La Maison Blanche "bouleversée" par les images de la frappe israélienne à Rafah : jour 234 de la guerre de Gaza

Nous vous remercions d'avoir suivi notre couverture en direct de la guerre menée par Israël à Gaza, ainsi que les affrontements avec le Hezbollah au Liban-Sud.

Nous poursuivrons notre couverture du conflit dès demain matin.

La Maison Blanche s'est dite "bouleversée" par les images de la frappe israélienne survenue à Rafah qui a tué des "Palestiniens innocents" et appelé Israël à "prendre toutes les précautions pour protéger les civils".

"Israël a le droit de s'en prendre au Hamas, et nous comprenons que cette frappe a tué deux terroristes de haut rang du Hamas (...). Mais comme nous l'avons dit clairement, Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils", a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Les États-Unis sont "activement engagés auprès de l'armée israélienne et nos partenaires sur le terrain pour comprendre ce qu'il s'est passé", a ajouté le porte-parole dans la première réaction officielle américaine depuis la frappe. Il a aussi noté que l'armée israélienne "mène une enquête".

Capture d'écran tirée de la vidéo postée par Megaphone sur Instagram

Les Forces de sécurité intérieure libanaises ont arrêté au moins une personne lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien de Gaza devant l'ambassade égyptienne à Beyrouth aujourd'hui, selon les médias locaux et l'Associated Press.

Une source des FSI, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré qu'il y avait environ 70 à 80 personnes présentes lors de la manifestation et qu'à sa connaissance, certains participants avaient été temporairement détenus, sans être arrêtés. Les médias locaux affirment que les personnes emmenées par la police ont été relâchées par la suite.

Les manifestants exigeaient notamment que les autorités égyptiennes ouvrent le poste frontière de Rafah avec Gaza, où les livraisons d'aide humanitaire sont compromises par la prise de contrôle du côté palestinein de ce point d'accès par l'armée israélienne et du refus de l'Égypte d'ouvrir le poste tant que cette situation perdurera.

Des centaines d'Israéliens réclament la fin de la guerre de Gaza lors de manifestations qui se déroulent actuellement à Haïfa, dans le nord d'Israël, et sur la place centrale de Tel Aviv, rapporte le Haaretz.

Nouveau point sur la situation au Liban-Sud :

• Le Hezbollah a publié ses 8e, 9e et 10e communiqués de la journée :

Le premier des deux annonce une attaque sur Kyriat Shmona avec des dizaines de roquettes en représailles à l’attaque israélienne de ce matin près de l’hôpital Salah Ghandour de Bint Jbeil, sans communiquer l’heure de l’opération.

Le second rapporte le ciblage, à 18h15, d’une position israélienne Samaka, dans les collines de Kfarchouba, face à la localité libanaise du même nom dans le caza de Hasbaya.

Le troisième annonce une attaque sur la caserne de Zebdine, également à 18h15, dans les fermes contestées de Chebaa.

Dans un message posté sur son compte X, le journaliste palestinien Houssam Chbat a donné des détails sur le "massacre" provoqué par la frappe israélienne qui a tué 45 personnes dans un camp de réfugiés à Rafah dans la nuit de dimanche à lundi.

« Les gens cherchaient les blessés à l'aide des lampes de poche de leur téléphone (...) Des parents ramassaient à mains nues les (morceaux) des corps de leurs enfants. Les gens essayaient d'éteindre le feu avec du sable, Israël ayant coupé l'accès à l'eau. Les crimes des forces barbares israéliennes n'ont aucune limite », a écrit le journaliste. 

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par le bombardement israélien d'un camp de déplacés à Rafah, rapporte l’AFP.

"Les images du camp sont horribles et montrent que les méthodes et moyens militaires utilisés par Israël, qui ont déjà conduit à tant de morts civiles, ne changent pas", a dénoncé M. Türk dans un communiqué.

Il a aussi condamné les tirs de missiles par des groupes armés palestiniens et réclamé la libération de tous les otages qu'ils détiennent.

De retour au Liban-Sud :

• La direction de l'hôpital du cheikh Ragheb Harb de Nabatiyé a condamné dans un communiqué le bombardement israélien meurtrier de ce matin à Bint Jbeil (caza du même nom), près de l'hôpital Salah Ghandour.

• Le directeur de l'hôpital Salah Ghandour, le Dr Mohammad Sleiman a déclaré à L’Orient-Le Jour que le garde qui a été blessé aujourd'hui devant l'entrée de l'hôpital a succombé à ses blessures. Il s’appelait Ali Abbas. Avec Mohammaed Wazzani, qui se rendait à l’hôpital pour faire des examens, cela porte à deux le nombre de tués par le bombardement israélien de ce matin.

• Toujours selon le directeur, huit blessés sont toujours hospitalisés, dont une qui a été transféré dans un autre établissement et qui souffre de blessures "modérées". Le directeur a également précisé que la façade en verre de l’hôpital avait été complètement brisée, ce qui n’empêchait pas ses équipes de "travailler normalement". 

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré devant des familles d'otages détenus dans la bande de Gaza que la frappe israélienne sur Rafah la veille était "un incident tragique".

"A Rafah, nous avons évacué un million de résidents qui ne sont pas impliqués et, malgré tous les efforts déployés, un incident tragique s'est produit hier. Nous enquêtons sur ce qui s'est passé et nous en tirerons les conclusions", a déclaré M. Netanyahu au Parlement. 

Toujours au Liban-Sud, à la frontière avec le nord d’Israël :

• L’aviation israélienne a bombardé la périphérie de Bint Jbeil, dans le caza du même nom, selon une source sécuritaire. Les premières informations parvenues à notre correspondant dans la région indiquent que deux obus ont ciblé une maison dans la zone de Khallet Mashta.

• Le Jihad islamique a annoncé la mort d’un autre de ses combattants, Mohammad Mahmoud Sleiman, âgé de 30 ans. Il a été tué dans une frappe israélienne entre Bint Jbeil et Aïtaroun vers 11h30. Il s'agit d'une autre frappe que celle qui a ciblé une moto près de l'hôpital Salah Ghandour. C'est le 30e membre d'une faction palestinienne tué depuis le 8 octobre.

• Le Hezbollah a annoncé une 7e attaque, ciblant avec des "dizaines de roquettes katioucha" des localités israéliennes dans les environs de Meron, à plus de 10 km de la frontière, en représailles aux bombardements israéliens sur la zone de l’hôpital Salah Ghandour, ce matin. 

Photo diffusée par le bureau de presse du Hezbollah

Le Hezbollah a organisé dans la localité de Habbouche (caza de Nabatiyé), au Liban-Sud, une cérémonie en l’hommage de l’un de ses combattants tués lors des échanges de tirs avec Israël, Mohammad Hassan Baydoun.

Selon notre dernier décompte datant de ce matin, 321 membres du parti chiite ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre.

Dernier point sur la situation au Liban-Sud :

• L'association des Scouts de la Mission islamique (affiliée au mouvement Amal) a annoncé que des membres de sa défense civile ont participé à des opérations de lutte contre les incendies après un bombardement israélien au phosphore blanc sur Aïtaroun et Wadi Slouki, dans le caza de Bint Jbeil.

• Des tirs d'artillerie israéliens ont pris pour cible les abords du village de Kfar Kila dans le caza de Marjeyoun, rapportent des habitants. Ils indiquent également que deux obus sont tombés aux abords de Houla (dans le même caza) pendant des funérailles.

• Le Hezbollah a publié un 6e communiqué aujourd’hui pour annoncer une attaque sur un bâtiment au nord-est de la localité israélienne de Metula (en face de Kfar Kila), en représailles aux bombardements israélien plus tôt dans la journée sur Aïtaroun.

L'armée israélienne a dit enquêter sur la mort de civils dans un camp de Rafah. "Avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe, notamment l'usage de surveillance aérienne, le recours à des +munitions précises+ par l'armée de l'air israélienne, et des informations de renseignement complémentaires", a déclaré l'armée dans un communiqué cité par l'AFP. 

Le Hamas a fait savoir aux pays médiateurs qu'il ne participerait pas aux négociations en vue du retour des otages après la dernière attaque meurtrière de l'armée israélienne à Rafah, qu'elle a qualifiée de massacre, ont déclaré des sources du mouvement palestinien au Haaretz.

Bien qu'Israël ait déclaré que les négociations en vue d'un accord reprendraient cette semaine, aucune des parties impliquées n'a jusqu'à présent indiqué le lieu ou l'heure exacte où se dérouleront les négociations.

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient a exigé d'Israël une enquête "complète et transparente" après la frappe israélienne sur un camp de déplacés dimanche à Rafah, rapporte l'AFP. 

"Je condamne les frappes israéliennes d'hier soir qui ont touché des tentes de personnes déplacés" à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a écrit dans un communiqué Tor Wennesland. "Je demande aux autorités israéliennes de mener une enquête complète et transparente (...) et de prendre des mesures immédiates pour mieux protéger les civils", a ajouté le diplomate.   

Le gouvernement israélien a déclaré qu'il allait examiner les faits concernant une frappe israélienne qui a ciblé deux responsables du Hamas et provoqué la mort de 45 personnes dans un camp à Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

"D'après les premiers éléments, un incendie s'est déclaré après l'attaque. Ces +terroristes+ se cachaient en sous-sol", a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien, lors d'un point presse.

"Nous examinons la question. C'était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d'affreux", a ajouté M. Hyman, en affirmant par ailleurs qu'Israël cherchait à "limiter les pertes civiles".

Le Hezbollah a annoncé deux nouvelles attaques contre des positions israéliennes au cours de l'après-midi. La première, effectuée par un tireur embusqué, a ciblé, à 12h25, du "matériel d'espionnage à Misgav Am, qui a été détruit".

La seconde, en "riposte à la frappe sur le centre de Houla et sur des citoyens" a été menée au moyen de "drones-suicides" contre la base de Beit Hillel et des plateformes du Dôme de fer.

Des exercices et des simulations d’une attaque terrestre au Liban ont été menés ces dernières semaines par Israël, a annoncé le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Retrouvez ici tous les détails sur ces différentes manœuvres. 

Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a effectué une tournée à l'hôpital Salah Ghandour de Bint Jbeil, après la frappe israélienne ciblée ayant visé et tué un motard, près de l'établissement.

Lors de cette visite, il a condamné le fait que l’État hébreu s'en soit pris à "l'entrée d'une institution humanitaire". "Ces attaques visent à faire pression sur notre pays, les habitants de la région et la résistance", a-t-il estimé, affirmant toutefois qu'elles n'allaient pas entamer le soutien du Hezbollah au peuple palestinien "jusqu'à l'arrêt du massacre à Gaza".

Le ministère de la Santé à Gaza a annoncé un nouveau bilan de 45 personnes tuées dans la frappe israélienne la veille sur un camp de déplacés palestiniens à Rafah.

"Le massacre à Rafah hier a provoqué la mort de 45 +martyrs+, dont 23 femmes, enfants et personnes âgées. Il y a 249 personnes qui ont été blessées", précise le ministère dans un communiqué, revoyant à la hausse le bilan communiqué plus tôt par la Défense civile palestinienne.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé la mort de plus de 36.050 personnes dans la bande de Gaza, plus de sept mois après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Au moins 36.050 personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé à Gaza, territoire côtier contrôlé par le Hamas, dont 66 ces dernières 24 heures, et 81.026 personnes ont été blessées depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon la même source.

Le président français, Emmanuel Macron, s'est dit "indigné par les frappes israéliennes qui ont tué de nombreuses personnes déplacées à Rafah". "Ces opérations doivent cesser. Il n'y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens", a-t-il écrit sur X, appelant au "plein respect du droit international et à un cessez-le-feu immédiat". 

Indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah.

Ces opérations doivent cesser. Il n'y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens.

J'appelle au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 27, 2024

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis que son pays ferait "tout son possible" pour que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les autorités "barbares rendent des comptes", au lendemain des frappes sur Rafah.

"Tout comme Hitler, Milosevic (président de l'ex-Yougoslavie, ndlr), Karadzic (le dirigeant serbe de Bosnie, ndlr) et d'autres pharaons de l'histoire qu'ils admirent, ils ne pourront éviter d'être maudit. En tant que Turquie, nous ferons tout notre possible pour demander des comptes à ces barbares et à ces meurtriers qui n'ont rien avoir avec l'humanité", a indiqué que chef de l'Etat.

L'ancienne ministre de l'Europe et des affaires étrangères de la France, Catherine Colonna a appelé à un "cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza" après l'attaque israélienne sur Rafah.

Mme Colonna a présidé un groupe d'indépendants qui avait pour une mission d'évaluer la « neutralité » de l'Unrwa après que des employés de l'agence onusienne avaient été accusés d'avoir participé à l'attaque du 7 octobre. 

Il faut un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza. https://t.co/qR6hrTI7JF

— Catherine Colonna (@MinColonna) May 27, 2024

Les dernières informations concernant la situation au Liban-Sud (suite)

- La défense civile des scouts de la mission islamique (affiliée au mouvement Amal) a indiqué avoir participé à l'extinction d'un incendie après des tirs de bombes au phosphore blanc à Taybé (Marjeyoun), et au transport d'un blessé après une frappe sur Aïtaroun.

- L'armée israélienne, citée par le Haaretz, dit avoir répliqué à des frappes sur Malkiya, revendiquées plus tôt par le Hezbollah, en frappant « les plateformes de lancement » utilisées par le parti chiite, et affirme avoir bombardé « une structure militaire du Hezbollah » à Aïtaroun.

- Des sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs localités du nord d'Israël après des « infiltrations » aériennes, selon le Haaretz. 

Les dernières informations concernant la situation au Liban-Sud

- Des riverains, une source sécuritaire et une source médicale ont indiqué à L'Orient-Le Jour que la frappe israélienne sur une moto à Bint Jbeil, près de l'hôpital Salah Ghandour, a fait un mort, qui n'a jusqu'à présent pas été identifié et serait un civil, et quatre blessés graves.

- Des frappes aériennes israéliennes ont visé Yaroun (Bint Jbeil) et la périphérie de Chebaa (Hasbaya), rapporte une source sécuritaire.

- Le passage du mur du son par un avion de chasse israélien a brisé les vitres de plusieurs habitations de Hebbariyé (Hasbaya), selon des riverains.

Chef de file des pays du Golfe et poids lourd du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite a également condamné "dans les termes les plus fermes la poursuite des massacres" à Gaza, après la frappe meurtrière de la nuit à Rafah. 

Le royaume exprime "son rejet catégorique des violations flagrantes et continues par les forces d'occupation israéliennes de toutes les résolutions, lois et règles internationales", a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères en appelant la communauté internationale "à intervenir immédiatement".

Le Qatar appelle "la communauté internationale à agir de toute urgence pour empêcher un génocide et protéger les civils", a-t-il ajouté. Autre pays du Golfe, le Koweït a également a également dénoncé des "crimes de guerre flagrants" et appelé à une "intervention immédiate et ferme de la communauté internationale".

L'Italie a déclaré que les attaques israéliennes contre les civils palestiniens à Gaza n'étaient "plus justifiables", ce qui constitue l'une des critiques les plus virulentes formulées jusqu'à présent par Rome à l'encontre de l'offensive israélienne à Gaza. 

"La situation est de plus en plus difficile, le peuple palestinien est pris au piège sans tenir compte des droits d'hommes, de femmes et d'enfants innocents qui n'ont rien à voir avec le Hamas, et cela ne peut plus être justifié", a déclaré le ministre de la Défense, Guido Crosetto, à la chaîne de télévision SkyTG24.

L'avocate générale de l'armée israélienne, la générale-major Yifat Tomer Yerushalmi a commenté la frappe sur Rafah lors d'une conférence. "Les détails de l'incident font toujours l'objet d'une enquête", a-t-elle déclaré, disant prendre "ces allégations", selon lesquelles des civils ont été frappés à Rafah "très au sérieux". 

"Hier, une soi-disant « zone de sécurité » à l'extérieur de Rafah a été bombardée par Israël, tuant des dizaines de femmes et d'enfants", a dénonce le Premier ministre belge Alexander De Croo sur X. "Nous avons besoin de toute urgence de partenaires prêts à s'asseoir autour d'une table pour discuter de la paix", a-t-il poursuivi, remerciant le Premier ministre palestinien, Mohammad Moustapha, de s'être entretenu avec lui et la cheffe de la diplomatie belge Hadja Lahbib.

Yesterday, a so-called ‘safe zone’ outside Rafah was bombed by Israel, killing tens of women and children.

We urgently need partners ready to sit around the table to discuss peace.

Thank you Prime Minister Mustafa Mohamed for explaining your plans to me and @hadjalahbib today. pic.twitter.com/nxqpwp4Gwe

— Alexander De Croo 🇧🇪🇪🇺 (@alexanderdecroo) May 27, 2024

La diplomatie jordanienne a également condamné le bombardement à Rafah de hier soir, y voyant un "acte de défi face aux arrêts de la Cour internationale de justice" et une "violation sévère" du droit international.

"Ces actions sont des crimes de guerre que la communauté internationale doit confronter, afin de s'assurer que les responsables répondent de leurs actes", a précisé dans un communiqué le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Sufian Qudah.

"Israël a commis un massacre à Rafah ce soir (dimanche, ndlr), larguant plusieurs bombes de 2.000 livres (plus de 900 kilos, ndlr) sur des tentes civiles et des bâtiments de l'ONU, tuant des dizaines de civils à la recherche d'un abri. C'est la réponse d'Israël à la demande de la Cour internationale de Justice qui l'obligeait à mettre fin à son offensive sur Rafah", a déclaré Houssam Zomlot, l’ambassadeur de Palestine à Londres, sur X.

Nous avons décidé de ne pas intégrer le tweet de M. Zomlot, qui contient une vidéo graphique, dans cette couverture en direct, . 

Le Qatar a estimé que la dernière attaque israélienne contre Rafah, qui a fait 40 morts, pourrait entraver les efforts de médiation visant à parvenir à un cessez-le-feu et à un accord d'échange d'otages, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par Reuters. 

"Les informations en provenance de Rafah concernant de nouvelles attaques contre des familles cherchant un abri sont horribles", a déclaré l'Unrwa sur X, indiquant que des rapport "font état d'un grand nombre de victimes, dont des enfants et des femmes". "Gaza est un véritable enfer. Les images de la nuit dernière en témoignent une fois de plus".

L'agence onusienne a également rapporté qu'elle n'avait plus de contact avec "ses collègues sur le terrain". "Aucun endroit n'est sûr. Personne n'est à l'abri". 

"Tout le monde est d'accord pour dire que les décisions de la Cour internationale de justice sont obligatoires et qu'elles doivent être mises en oeuvre", a affirmé M. Borrell, après l'ordre donnée par cette cour à Israël de cesser "immédiatement" son offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Mais, a-t-il reconnu, "il y a réellement un dilemme sur la façon dont la communauté internationale peut contraindre à la mise en oeuvre" de ces décisions.

Retour au Liban-Sud pour un suivi de la frappe israélienne ciblée à Bint Jbeil, à proximité de l'hôpital Salah Ghandour :

Selon une source sécuritaire, ce tir a tué une personne et blessé dix autres, dont la plupart se rendaient à l'hôpital.

Par ailleurs, le centre de la localité de Aïtaroun (caza de Bint Jbeil) a été bombardé, selon des riverains. Une maison y a été ciblée. Des ambulances se sont rendues sur les lieux. 

"Le massacre commis par l'armée d'occupation israélienne dans les tentes de réfugiés dans le nord-ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a fait 40 +martyrs+ et 65 blessés", a déclaré à l'AFP Mohammed al-Mughayyir, un responsable de la Défense civile dans la bande de Gaza.

Au Caire, le ministère égyptien des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué Israël à "mettre en oeuvre les mesures édictées par la Cour internationale de justice (CIJ) concernant une cessation immédiate des opérations militaires" dans la ville palestinienne de Rafah, située à la frontière de l'Egypte.

Avant une réunion à Bruxelles regroupant des ministres européens des Affaires étrangères et leurs homologues saoudien, qatari, jordanien, égyptien et émirati, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a déclaré que les décisions de la Cour internationale de justice sont "contraignantes et doivent être respectées". "Le droit humanitaire international s'applique à tous, y compris à la conduite de la guerre par Israël", a ajouté la ministre allemande, citée par Reuters. 

Le ministère israélien des Affaires étrangères a ordonné au consulat d'Espagne à Jérusalem de cesser ses services aux Palestiniens à partir du 1er juin, en riposte à la reconnaissance par Madrid de l'Etat de Palestine, selon un communiqué de la diplomatie israélienne.

A compter de cette date, le consulat d'Espagne à Jérusalem sera "autorisé à délivrer des services consulaires aux résidents de la circonscription consulaire de Jérusalem uniquement, et (ne sera) pas autorisé à (...) exercer une activité consulaire à l'égard des résidents de l'Autorité palestinienne", précise le communiqué.

En riposte aux « agressions » israéliennes sur le Liban-Sud, le Hezbollah a lancé une « attaque ciblée » contre la position israélienne de « Malkiya », face à Aïtaroun, dans le caza de Bint Jbeil. Pour cette attaque, le parti chiite dit avoir utilisé « des missiles téléguidés, des tirs d'artillerie et des drones suicide », qui ont visé les équipements installés sur ce site et de soldats. 

Le lieu de la frappe à Bint Jbeil. Photo obtenue auprès d'une personne sur les lieux par notre correspondant Mountasser Abdallah

Et vers 10h, une frappe israélienne lancée à partir d'un drone a ciblé une moto près de l'hôpital Salah Ghandour à Bint Jbeil (dans le caza du même nom), selon une source sécuritaire. Selon cette source, ce tir a fait trois blessés. 

Le front entre le Liban-Sud et Israël n'a pas connu de répit et des frappes y ont été rapportées dès la matinée, de part et d'autre de la ligne de démarcation.

- A 8h30, le Hezbollah a annoncé avoir frappé Margaliot, ville du nord d'Israël située face à Houla (Marjeyoun). Selon le Haaretz, un « missile anti-tank a frappé un bâtiment, sans faire de blessés ».

- Des tirs d'artillerie israéliens ont frappé une zone entre Taybé et Rab el-Talatine (Marjeyoun).

Après 23h, le Hezbollah a annoncé deux nouvelles frappes. La première a été lancée au moyen d'un missile téléguidé contre un tank Merkava situé près du poste israélien de « Zebdine », face à Halta, dans le caza de Hasbaya. Le véhicule a été « détruit et a pris feu » et la frappe a fait des victimes, selon le parti chiite. La seconde frappe a été lancée à 23h30 contre une patrouille israélienne près du site de « Malkiya », en face de la localité libanaise de Aïtaroun (caza de Bint Jbeil).

Plusieurs bombardements et tirs d'artillerie ont également visé entre 20h et 22h le Liban-Sud.

- Des tirs d'obus de mortier ont visé Zebqine, dans le caza de Tyr, ainsi que Berghoz (Hasbaya), provoquant un incendie.

- Des tirs de bombes au phosphore blanc ont ciblé plusieurs zones du caza de Hasbaya, notamment Wadi Khansa et Halta, Rihaniyé, et Majidiyé. Des tirs d'artillerie ont également frappé la périphérie de Kfarchouba, où un incendie s'est déclaré.

- Trois frappes aériennes ont ciblé un bâtiment sur la route principale de Meis el-Jabal. Lorsque des secouristes de la défense civile des Scouts de la mission islamique (affiliée au mouvement Amal) se sont rendus sur les lieux pour déblayer la route, une nouvelle frappe a visé la zone. Toutefois, le missile lancé n'a pas explosé. 

- Des avions de chasse israéliens ont bombardé à deux reprises Wadi el-Assafir, à Khiam, dans le caza de Marjeyoun. 

En fin de soirée hier, le parti chiite a annoncé plusieurs frappes de riposte aux bombardements israéliens ayant rythmé la journée de dimanche. Les combattants du Hezbollah ont ainsi visé « la caserne de Yiftah » avec des dizaines de roquettes Katioucha, la « caserne de Ramim » avec des « missiles et obus d'artillerie », « la base de Khirbet Maer », une plateforme de défense et des soldats qui se trouvaient autour, avec « des dizaines de roquettes Katioucha » également, ainsi que du « nouveau matériel d'espionnage installé sur le site de Raheb ». 

Au Liban-Sud, la nuit a été agitée, après une journée meurtrière au cours de laquelle des frappes israéliennes ont fait au moins sept morts.

Dans la soirée de hier, le Hezbollah a annoncé deux morts dans ses rangs : Tarek Awd, né en 2003 et Hussein Moustapha, né en 2004. Selon les informations de notre correspondant, il s'agit des deux personnes tuées dans une frappe à Houla (Marjeyoun), que nous avions précédemment rapportées. Les deux victimes sont originaires de cette localité, selon les communiqués du Hezbollah.

Selon notre décompte, 321 membres du parti chiite ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre. 

Par ailleurs, demain l'Espagne, l'Irlande et la Norvège vont reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront aujourd'hui à Bruxelles avec leurs homologues d'Arabie saoudite, du Qatar, de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Jordanie, ainsi qu'avec le secrétaire général de la Ligue arabe.

Selon un haut-responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre s'est tenue dans la nuit, afin d'évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d'otages, retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Amnesty International a pour sa part demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'ouvrir une enquête pour "crimes de guerre" sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l'ONG. Une responsable d'Amnesty, Erika Guevara-Rosas a affirmé que l'enquête de son organisation avait apporté "des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l'armée israélienne".

A Tel-Aviv et dans le centre d'Israël, des sirènes d'alerte ont retenti hier après-midi pour la première fois depuis des mois. L'armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Des frappes dans d'autres zones de Rafah ont également été signalées hier en fin de journée. L'Hôpital Koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d'une femme enceinte.

L'armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le weekend, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire.

La Rapporteure spéciale pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, qui est mandatée par le Conseil des droits de l'Homme mais qui ne s'exprime pas au nom de l'organisation, a de son côté évoqué "encore plus d'horreurs dans le ghetto de Gaza". "Cette cruauté et le mépris flagrant du droit international sont inacceptables", a-t-elle écrit sur X. 

Sur son compte X, l'ONG internationale Médecins sans frontières a exprimé son "horreur" face à cette frappe, "qui montre une fois de plus qu'il n'y a pas d'endroit sûr" à Gaza. L'association a précisé que "des dizaines de blessés et plus de 15 morts ont été amenés" dans un centre de soins qu'elle tient dans la zone. 

L'armée israélienne a affirmé pour sa part qu'un de ses avions avait "frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d'importants terroristes", dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. "La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l'utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis", a-t-elle assuré dans un communiqué. Elle a en outre indiqué "avoir connaissance d'informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés".

L'agence de presse palestinienne Wafa, citant le Croissant-rouge palestinien, rapporte que des personnes se trouvant dans les tentes visées ont été "brûlées vives", principalement des femmes et des enfants. Selon l'organisme de secours, les hôpitaux de la zone "sont incapables d'accueillir le grand nombre de victimes, étant donné la destruction délibérée du système de santé à Gaza" par Israël. 

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté "un grand nombre" de personnes tuées ou blessées lors de l'attaque. 

Selon les autorités du Hamas, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans ce bombardement dimanche soir. "Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l'étranger à se lever et à marcher avec colère", a écrit le mouvement islamiste dans un communiqué, dénonçant un "horrible massacre".

Pendant la nuit, Israël a bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 35 personnes. "Cet atroce massacre perpétré par les forces d'occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales", a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué. Elle a accusé Israël d'avoir "délibérément visé" le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah.

Bonjour !

Nous sommes au 234e jour de la guerre dans la bande de Gaza. Il s'agit également du 233e jour depuis l'ouverture d'un front au Liban-Sud entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Retrouvez ici notre couverture en direct du conflit et ses répercussions dans la région.