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Dernières Infos - Royaume-uni

Starmer appelle à ne pas se "relâcher" contre les violences racistes

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'entretient avec des membres de la police des West Midlands à l'Arden Academy de Solihull, dans les West Midlands, le 8 août 2024. Photo AFP / JOE GIDDENS

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé jeudi à ne pas "relâcher" les efforts contre les violences d'extrême droite qui secouent le Royaume-Uni depuis une semaine, au lendemain d'une accalmie marquée par des manifestations antiracistes pacifiques.

Là où les forces de l'ordre redoutaient des dizaines de nouveaux rassemblements anti-immigration et des éruptions de violences mercredi soir, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes pour marquer leur opposition au racisme et à l'islamophobie.

"Il est important que nous ne nous relâchions pas", a déclaré le chef du gouvernement travailliste, annonçant qu'il présiderait jeudi une nouvelle réunion de crise avec de hauts responsables de la police. Si la soirée de mercredi s'est passée "bien mieux qu'attendu", "nous n'allons pas abandonner nos efforts", a-t-il poursuivi, martelant son message de fermeté, après avoir visité une mosquée à Solihull (centre de l'Angleterre).

De son côté, le maire de Londres Sadiq Khan a remercié dans un message sur X ceux qui ont manifesté pacifiquement pour montrer que la capitale est "unie contre le racisme et l'islamophobie", ainsi que les policiers "héroïques qui travaillent jour et nuit pour assurer la sécurité des Londoniens".

"Démonstration d'unité"

Dans le quartier londonien de Walthamstow, militants de l'association Stand Up To Racism et habitants, arborant parfois des drapeaux palestiniens, ont brandi mercredi soir des pancartes "Stop à l'extrême droite" et "Réfugiés bienvenus", en opposition frontale avec les actes hostiles depuis une semaine ciblant mosquées ou hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.

Le chef de la police de Londres Mark Rowley s'est félicité d'une "démonstration d'unité", même si "dans quelques endroits des délinquants locaux sont venus" pour se livrer à des actes "antisociaux".

Contrastant avec l'impression pacifique qui domine jeudi, la police de Londres a indiqué avoir ouvert une enquête urgente après la diffusion d'une vidéo montrant un élu local travailliste, que le parti a suspendu, appeler à ce que les "fascistes" se fassent "couper la gorge". 

A Birmingham (centre), des centaines de personnes s'étaient rassemblées devant un centre d'aide aux migrants, scandant des slogans comme "Disons-le haut et fort, les réfugiés sont les bienvenus ici". Certains tenaient des pancartes sur lesquelles était écrit "Le fascisme n'est pas le bienvenu".

D'autres rassemblements se sont dispersés dans le calme dans nombre d'autre villes, de Brighton (sud) à Bristol (ouest), en passant par Liverpool (nord).

Fausses informations 

Des tensions ont toutefois éclaté sporadiquement, comme à Aldershot (sud) où, selon l'agence de presse britannique PA, la police a dû s'interposer entre des militants antiracistes et un groupe de personnes qui criaient "Arrêtez les bateaux", en référence aux migrants qui arrivent au Royaume-Uni par la Manche sur des bateaux pneumatiques.

A Belfast, la police a annoncé avoir procédé à cinq arrestations après des violences mercredi, lors d'une soirée marquée par de nouveaux actes racistes. Alors que le parlement local se réunit jeudi en raison de la crise, la Première ministre nord-irlandaise Michelle O'Neill a souligné qu'il n'y avait "aucune place pour le racisme sous aucune forme dans notre société".

Au moins 483 personnes ont été arrêtées depuis le début des heurts et plus de 149 personnes ont été inculpées selon la police. Les premières condamnations, allant jusqu'à trois ans de prison, ont commencé à être prononcées mercredi. Jeudi, deux hommes arrêtés lors d'incidents la semaine dernière ont été condamnés à deux ans et huit mois de prison.

Depuis une semaine, le Royaume-Uni a connu des scènes de violences racistes, après la circulation d'informations en partie démenties sur le profil de l'auteur présumé d'une attaque au couteau dans un cours de danse, où trois fillettes de 6 à 9 ans ont été tuées à Southport (nord-ouest de l'Angleterre).

Le suspect a été présenté comme un demandeur d'asile de confession musulmane. Il est en fait né à Cardiff, au Pays de Galles, et sa famille est selon les médias britanniques originaire du Rwanda.


Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé jeudi à ne pas "relâcher" les efforts contre les violences d'extrême droite qui secouent le Royaume-Uni depuis une semaine, au lendemain d'une accalmie marquée par des manifestations antiracistes pacifiques.

Là où les forces de l'ordre redoutaient des dizaines de nouveaux rassemblements...