a été rapporté dans les médias et sur les réseaux sociaux, aucun transfert financier n’a été effectué sur (ses) comptes bancaires, de quelque nature que ce soit, en provenance de la BDL (…), à l’exception d’honoraires professionnels mineurs dus pour les deux affaires susmentionnées », a-t-il assuré. « Les sources de mes revenus sont établies, connues et claires », s’est-il encore défendu.

Contacté par L’Orient-Le Jour, Me Tuéni n’a pas, quant à lui, souhaité dans l’immédiat faire de commentaire sur son interrogatoire, invoquant des motifs de « secret professionnel ». Une source informée indique toutefois qu’il compte publier incessamment un communiqué dans lequel il devrait expliquer sa position.

L’appel d’Hélène Iskandar

L’interrogatoire de Me Tuéni s’est tenu jeudi à huis clos. S’agissant d’une audition de témoin, la BDL, qui s’était constituée partie civile devant le juge Halaoui, n’a pu être représentée.

La chef du Contentieux de l’État, Hélène Iskandar, n’a pas non plus assisté à l’audience de M. Halaoui, mais pour d’autres raisons : le juge d’instruction considère que la magistrate n’a pas la prérogative de se porter partie civile, faute d’autorisation du ministre des Finances, Youssef Khalil. Il estime, par ailleurs, que l’État est déjà représenté par la BDL dans l’affaire. Mme Iskandar a interjeté appel jeudi devant la chambre d’accusation de Beyrouth pour contester sa mise à l’écart.

Lors de leur prochain interrogatoire, Me Tuéni et Issa el-Khoury pourraient bénéficier d’un non-lieu ou faire l’objet de poursuites. Dans ce dernier cas, il faudra attendre une autorisation du conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth, que préside Fadi Masri. La semaine dernière, le parquet avait envoyé une demande en ce sens au conseil, lequel ne l’a pas satisfaite en raison d’une irrégularité dans la procédure de la requête, notamment l’absence de documents sur lesquels le barreau pourrait se baser pour prendre sa décision.

Le parquet a par la suite rectifié sa demande, en envoyant au conseil un résumé des faits examinés par le juge Halaoui. La commissaire du Palais de justice auprès du gouvernement, Me Maya Zeghrini, a alors été chargée d’interroger Me Tuéni pour savoir si les faits qui lui sont reprochés entrent dans le cadre de sa fonction d’avocat. Elle l’a convoqué à une audition qui s’est tenue jeudi après l’interrogatoire du juge Halaoui.

Me Zeghrini a remis son rapport au conseil de l’ordre qui, selon la règle, dispose de 30 jours pour rendre une décision dans laquelle il accordera ou non au parquet une autorisation de poursuites. L’organe ordinal ne compte pas user de ce délai, assure une source informée, indiquant que le conseil devrait trancher la question mercredi prochain, lors de sa réunion hebdomadaire. Ce sera ensuite à la commissaire du Palais de justice auprès du gouvernement de coucher par écrit la décision du conseil. Il s’agit de savoir si son document sera prêt jeudi et parviendra au juge Halaoui avant l’audience prévue, ce jour-là, pour Micky Tuéni.

S’agissant de Marwan Issa el-Khoury, la même procédure devrait être poursuivie au sein du barreau avant toute poursuite. Lui-même et Me Tuéni avaient déjà été interrogés le 2 septembre, en tant que témoins, par le procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, soit la veille de l’arrestation de Riad Salamé, a appris L’OLJ. 

L’avocat Micky Tuéni, conseiller à la Banque du Liban (BDL), a été auditionné jeudi en tant que témoin au Palais de justice de Beyrouth par le premier juge d’instruction par intérim, Bilal Halaoui, dans le cadre d’un dossier lié à l’ex-gouverneur de la BDL, Riad Salamé, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis lundi. Me Tuéni devrait comparaître une nouvelle fois...
commentaires (2)

Bon c’est la mode de faire paraître des « communiqués »? ?? Il serait plus interessant qu’ils passent ceci sous format d’annonce (publicitaire )dans les colonnes de l’OLJ et autres médias. Ca aidera les médias financièrement. Bon, je vais préparer un communiqué à la famille, les informant que je rentre tard à la main ce soir ;) ;)

LE FRANCOPHONE

15 h 10, le 13 septembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Bon c’est la mode de faire paraître des « communiqués »? ?? Il serait plus interessant qu’ils passent ceci sous format d’annonce (publicitaire )dans les colonnes de l’OLJ et autres médias. Ca aidera les médias financièrement. Bon, je vais préparer un communiqué à la famille, les informant que je rentre tard à la main ce soir ;) ;)

    LE FRANCOPHONE

    15 h 10, le 13 septembre 2024

  • joe issa khoury c'est qui? son frere? parceque je crois qu'il bosse pour mikfrik

    Elementaire

    07 h 42, le 13 septembre 2024

Retour en haut