Série d'arrestations dans la presse prokurde

Au moins huit journalistes et une assistante turcs travaillant pour des médias prokurdes ont été arrêtés mardi en Turquie et accusés d'"activités terroristes", selon leurs employeurs et leurs avocats.

Ces personnes, quatre femmes et cinq hommes, ont été interpellées à l'aube dans trois villes différentes, Istanbul, la capitale Ankara et Sanliurfa (sud-est), a annoncé l’association des avocats pour la liberté de la presse, MLSA.

Elles ne sont pas autorisées à avoir accès à un avocat avant 24 heures, a déploré cette association sur le réseau X.

"Aucune déclaration n'a été faite sur les raisons de la détention des journalistes arrêtés au cours des opérations menées dans la matinée", a ajouté MLSA.

Les journalistes travaillent pour l'agence de presse Mezopotamia ou pour le journal Yeni Yasam, dont une assistante a également été appréhendée.

Mezopotamia précise que son journaliste arrêté à Ankara l'a été au cours d'"une opération de police à son domicile".

Une proche d'un des reporters interpellés a confirmé à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que son avocat s'était vu barrer l'accès au poste de police où il est retenu à Istanbul.

Selon elle, la police s'est présentée au domicile de ce journaliste avant l'aube pour l'interpeller.

Les familles des journalistes concernés ont été prévenues de leur arrestation "dans le cadre d'une enquête ouverte en 2022 pour activités terroristes", a-t-elle signalé.

En vertu de la législation antiterroriste, les interpellés peuvent être gardés à vue pendant quatre jours avant d'être éventuellement déférés devant un procureur.

L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) à Istanbul, jointe par l'AFP, a dit "suivre la situation de près".

Simultanément, les studios de télévision de Sterk TV et Medya News, deux chaînes de télévision kurdes émettant à partir de la Belgique, ont été perquisitionnés par la police belge.

Cette opération, conduite sur requête du parquet antiterroriste de Paris, n'a "aucun lien" avec les arrestations en Turquie, a précisé une source proche du dossier à l'AFP.

Selon un communiqué du parquet belge diffusé mardi, ces perquisitions ont été effectuées "dans la nuit", "à la demande de la justice française" qui cherche à "établir d’éventuelles preuves de financement du terrorisme".

Huit hommes ont été interpellés mardi en France dans le cadre d'une enquête liée au financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).