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Dernières Infos - Irak

La justice blanchit un officier condamné pour le meurtre de manifestants en 2019

La police fédérale irakienne monte la garde à un point de contrôle dans une rue de la capitale Bagdad. (AFP)

La justice irakienne a annulé la peine de prison d'un officier de police condamné à la perpétuité pour le meurtre de manifestants en 2019 dans le sud de l'Irak, selon le verdict consulté mercredi par l'AFP arguant d'un manque de preuves.

Le mouvement de contestation antipouvoir déclenché en octobre 2019 avait mobilisé des mois durant des dizaines de milliers de personnes pour dénoncer pêle-mêle infrastructures en déliquescence, chômage des jeunes et corruption endémique. Particulièrement brutale dans la ville pauvre et marginalisée de Nassiriya (sud), la répression avait fait plus de 600 morts et des milliers de blessés à travers le pays. Le commandant Omar Nizar, rattaché à l'unité d'élite des forces d'intervention rapide, avait été condamné en juin 2023 par un tribunal pénal pour "avoir donné l'ordre (...) de tirer à balles réelles sur les manifestants sur le pont Zeitoun à Nassiriya, faisant des morts et des blessés", rappelle la Cour d'appel fédérale.

La Cour d'appel, dont le verdict rendu fin juillet par un panel de juges a été consulté mercredi par l'AFP, a souligné "des doutes concernant les preuves pesant sur l'accusé Omar Nizar", jugeant que "le doute doit être interprété en faveur de l'accusé". Le verdict "annule toutes les décisions prises dans l'affaire ainsi que l'accusation portée contre l'accusé (...)" et réclame "sa libération pour preuve insuffisante", selon le texte. Le verdict explique que les plaignants n'ont pas pu apporter de "témoignages oculaires" incriminant l'accusé, et que "leurs déclarations se contredisent" concernant sa présence sur les lieux. Le commandant a été remis en liberté selon un responsable sécuritaire interrogé mercredi par l'AFP. Il avait été jugé pour la mort d'une vingtaine de manifestants et les blessures infligées à 190 autres, le 28 novembre 2019.

L'indignation provoquée par la répression du pont Zeitoun, un des épisodes les plus sanglants du mouvement de contestation, avait fini par entraîner la démission du Premier ministre de l'époque, Adel Abdel Mahdi. Ces dernières années, quelques --rares-- condamnations ont été prononcées pour le meurtre de militants ou de journalistes pendant la contestation. A l'été 2022, la mission de l'ONU en Irak déplorait encore un "environnement de peur et d'intimidation" qui limite la liberté d'expression. Le document évoquait notamment "l'impunité persistante concernant les attaques ciblées contre les manifestants (...) les militants et les dissidents adoptant des opinions critiques à l'égard d'éléments armés et les acteurs politiques qui leur sont affiliés".


La justice irakienne a annulé la peine de prison d'un officier de police condamné à la perpétuité pour le meurtre de manifestants en 2019 dans le sud de l'Irak, selon le verdict consulté mercredi par l'AFP arguant d'un manque de preuves.

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