L’ordre était clair : « Aucun véhicule ne peut repartir à Gaza. » C’est ce que rapporte le média israélien Haaretz, qui affirme, dans un article publié le 7 juillet, que l’armée israélienne a appliqué depuis le 7 octobre 2023, lors de l’attaque du Hamas, la « directive Hannibal ».
La doctrine (ou protocole) Hannibal est une directive militaire israélienne consistant en la limitation ad extremum du risque de prise d’otage par tous les moyens possibles, et donc même au péril de ces derniers. Cette doctrine a été conçue durant les années 1980, en plein conflit avec le Hezbollah. Elle ne se base sur aucun texte officiel et a été créée afin d’éviter les échanges onéreux de captifs entre Israël et ses ennemis.
Alors qu’elle est supposément abolie depuis 2016, le Haaretz affirme qu’elle a bel et bien été rétablie au cours des attaques du 7 octobre dernier. L’article du quotidien israélien se base sur des documents et des témoignages de soldats de différents grades, notamment des hauts gradés. Revenant, quasiment heure par heure, sur les événements de l’attaque meurtrière du Hamas, le journal fait un relevé des différents ordres donnés par le commandement militaire, qui laissent penser que cette directive a bel et bien été appliquée.
Qui a donné les ordres le 7 octobre ?
Un haut gradé, qui a confirmé au Haaretz l’emploi de la procédure Hannibal, affirme que les ordres n’ont pas été donnés « par un commandant de division », sans toutefois savoir d’où ils provenaient. « Cela sera peut être révélé par des enquêtes après la guerre », a-t-il ajouté.
Parmi les décisions évoquées, celle de lancer une attaque de drone au niveau du poste-frontière d’Erez après qu’un message provenant du commandement militaire a été envoyé avec les mots suivants : « Hannibal à Erez, envoyez un Zik », en référence à un type de drone.
Un autre type d’ordre donné le 7 octobre était qu’« aucun véhicule ne puisse retourner à Gaza », alors même qu’une source au sein du commandement sud a indiqué que « tout le monde savait que ces véhicules transportaient des civils ou soldats kidnappés ».
Des enquêtes internes lancées en Israël
Le Haaretz dit « ne pas savoir combien de civils et soldats » ont été frappés en raison de ces ordres, « mais les données montrent que nombre d’entre eux étaient à risque ».
Au cours des neuf mois passés depuis l’opération du Hamas, l’armée israélienne a refusé de confirmer l’usage de la doctrine Hannibal. Un porte-parole militaire a indiqué que des « enquêtes internes » ont été lancées sur les événements du 7 octobre. « Le but est d’apprendre et de tirer des leçons », a ajouté cette personne, qui a assuré que les résultats « seront présentés publiquement, de manière transparente ».
Une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU en Palestine et Israël a publié le 12 juin un rapport qui confirme également l’usage de cette directive « dans plusieurs endroits », ce qui aurait provoqué la mort de 14 civils.
Israël ne se soucie pas du sort des otages, qui ne sont qu'un prétexte pour assouvir ses soifs expansion(n)istes. Qui la droite israélienne , Satanyahou en tête, croit-elle duper?
15 h 54, le 09 juillet 2024