Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré jeudi, depuis Beyrouth, qu'une guerre élargie dans la région n'était « pas inéluctable », et appelé à la « pleine mise en oeuvre de la résolution 1701 » du Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Borrell se trouve au Liban depuis hier, dans le cadre d'une tournée qui l'a également amené, au début de la semaine, en Égypte. Lors d'une conférence de presse du ministère libanais des Affaires étrangères, il a estimé que « les guerres en Syrie et à Gaza ont des répercussions négatives pour le Liban », déplorant que, depuis sa dernière visite à Beyrouth en janvier dernier, « les tambours de guerre n'ont cessé de battre ». Il a cependant souligné qu'à son avis, « le pire a été évité ». Disant « vouloir limiter une escalade militaire » régionale, il a appelé toutes les parties à « suivre cette voie et agir pour le bien du Liban et des Libanais, et non pour les intérêts de tiers », en allusion au Hezbollah pro-iranien, qui a ouvert le 8 octobre 2023 un front de « soutien » à Gaza. Il a assuré que l'Union européenne (UE) déployait « tous les efforts diplomatiques pour éviter une escalade », mais qu'il n'avait « pas de baguette magique ».
« La guerre totale dans le sud du Liban avec une invasion ne s'est pas produite (..) mais la menace demeure », a encore averti Josep Borrell.
« Préparer le terrain à un règlement global »
« La pleine mise en œuvre de la résolution 1701 devrait préparer le terrain pour un règlement global » au Liban, incluant la délimitation de la frontière terrestre, a-t-il encore souligné. Cette résolution du Conseil de sécurité prise en 2006 a mis fin au précédent conflit entre Israël et le Hezbollah. Elle prévoit notamment un retrait du Hezbollah vers le nord du fleuve Litani. Une décision internationale que le Liban officiel affirme soutenir, à condition qu’Israël s’engage, lui aussi, à respecter sa part, en cessant les violations de l’espace aérien libanais. « La guerre n'est pas inéluctable » et l'éviter est une question de « volonté de l'éviter », a ajouté le chef de la diplomatie européenne. « Il faut continuer à travailler pour une paix globale dans la région », a-t-il estimé.
Concernant la crise politique au Liban, qui approche de la fin de sa deuxième année sans président, M. Borrell a estimé qu'il fallait que les institutions « y compris la présidence et le Conseil des ministres reprennent leurs fonctions ».
« La capacité de se défendre »
Plus tôt dans la journée, Josep Borrell a été reçu par le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, et le président de la Chambre, Nabih Berry. Lors de sa rencontre avec M. Berry, ce dernier a, selon un communiqué de son bureau de presse, exprimé son « appréciation pour les positions humanitaires prises par M. Borrell » depuis le début de la guerre de Gaza. « Le Liban ne souhaite pas la guerre mais a le droit et la capacité de se défendre », a également affirmé M. Berry à son invité.
De son côté, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a indiqué qu'une paix durable dans la région « nécessite de résoudre la question palestinienne », et assuré que le Liban « applique la résolution 1701 ».
Josep Borrell s'est en outre entretenu à Yarzé avec le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun.
Mercredi, après son arrivée, Josep Borrell s'était rendu au siège de la Force intérimaire de l'ONU au Liban-Sud (Finul) à Naqoura, afin d'y rencontrer des Casques bleus, originaires notamment de 16 pays différents de l'Union européenne, a rapporté la force onusienne dans un bref communiqué. « Le soutien de l'Union européenne (UE) au peuple libanais et à une solution diplomatique » aux affrontements en cours entre le Hezbollah et l'armée israélienne, « dans le cadre de la résolution 1701, sont essentiels pour restaurer la stabilité », peut-on lire. La résolution 1701 a mis fin à la guerre de juillet 2006, également entre le parti chiite et l'État hébreu. Elle prévoit notamment un retrait au nord du fleuve Litani des armes du Hezbollah.
Le chef de la diplomatie européenne avait également été reçu hier soir par le leader druze Walid Joumblatt, père du président du Parti socialiste progressiste (PSP) Taymour Joumblatt. Walid Joumblatt avait salué, lors de la réunion, les positions prises par M. Borrell depuis le début de la guerre de Gaza, il y a onze mois.
La mission de Josep Borrel « s'inscrit dans le cadre de l'action régionale continue de l'UE visant à empêcher une nouvelle escalade » dans la région, pouvait-on lire dans un communiqué publié par Bruxelles en début de semaine. «Cette visite s'inscrit dans le contexte de la guerre à Gaza, où la situation humanitaire catastrophique et le sort des otages rendent encore plus critique un cessez-le-feu urgent (...). Le soutien de l'UE à la résilience et à la stabilité du Liban, ainsi que son rôle régional, seront examinés avec une série de parties prenantes nationales et internationales, y compris les Nations unies », indiquait le texte.
Oui le Liban a le droit de se défendre contre des usurpateurs locaux qui prennent notre pays pour leur propriété et le mènent à sa perte pour défendre les intérêts d’un autre pays qui le finance et l’arme. Il n’a jamais s’agit de défendre les pauvres civils palestiniens, ça se saurait. Alors qu’ils arrêtent leurs propagandes de résistants à la noix et qu’ils laissent notre petit pays revenir à la vie d’avant leur usurpation ou aucun pays ne voulait du mal comme c’est le cas aujourd’hui depuis qu’ils en ont fait un refuge de terroristes et de mafieux de tout genre.
11 h 48, le 13 septembre 2024