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Société - Éducation

Le syndicat des enseignants des écoles privées menace de suspendre l'année scolaire à venir

Le bureau du Premier ministre affirme que la question du fonds de pension des enseignants est à l'étude et qu'une réunion se tiendra la semaine prochaine à ce sujet.

Le syndicat des enseignants des écoles privées menace de suspendre l'année scolaire à venir

Des élèves pendant un examen officiel au Liban. Photo Marc Fayard/Archives L'Orient-Le Jour

Le syndicat des enseignants des écoles privées du Liban a menacé de suspendre l'année académique à venir en raison de revendications liées au fonds de pension. La valeur de ce dernier, qui est alimenté par des contributions versées par les enseignants et les écoles (via les frais de scolarité des élèves), a été sévèrement touchée par l'effondrement de la livre  libanaise qui a commencé avec le début de la crise économique qui a éclaté il y a cinq ans.

Le président du syndicat Nehmé Mahfoud a affirmé à L'Orient Today que les écoles ont payé leur contribution au fonds de pension au taux de change du dollar de 1 507,5 LL (c'est-à-dire l'ancienne parité officielle en vigueur), ce qui a conduit à « l'effondrement de la valeur du fonds de pension ».

Également contacté par L'Orient Today, le porte-parole du Premier ministre sortant Nagib Mikati, Farès Gemayel, a déclaré que la question du fonds de pension des enseignants était à l'étude et qu'une réunion se tiendra la semaine prochaine à ce sujet.

L'ajustement  du taux de change officiel de la livre libanaise par rapport au dollar au niveau atteint sur le marché a pris beaucoup de retard, dans un contexte marqué par des restrictions bancaires illégales sur les dépôts en dollars, ainsi que la coexistence de plusieurs taux de change résultant de cette situation.

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Modification de la loi de 1956

En février 2023, les autorités libanaises avaient modifié une première fois le taux officiel, le fixant à 15 000 LL pour un dollar, ce qui représentait une augmentation significative par rapport à l'ancienne parité officielle mais néanmoins insuffisante pour rattraper le taux du marché. Bien que les taux de change de certaines taxes aient été ajustés séparément au cours des mois suivants, ce n'est qu'avec l'adoption du budget de 2024, en janvier de cette année, que le taux officiel a été presque entièrement aligné sur le taux du marché.

Les salaires du secteur public n'ont cependant pas encore été alignés de manière à compenser la dépréciation dont ils ont fait l'objet pendant la crise. Depuis l'adoption du dernier budget, ils atteignent un niveau équivalant de sept à neuf fois leur niveau d'avant la crise, alors que le taux du marché a été multiplié par un facteur de 60 au cours de la même période.

S'agissant du fonds de pension,  le Parlement avait adopté en décembre dernier une loi modifiant celle de 1956 régissant le budget du personnel enseignant du privé et des écoles publiques, de sorte que les contributions des établissements d'enseignement soient versées en dollars et s'élèvent à 8 % du salaire de chaque enseignant, y compris les incitations en dollars. Nehmé Mahfoud a indiqué que la loi n'a pas encore été publiée au Journal officiel. Il a ajouté que si le Premier ministre ne publiait pas la loi au Journal officiel et que les écoles continuaient à verser le même montant au fonds, « l'année scolaire ne commencera pas ».

Les écoles catholiques se sont, elles, déjà fermement opposées à l'entrée en vigueur de cette loi et ont menacé d'entamer une grève ouverte pour manifester leur opposition. « Les contributions à tous les fonds de pension du pays ont augmenté car l'économie libanaise est désormais dollarisée, à l'exception du fonds de pension des enseignants des écoles privées », a poursuivi M. Mahfoud. « Comment les enseignants retraités pourront-ils vivre ? », a-t-il ajouté.

Les enseignants des écoles publiques continuent aussi de souffrir des conséquences de la crise économique, nombre d'entre eux assurant que leurs salaires actuels ne suffisent même pas à couvrir les frais de transport pour se rendre dans les établissements où ils enseignent.

Le syndicat des enseignants des écoles privées du Liban a menacé de suspendre l'année académique à venir en raison de revendications liées au fonds de pension. La valeur de ce dernier, qui est alimenté par des contributions versées par les enseignants et les écoles (via les frais de scolarité des élèves), a été sévèrement touchée par l'effondrement de la livre  libanaise...
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