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Sport - Tennis

Pour le meilleur ou pour le pire, les supporters français se font remarquer à Roland-Garros

« Beaucoup de gens se plaignent, beaucoup d'arbitres estiment qu'il y a beaucoup d'irrespect. C'est l'écho qu'il y a dans les vestiaires et dans les instances de l'ATP », avance le Belge David Goffin. 

Stefanos Tsitsipas célébrant un point gagné lors de sa victoire contre Daniel Altmaier sur le court Suzanne Lenglen ce mercredi à Roland-Garros. Emmanuel Dunand/AFP

« Irrespect total » déplorent certains, « énergie positive » apprécient d'autres : le public de Roland-Garros est devenu un acteur à part entière des matches, encouragé à mettre l'ambiance par les organisateurs, au risque de voir parfois les supporteurs dépasser les bornes.

L'atmosphère était volcanique sur le court N.14 mardi soir, à la fin du match entre le Français Giovanni Mpetshi Perricard et le Belge David Goffin. Ce dernier, vainqueur après avoir dû faire face à l'hostilité des spectateurs, n'a pu s'empêcher de répliquer en portant une main à l'oreille, pour leur dire qu'il n'entendait pas leurs huées. « Quand on se fait insulter pendant trois heures et demie, il faut bien charrier un peu le public. Clairement, ça va trop loin, c'est de l'irrespect total. Ça devient du foot, bientôt il y aura des fumigènes, des hooligans et ça se battra dans les tribunes. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l'ambiance », a-t-il expliqué après-coup, affirmant que « quelqu'un (lui) a craché son chewing-gum ».

« Beaucoup de gens se plaignent, beaucoup d'arbitres estiment qu'il y a beaucoup d'irrespect. C'est l'écho qu'il y a dans les vestiaires et dans les instances de l'ATP », a même avancé le Belge pour qui « ça ne se passe qu'en France (...) Ici, c'est vraiment une ambiance malsaine ».

Mercredi, la direction du tournoi a rappelé aux spectateurs la nécessité de bien se comporter : « Le public apporte une ferveur incroyable (...) Mais il est évident que cela doit se faire dans le respect de tous les joueurs. S'il est normal que les supporters viennent partager leur enthousiasme et encourager leurs favoris, cela ne doit en aucun cas compromettre les valeurs du tennis et la considération pour les joueurs ».

Moments électriques

La semaine passée, lors des qualifications, il y a eu d'autres moments électriques, comme lorsque l'Argentin Diego Schwartzman avait été chahuté par des spectateurs, en affrontant Quentin Halys. L'arbitre avait fait appel à la sécurité pour les calmer.

Ces incidents ne sont pas nouveaux à Roland-Garros. L'an passé, l'Américain Taylor Fritz avait été conspué pendant son match face à Arthur Rinderknech. Finalement vainqueur, il avait posé un doigt sur sa bouche comme pour dire « chut » aux supporteurs. Sur quoi, ceux-ci ont tellement hurlé qu'il n'a pu faire l'interview sur le court.

Il est en effet assez fréquent que l'acrimonie des fans soit contre-productive, en ce sens que la cible y puise une volonté décuplée à surmonter l'adversité pour mieux la faire taire.

L'Américain Ben Shelton, lui, s'en est plutôt amusé lors de sa victoire lundi contre Hugo Gaston. « Honnêtement, cela me motive et me donne une énergie incroyable. Je sais que si je joue en France contre un Français, l'ambiance sera dingue et ça me plaît beaucoup. »

« Je n'aimerais pas être confronté à pareille situation », a pour sa part avoué le Grec Stefanos Tsitsipas mercredi. « C'est vraiment surprenant la manière dont les gens peuvent se conduire dans un sport de gentleman comme le tennis ». Côté Français, on semble plutôt bien apprécier d'être autant soutenu par ses fans.

« Ça galvanise »

« Ça galvanise, ça te porte et ça tape sur le système de l'adversaire. Quand tu as des moments un peu durs, c'est important de les avoir », a témoigné Richard Gasquet.

Sur Eurosport, Lucas Pouille a estimé que « ça amène du piment à un sport qui parfois peut être plat ». Et de relever que les limites peuvent aussi être franchies ailleurs « quand vous jouez un Argentin en Argentine, un Chilien au Chili… Contre les Italiens en Coupe Davis, on prenait des doigts d'honneur. Je les trouve plutôt calmes ici ».

Corentin Moutet, observant que « le public commence à être différent, plus jeune », estime lui « que plus il y a de l'ambiance, mieux c'est pour le tennis ». De fait, à Roland-Garros, où l'ambiance est également assurée en tribunes par des mini-fanfares, différents type de supporteurs se distinguent, avec notamment deux groupes identifiés se disant soucieux du respect de l'adversaire.

Le Koc, qui s'est fait connaître en janvier à l'Open d'Australie en soutenant Arthur Cazaux jusqu'en huitième de finale. Et la Tribune Bleue, dont Chloé Paquet a salué la ferveur cette semaine, après avoir éliminé la Grecque Maria Sakkari tête de série : « C'est un groupe de supporteurs incroyables, hyper proches des joueurs ». Au-delà des différences, « il faut qu'il y ait une certaine marque d'élégance qui reste en filigrane du tennis », a souhaité la N.1 française Caroline Garcia.

« Irrespect total » déplorent certains, « énergie positive » apprécient d'autres : le public de Roland-Garros est devenu un acteur à part entière des matches, encouragé à mettre l'ambiance par les organisateurs, au risque de voir parfois les supporteurs dépasser les bornes.L'atmosphère était volcanique sur le court N.14 mardi soir, à la fin du match entre le Français Giovanni Mpetshi Perricard et le Belge David Goffin. Ce dernier, vainqueur après avoir dû faire face à l'hostilité des spectateurs, n'a pu s'empêcher de répliquer en portant une main à l'oreille, pour leur dire qu'il n'entendait pas leurs huées. « Quand on se fait insulter pendant trois heures et demie, il faut bien charrier un peu le public. Clairement, ça va trop loin, c'est de l'irrespect total. Ça devient du foot, bientôt...
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