L’État libanais a longtemps vécu aux crochets du monde arabe. À présent que les pays du Golfe le boudent, le gouvernement mendie les aides de la Banque mondiale et les donations de l’Union européenne, sans comprendre que l’acceptation de ces aumônes risque d’hypothéquer son avenir, soit en imposant à notre économie des mesures draconiennes, dont la radiation des dépôts bancaires, soit en nous infligeant l’implantation de près de deux millions de déplacés syriens sur notre territoire, avec les conséquences démographiques et économiques qui en découlent.
Pour être en mesure de se passer de ces cadeaux empoisonnés, l’État doit commencer à se redresser en se dotant d’un président de la République capable de redonner confiance dans le pays, de mettre un peu d’ordre aux frontières et d’amorcer les réformes attendues. À cet égard, la responsabilité du camp chrétien, dans un régime confessionnel, est lourde. Non contents d’avoir affaibli les chrétiens par leurs zizanies permanentes, les partis censés les défendre ne sont pas fichus de se mettre d’accord sur un candidat. Or il y a péril en la demeure. Ce n’est pas seulement la survie des chrétiens qui est en jeu, c’est celle du pays tout entier, condamné à une déliquescence qui profite à ceux qui ne veulent pas d’un État fort et souverain.
« Qui s’expose au péril veut bien trouver sa perte », affirmait Corneille. Pour éviter notre perte, cessons de jouer avec le feu !