Le 17 juillet dernier, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait menacé dans un discours de s'en prendre à de nouvelles localités israéliennes si l'État hébreu continuait de prendre pour cibles des civils au Liban. « Si l'ennemi vise de nouveau des civils comme il l'a fait ces derniers jours, nous ciblerons des localités que nous n'avions pas visées jusqu'à présent », avait-il dit.
Depuis ce discours, 30 civils ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban. Le Hezbollah n'a toutefois répondu que partiellement à ces attaques, revendiquant « cinq ripostes » dans ce cadre, en visant cinq nouvelles localités israéliennes. Quelles sont-elles ? Quid des conséquences de ces frappes ? L'Orient-Le Jour fait le point.
Tzuriel (22 juillet)
Le Hezbollah a annoncé avoir ciblé le 22 juillet, pour la première fois, la localité de Tzuriel, en Galilée, dans le nord d'Israël, « avec des dizaines de roquettes Katioucha », en représailles aux bombardements ayant visé le village de Hanine (Bint Jbeil) et « blessé une famille entière », selon le parti. Selon nos informations recueillies en juillet auprès de sources locales, la frappe de l'aviation israélienne sur Hanine avait légèrement blessé une jeune fille, sans faire de tués.
Tzuriel est une bourgade située à 12 km du village libanais de Boustane (Tyr). Selon le Haaretz, cette région n'a pas fait l'objet d'un ordre d'évacuation depuis octobre dernier et la localité comprend environ 400 habitants.
Après l'attaque du Hezbollah, l'armée israélienne avait fait état d'environ dix roquettes tirées depuis le Liban-Sud, parmi lesquelles certaines avaient été interceptées. Selon le service d'urgence israélien Magen David Adom, deux personnes ont été légèrement blessées et évacuées vers le centre médical de Galilée, à Nahariya.
Beit Hillel (4 août)
La formation de Hassan Nasrallah a ajouté le village de Beit Hillel à sa « liste de cibles » le 4 août et l'a bombardé avec « des dizaines de roquettes Katioucha », en riposte aux bombardements israéliens qui avaient visé la veille Kfar Kila et Deir Seriane (Marjeyoun). Si le parti chiite a déjà frappé à plusieurs reprises une caserne des environs, il affirme qu'il n'avait jamais visé la localité elle-même.
Le 3 août, des quartiers résidentiels de Kfar Kila avaient été touchés à quatre reprises par l'aviation israélienne, selon notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah. Plusieurs maisons avaient été entièrement détruites. Une frappe israélienne sur Deir Seriane avait également fait deux victimes, un adolescent de 17 ans et un sexagénaire, et blessé cinq autres individus.
Commentant l'attaque du Hezbollah, l'armée israélienne a indiqué qu'une trentaine de roquettes avaient été tirées depuis le Liban vers le nord d'Israël, la plupart interceptées. Une roquette était tombée à Beit Hillel et le reste dans des zones ouvertes, sans faire de victimes ni de blessés.
Beit Hillel se situe à 8km du village libanais de Houla, dans le caza de Marjeyoun.
Shamir (15 août)
Le Hezbollah a visé le 15 août la localité israélienne de Shamir, en Haute-Galilée, située à 11 km du village libanais de Meis el-Jabal (Marjeyoun), avec des salves de Katioucha, en réponse au raid israélien qui avait touché une voiture sur la place centrale de Marjeyoun, tuant un combattant du Hezbollah et blessant neuf autres personnes. Parmi ces blessés, l'on comptait notamment un enfant de trois ans. C'était la première fois depuis le 8 octobre 2023 que la ville de Marjeyoun était directement visée par un tir israélien. Le lendemain, la frappe du Hezbollah sur Shamir, qui se trouve en bordure du Golan syrien annexé par Israël, avait provoqué un incendie qui n'avait pas fait de blessés.
Ayelet Hachahar (17 août)
Le Hezbollah a bombardé le site israélien d'Ayelet Hachahar aux roquettes Katioucha, en réponse à la frappe israélienne qui avait visé un bâtiment habité par des familles syriennes à Kfour, à quelques kilomètres à l'ouest de Nabatiyé, au Liban-Sud, et qui avait fait onze morts parmi les civils. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis le début du conflit. Dix des Syriens tués, parmi lesquels des enfants, sont décédés le jour même. Une onzième victime avait succombé à ses blessures le 29 août. L'armée israélienne avait, elle, affirmé avoir visé « un entrepôt d'armes du Hezbollah ».
La riposte du parti sur Ayalet Hachahar avait provoqué le déclenchement des sirènes d'alarme, selon le Haaretz. Le porte-parole de l'armée israélienne avait affirmé qu'« environ 55 roquettes avaient été tirées depuis le Liban, dont certaines avaient atterri dans des zones ouvertes, sans faire de blessés ».
La localité d'Ayelet Hashahar est située à environ 15 km en face du village libanais de Yaroun (Bint Jbeil).
Neot-Mordechaï (4 septembre)
Le Hezbollah a revendiqué le 4 septembre des tirs de Katioucha contre la localité de Neot-Mordechaï, située à environ 6 km de Meis el-Jabal. Cette attaque avait été menée, selon le parti, en représailles aux bombardements israéliens contre les villages de Markaba, Talloussa, Qantara et Qabrikha dans le Sud, et qui ont tué une femme et blessé deux autres personnes. La victime, tuée à Qabrikha, s'appelait Sabah Fahs. Son mari et un enfant présent sur les lieux avaient également été grièvement blessés.
Il faudrait plutôt appeler à calmer les ardeurs de ces deux sanguinaires qui sacrifient des innocents pour étancher leur soif de sang et régler leurs problèmes personnels.
11 h 58, le 08 septembre 2024