C’est la première fois qu’ils se rencontrent en personne. Débarquée sur le plateau du débat télévisé prévu avec son adversaire à la présidentielle, Kamala Harris s’est dirigée mardi soir vers Donald Trump pour se présenter en lui serrant la main. Un geste aussi fort qu’inattendu pour ouvrir le débat entre les deux candidats au scrutin du 5 novembre. Si de nombreux observateurs ont souligné que la vice-présidente démocrate avait remporté le débat, des soutiens du candidat républicain ont, eux, critiqué les journalistes d’ABC, jugés biaisés. Reste que les discussions ne semblent pas avoir permis de renverser la donne dans une course très serrée à la présidentielle. Le dossier du conflit israélo-palestinien a été rapidement abordé par les deux adversaires parmi d'autres questions liées à l’avortement, l’immigration ou encore l’économie et l’Ukraine.
La vice-présidente Kamala Harris a tenu un discours en ligne avec ses précédentes prises de position sur la guerre à Gaza. Réitérant son soutien à un accord de cessez-le-feu tout en renouvelant son engagement à continuer d'armer Israël, la candidate démocrate a également réaffirmé son appui à la solution à deux États. Servant de médiateur dans les pourparlers, l’administration de Joe Biden multiplie les efforts pour obtenir une trêve qui permettrait aux captifs dans le réduit palestinien d’être libérés, tout en refusant d’utiliser le levier des livraisons d’armes pour forcer la main de son allié. Alors que le conflit est entré dans son douzième mois et que les négociations en vue d’un accord de cessez-le-feu accompagné d’une libération des otages sont au point mort, plus de 41 000 Palestiniens ont été tués dans l’enclave.
Défense d'Israël
« Israël a le droit de se défendre... mais la manière dont cela se fait est cruciale, car il est également vrai que trop de Palestiniens innocents ont été tués – des enfants, des mères. Ce que nous savons, c’est que cette guerre doit se terminer », a ainsi déclaré la vice-présidente, recyclant un discours déjà tenu par le passé. Récemment, l’administration Biden a approuvé plusieurs ventes d’armes d’une valeur de 20 milliards de dollars en faveur de l'État hébreu, comprenant notamment des avions de chasse F-15, des missiles air-air AMRAAM, des munitions de char de 120 mm ainsi que des mortiers à haute puissance explosive et véhicules tactiques. Accusée par l’ancien président républicain d’adopter une position anti-israélienne, Kamala Harris a vigoureusement démenti, affirmant : « Toute ma carrière et ma vie, j’ai soutenu Israël et le peuple israélien. »
Sans qu’aucun des deux candidats n’apporte de nouvelle proposition sur la table pour mettre fin au conflit à Gaza, Donald Trump a néanmoins affirmé que s’il avait été en fonction le 7 octobre 2023, la guerre au Moyen-Orient n’aurait pas éclaté. Une des raisons invoquées par les observateurs pour expliquer le timing de l’attaque du Hamas aurait été liée à l’avancement des pourparlers en vue d’une normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël via les États-Unis, qui ont été mis à l’arrêt au début de la guerre avant de reprendre doucement. Durant son mandat, Donald Trump avait permis la signature historique des accords d'Abraham, approuvé le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem et reconnu la souveraineté israélienne sur le Golan.
« Tout va exploser », selon Trump
L’ancien président républicain a assuré que si Kamala Harris remportait l’élection, « Israël ne survivra pas deux ans », l’accusant de « haïr » l’État hébreu. L’ex-président a poursuivi en affirmant : « Elle n’a même pas rencontré Netanyahu lorsqu’il est venu au Congrès pour faire un discours très important », en référence à l'allocution du Premier ministre israélien à Washington fin juillet, à laquelle la vice-présidente, qui préside aussi le Sénat, n’avait pas assisté en raison d’un discours prévu à Indianapolis. Si beaucoup y avaient vu un camouflet pour le chef de gouvernement israélien, alors qu’elle avait été une voix plus critique de sa conduite de la guerre que le président Biden, elle l’avait rencontré à la Maison-Blanche plus tard dans la semaine. Benjamin Netanyahu avait également rendu visite à Donald Trump durant son séjour aux États-Unis, ce dernier ayant un discours ambigu sur la guerre, appelant à en finir le plus vite possible avec le conflit, tout en critiquant à travers ses porte-voix toute tentative de mettre à mal la relation spéciale entre Tel-Aviv et Washington.
Donald Trump a en outre déclaré que Kamala Harris « déteste aussi la population arabe ». « Tout va exploser – les Arabes, les Juifs, Israël. Israël ne sera plus », a-t-il ajouté. « Absolument faux », a immédiatement rétorqué Harris. Pour souligner l’échec de l’administration Biden au Moyen-Orient, l’ancien président républicain a déclaré que les sanctions américaines sur l’Iran, imposées sous sa présidence, avaient été levées, permettant à Téhéran de financer le Hamas et le Hezbollah. Une affirmation qui ne reflète pas la réalité de la politique américaine vis-à-vis de Téhéran. En ce qui concerne la menace que la République islamique fait peser sur la région, Kamala Harris a ainsi insisté : « Je veillerai toujours à ce qu'Israël puisse se défendre, en particulier face à l'Iran et à toute menace que ce pays ou ses alliés puissent représenter pour Israël. »
Quelque soit le parti les us sont à fond derriére israel , preuve que l’aipac les tient
18 h 40, le 11 septembre 2024