Entre le Vatican et le Liban, s’étend un chemin riche en relations historiques, tissé de siècles d’histoire partagée. Il ne s’agit pas seulement d’un lien spirituel, mais d’un partenariat centré sur l’existence, la mission et le rôle, tant dans la région que dans le monde.
Les visites papales, qui ont marqué l’histoire des relations entre ces deux États, témoignent d’ailleurs de l’importance du Liban pour l’Église catholique. L’exhortation apostolique n’est rien d’autre qu’une affirmation de la centralité de cette nation au sein de l’Orient et du monde.
Devant les menaces qui pèsent sur le Liban, la visite du secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, vient confirmer encore une fois que le Liban ne sera pas abandonné et que l’Église catholique se soucie toujours du Liban et de son peuple.
Le Liban est présent dans les pensées et les prières de Sa Sainteté le pape François, tout comme il l’était dans les actions, les pensées et les prières de ses prédécesseurs à la tête de l’Église catholique. Au sein du vide présidentiel actuel et du danger de guerre, cette visite met en évidence la présence de l’Église ainsi que le poids spirituel et politique qu’elle représente dans le monde. Elle attire une fois de plus l’attention du monde sur le Liban pour l’aider à résoudre ses problèmes et démanteler les obstacles qui entravent l’établissement de l’État, voire l’élection du président de la République et la crise des déplacés syriens sur le sol libanais.
Cette visite vient donc alerter les chrétiens sur la nécessité de prendre l’initiative et recouvrer leur rôle historique de « pont ancestral » qui unit la nation.
Le message du Vatican est un message d’espérance et d’enracinement dans la terre. Un message que le nonce apostolique au Liban, Mgr Paolo Borgia, a transmis dès le début des affrontements à travers sa présence constante auprès des gens du Sud et des régions frontalières, affirmant clairement que l’Église est une mère qui accueille ses enfants, les soutient, leur donne l’espérance, les guide et ne les abandonne pas dans les moments difficiles.
Cette visite veut donc appeler les chrétiens d’abord, puis leurs partenaires, à rétablir les ponts entre eux et briser le cercle vicieux et collaborer à l’élection d’un président titulaire d’un projet de réforme.
Certes, le Vatican tient au Liban et à sa diversité, comme il tient au rôle des chrétiens, car le Liban est plus qu’un pays, il représente un message de coexistence et d’espérance au Moyen-Orient et dans le monde. Il est certain que le Vatican tient à cœur le Liban et sa diversité, et qu’il veille sur le rôle des chrétiens.
Il ne fait aucun doute que garder la présidence vacante n’est pas dans l’intérêt de ce rôle, la République est menacée de suspension de ses fonctions, de ses administrations et de ses institutions.
La visite de Mgr Parolin est donc une sonnette d’alarme pour tous, un appel à concrétiser et galvaniser les efforts afin que les chrétiens puissent trouver activement les solutions nécessaires.
Les responsables retiendront-ils les leçons et choisiront-ils de coopérer avec Bkerké pour préserver l’entité du pays et sauver ce qui en reste ?
Avocat, président du Rassemblement maronite pour le Liban
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Le Liban c’est le seul pays chrétien du moyen orient, malgré tout
22 h 30, le 04 juillet 2024