Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé hier soir qu’au moins 19 personnes avaient été tuées dans la zone humanitaire d’al-Mawassi à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dans la nuit de lundi à mardi, dans une attaque qu’Israël présente comme dirigée contre un « centre de commandement » du Hamas.
Que sait-on sur cette frappe ?
Le bilan Si, hier matin, un responsable de la Défense civile gazaouie ainsi que le Hamas avaient annoncé que « 40 martyrs et 60 blessés ont été récupérés et transférés » dans les hôpitaux voisins après la frappe, le ministère de la Santé de l’enclave est revenu en début de soirée sur ce bilan. Ce dernier a alors indiqué que l’attaque avait fait au moins 19 morts. « Nos équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées d’al-Mawassi, à Khan Younès », ville du sud de la bande de Gaza, avait déclaré hier matin le responsable de la Défense civile gazaouie. Les frappes, menées avec au moins cinq missiles, ont formé de grands cratères dans la zone humanitaire, avait ajouté la Défense civile, organisation chargée des services d’urgence dans la bande de Gaza. « Des familles entières ont disparu dans le massacre d’al-Mawasi à Khan Younès, sous le sable, dans des trous profonds », avait affirmé un autre porte-parole de la Défense civile dans un communiqué. Et d’ajouter que « plus de 20 à 40 tentes ont été complètement endommagées », déplorant une pénurie d’outils et d’équipements qui entrave les opérations de sauvetage. L’armée israélienne avait de son côté qualifié d’« exagérée » l’affirmation du Hamas selon laquelle 40 personnes ont été tuées lors de la frappe.
Ce qui a été visé
L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé une zone près de l’Hôpital britannique de Khan Younès, après y avoir identifié la présence de cadres du Hamas. Un avion de l’armée israélienne a « frappé d’importants terroristes du Hamas qui opéraient depuis un centre de commandement et de contrôle au sein de la zone humanitaire de Khan Younès », a indiqué l’armée israélienne.
Celle-ci a ensuite indiqué que la frappe avait visé de « hauts commandants du Hamas », ajoutant que le chef des opérations aériennes du groupe, Samer Ismaël Hader Abou Daqqa, avait été tué, ainsi qu’Oussama Tabech, chef de l’unité d’observation et de ciblage du groupe, et Aymane Mabhouh.
« Les organisations terroristes de la bande de Gaza continuent d’abuser systématiquement des infrastructures civiles et humanitaires, y compris la zone humanitaire désignée, pour mener des activités terroristes contre l’État d’Israël et les troupes israéliennes », a indiqué l’armée israélienne dans son communiqué.L’armée veut également éliminer le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinouar, nommé à ce poste après l’élimination à Téhéran d’Ismaïl Haniyé, et qui est originaire de Khan Younès, où il continuerait à vivre dans la clandestinité.
Le Hamas a démenti avoir des combattants dans la zone humanitaire. « Les allégations de l’occupation (Israël, NDLR) sur la présence de combattants de la résistance est un mensonge éhonté », a indiqué le mouvement dans un communiqué sur la messagerie Telegram. Israël accuse régulièrement le Hamas d’utiliser des civils comme boucliers humains, ce que le groupe dément.
La zone d’al-Mawassi
Al-Mawassi, dans la ville de Khan Younès, avait été désignée comme zone de sécurité par l’armée israélienne au début de la guerre, et des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge.
L’armée a cependant continué à mener périodiquement des opérations dans la zone, y compris une frappe en juillet qui, selon les autorités sanitaires, a tué plus de 90 personnes. Cette frappe visait le chef militaire du Hamas, Mohammad Deif, selon Israël, mais le groupe a annoncé à plusieurs reprises depuis qu’il n’a pas été tué.
Premières informations sur les munitions utilisées
Plusieurs médias iraniens, notamment l’agence étatique IRNA, ont évoqué l’utilisation par Israël de bombes MK-84 de 900 kilos, un type de munition fourni par les États-Unis. C’est le même type de bombe qui aurait été utilisé lors de la précédente frappe sur le camp d’al-Mawassi, selon des sources « officielles » israéliennes alors citées par le média américain Axios.
Source Mena : un sanctuaire humanitaire dans lequel se dissimule des individus armés n’est plus considéré comme un sanctuaire humanitaire, de même qu’une école, une mosquée ou un hôpital réquisitionnés, partiellement ou dans leur totalité, par des individus armés perdent leur statut d’inviolabilité.
13 h 19, le 11 septembre 2024