La procureure générale près la cour de cassation du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, a commenté mercredi sur X la détention provisoire, la veille, de l'ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), disant être prête à l'interroger sur d'autres affaires, sur son lieu de détention.
La juge Aoun avait lancé plusieurs procédures judiciaires contre M. Salamé, concernant des affaires de corruption présumée. Le procureur Jamal Hajjar, qui a ordonné mardi la détention provisoire de l'ex-gouverneur, avait demandé en juin dernier à Mme Aoun de lui transmettre l’intégralité des dossiers des crimes financiers – dont celui qui concerne Optimum Invest (OI), au centre de l'affaire dans laquelle l'arrestation d'hier a eu lieu – dans ce qui avait été dénoncé par plusieurs observateurs comme une tentative de la mettre à l’écart. Ghada Aoun n'a jusqu'à présent pas obtempéré, a confirmé mardi à L'OLJ un magistrat, qui a précisé que le volet du dossier OI géré par Mme Aoun est distinct de celui pour lequel Jamal Hajjar a auditionné Riad Salamé.
« Raisons de sécurité »
Sur X, Ghada Aoun a qualifié l'arrestation de M. Salamé d'« événement historique », appelant toutefois à ce que les procédures contre lui aillent jusqu'au bout des choses « pour que le peuple libanais puisse croire vraiment que la lutte contre la corruption au Liban a été lancée ». Rappelant que le parquet de cassation du Mont-Liban a émis « des dizaines de citations à comparaître contre Riad Salamé » et évoquant plusieurs dossiers, notamment le volet de l'affaire OI dont elle est en charge ou des incohérences relevées dans le rapport d'audit de la firme Alvarez & Marsal, elle s'est demandé « ce qui l'empêche d'être amené à Baabda pour être interrogé, étant donné qu'il est actuellement en état d'arrestation ». La juge Aoun a son bureau au Palais de justice de Baabda. Elle s'est proposée de se rendre « sur le lieu de détention » de M. Salamé pour l'interroger, si cela s'avère nécessaire « pour des raisons de sécurité ». Et de conclure en espérant que « les intentions » derrière la mise en détention de l'ex-gouverneur « sont bonnes et que la justice triomphera ».
L’audition demandée par Jamal Hajjar n’a pas de lien direct avec les autres enquêtes et procédures lancées contre Riad Salamé au Liban comme à l’étranger, que ce soit l’affaire Forry qui implique son frère Raja ou celle des faux relevés bancaires estampillés d’une banque libanaise, AM Bank, autant de dossiers qui n’ont pas encore été jugés sur le fond.
Je vois très bien que l'OLJ laisse passer toutes les injures contre une procureure honnête et patriotique comme Ghada Aoun, rien que pour son nom et ses présumées associations (qui ne sont même pas des affiliations)! Mais quand il s'agit de critiquer le côté opposé comme BDL et Co. ainsi que leur "mentor" les commentaires ne s'affichent pas, faute d'être tolérés par votre rédaction... Je me demande où est passé votre objectivité?
12 h 58, le 05 septembre 2024