Les chiffres deviennent de plus en plus consternants. Dix mois après le début des affrontements entre le Hezbollah et Israël au Liban-Sud, le 8 octobre dernier, l’ONU continue de suivre de près le déplacement de la population fuyant le conflit, et dont le nombre s’élève désormais à 110 099 personnes, selon un rapport publié le 13 août par l’Organisation internationale pour les migrations, affiliée à l’ONU, et que L’Orient-Le Jour a pu consulter.
Selon le rapport, ces déplacés ont cherché à trouver refuge dans 505 localités (villages ou villes) sur l’ensemble du territoire libanais. L’OIM indique dans le même cadre que le plus grand nombre de déplacés (75 539) ont quitté le caza de Bint Jbeil, alors que le caza de Tyr en a accueilli la plus grande proportion : 26 %, soit 28 486 individus. Le document indique par ailleurs que le plus grand nombre de nouveaux arrivés entre le 6 et le 13 août a été enregistré dans le caza de Jbeil (Mont-Liban), ayant reçu 1 052 déplacés. En face, le caza de Koura (Liban-Nord) a accueilli uniquement 16 personnes au cours de la même période.
Par contre, depuis le 13 août, 115 personnes sont retournées dans la région de Bint Jbeil, après l’avoir désertée pour Nabatiyé. À noter sur ce plan que l’ONU recense les retours quand les individus concernés reviennent dans leur village natal et y restent pour plus d’une semaine.
De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a publié son propre rapport sur son site, le 15 août, selon lequel depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne, 110 000 personnes, dont 35 % d’enfants, se sont déplacées, alors que près de 150 000 autres se trouvent toujours dans leurs villages le long de la ligne bleue (établie par l’ONU et séparant le pays du Cèdre de l’État hébreu).
Citant l’Organisation mondiale de la santé, le bureau onusien affirme que 16 attaques ont déjà ciblé les centres de soins de santé, alors que 21 secouristes ont perdu la vie depuis le début de cette guerre.
Toujours dans le cadre des conséquences graves du conflit, l’OMS indique, elle, dans un rapport daté du 14 août 2024, qu’elle s’attend à une hausse du pourcentage d’individus souffrant d’insécurité alimentaire. Il devrait passer de 19 % (chiffre enregistré en mars dernier) à 23 % en septembre, sachant que ce calcul concerne les Libanais mais aussi les migrants et réfugiés syriens, ainsi que les Palestiniens se trouvant sur le territoire libanais.
SOS financement
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, l’organisation internationale et ses partenaires « continuent de soutenir » le gouvernement libanais dans sa réponse au conflit en cours. « Mais un financement supplémentaire devrait être assuré d’une manière urgente », peut-on lire dans le texte du rapport qui fait valoir qu’une somme de 110 millions de dollars devrait être débloquée pour subvenir aux besoins des individus affectés par la guerre d’ici à fin 2024.
Au vu de cette situation, le Bureau incite « toutes les parties à respecter leurs obligations dans le cadre du droit international humanitaire qui stipule que les civils et l’infrastructure civile doivent être protégés » tout au long du conflit.
Et du côté de l'entité c'est exactement pareil. Depuis 2020 et le COVID les premiers qui trinquent ce sont les enfants du Sud Liban et du Nord de l'entité. Merci HN
15 h 24, le 19 août 2024