Un sondage publié dimanche par l'Institut d'études de sécurité nationale (INSS) israélien et repris en partie par le média Middle East Eye (MEE) a révélé que 47 % des Israéliens de confession juive pensent que leur pays ne devrait pas tenir compte du droit international ni des valeurs morales durant sa guerre contre Gaza.
Repris par le site MEE, le sondage a également montré que 65 % d'Israéliens considèrent que les responsables pénitentiaires récemment accusés d'avoir agressé sexuellement un détenu palestinien ne devraient pas faire l'objet de poursuites pénales, mais simplement de sanctions disciplinaires, se référant à un incident qui a eu lieu dans la prison improvisée de Sde Teiman, dans le désert du Néguev. Plusieurs soldats font actuellement l’objet d'une enquête et certains ont été placés en résidence surveillée. La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, avait dénoncé un cas « particulièrement horrible » d’abus sexuel présumé d’un prisonnier palestinien par des soldats israéliens, appelant à ce que les responsables soient jugés. En revanche, 21 % des personnes interrogées pensent que les supérieurs de ces soldats devraient faire face à des poursuites pénales si l’ordre a été donné par leur hiérarchie. Enfin, 14 % des sondés ne se prononcent pas sur la question.
L’ONU a signalé de nombreux cas de torture présumée de Palestiniens détenus depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. L’organisation israélienne B’Tselem a également dénoncé une politique systématique de mauvais traitements et de torture contre les détenus palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza.
Selon le sondage publié par l’INSS, entre le 7 et le 29 octobre 2023, 57 % des Israéliens de confession juive pensaient qu’Israël ne devrait pas tenir compte du droit international dans la conduite de la guerre. Au 11 août 2024, cette proportion a néanmoins subi une baisse significative de 10 points, passant à 47 %. Au contraire, alors que seulement 32 % des personnes estimaient qu’il devait être respecté dans le premier mois de la guerre, ce chiffre a progressé de 10,5 points pour atteindre 42,5 % le 11 août 2024. Malgré ces évolutions, 10,5 % des sondés n’ont toujours pas d'opinion sur le sujet, un pourcentage relativement stable par rapport à la période prise en compte en octobre 2023.
Les données de l’enquête montrent en outre une baisse de confiance significative des Israéliens envers leurs institutions. Entre le 29 octobre 2023 et le 11 août 2024, la confiance dans l’armée a diminué de 11,5 points, passant de 89,5 à 78 %. La police a subi une chute encore plus marquée, de 35 points, avec une confiance tombant de 62 à 27 %. Pour le gouvernement, la confiance, déjà tombée très bas après l’attaque du Hamas, s’est effondrée de 6 points, de 26 à 20 %.
Depuis le 7 octobre, les affrontements ont entraîné la mort de plus de 40 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé. Plus de 92 000 autres ont été blessés, tandis qu’environ 10 000 personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres. L’attaque du Hamas du 7 octobre a, elle, coûté la vie à environ 1 200 Israéliens et conduit à la capture de plus de 250 d’entre eux, dont une centaine sont encore retenus à Gaza. En Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, les forces israéliennes ont tué au moins 632 Palestiniens depuis le début du conflit.
En attendant, au Liban, le peuple veut des sanctions contre les responsables du 4 août. Mais le gouvernement dans son entièreté refuse !!
16 h 59, le 21 août 2024