Le ministre libanais sortant de la Santé, Firas Abiad, a annoncé mercredi de nouvelles décisions relatives à l'augmentation de la couverture médicale des patients traités aux frais de son ministère, ainsi que des plafonds dans les hôpitaux et les honoraires des médecins qui traitent ces patients. Ces décisions, qui portent sur quelque 50 nouvelles procédures médicales, débuteront en septembre, selon le ministre, alors que la couverture des équipements pour les opérations cardiaques commencera en octobre.
Cette hausse du plafond des couvertures à l’intention des patients aux frais du ministère a été annoncée par M. Abiad lors d’une conférence de presse en son bureau. Il a expliqué que ces mesures ont été rendues possibles par l’augmentation du budget du ministère dans le domaine des hospitalisations, ce qui se reflétera sur la couverture des patients, qui a recouvré 80 % de sa valeur d’avant la crise économique. Il en va de même pour les plafonds des hôpitaux. « Cela a nettement amélioré l’accès des patients aux soins », a-t-il souligné.
Le secteur médical au Liban a grandement souffert de la crise économique et financière qui a commencé en 2019. La dévaluation de la monnaie nationale, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur, a fortement impacté l’accès des plus démunis aux soins.
Traditionnellement au Liban, le ministère de la Santé couvre les patients qui n’ont pas d’autre couverture médicale, ni privée ni par un tiers-payant comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Jumelage entre hôpitaux gouvernementaux et privés
Il reste plusieurs défis selon M. Abiad, notamment les revendications des hôpitaux et des médecins concernant la rapidité du paiement de leurs dus, sachant que plusieurs grands hôpitaux, surtout privés, ont annulé les plafonds réservés aux patients soignés au frais du ministère. Un règlement de ces problèmes permettrait de faciliter l’accès aux services, a-t-il précisé. « Le ministère est parvenu à élaborer une série de solutions à ces problèmes qui feront la différence au niveau des patients », a-t-il dit, mettant l’accent sur la coordination avec les syndicats privés.
Parmi ces mesures, la digitalisation des factures d’hôpitaux et de médecins, ce qui donnera au ministère la possibilité d’accélérer le contrôle de ces factures avant leur transfert au service des finances. À ce sujet, le ministre a précisé que les factures des hôpitaux pour l’année 2023 ont été payées à hauteur de 98 %. « Le ministère prend au sérieux son engagement de s’acquitter dorénavant de ses factures dans un délai de trois à quatre mois », a-t-il assuré.
M. Abiad a également mentionné une augmentation de la couverture dans les hôpitaux de seconde catégorie, tout comme pour les honoraires des médecins. « Nous avons répondu à l'une des revendications principales des médecins, pour couper court aux prétextes de demander des surplus aux patients », a-t-il déclaré.
À partir d’octobre, le ministère commencera à couvrir les équipements médicaux pour les malades du cœur, notamment pour le cathétérisme cardiaque et les chirurgies valvulaires, une démarche cruciale pour les patients libanais, selon lui.
M. Abiad a mentionné, par ailleurs, des projets de jumelage entre les hôpitaux gouvernementaux et des hôpitaux universitaires en vue de développer des services spécialisés dans les premiers. « Le ministère travaille sérieusement pour que les services dans les hôpitaux gouvernementaux soient comparables à ceux des hôpitaux privés », a-t-il souligné.
Le ministre de la Santé a enfin demandé à tous les acteurs concernés par ces mesures, notamment les hôpitaux et les médecins, de respecter ces décisions, sous peine de poursuites pénales.