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Moyen-Orient - Intempéries

Après des pluies record à Dubaï, des Libanais face aux coupures de courant et routes inondées

Une rare tempête a frappé les Émirats, déversant un volume de pluie inédit en 75 ans.

Après des pluies record à Dubaï, des Libanais face aux coupures de courant et routes inondées

Un cycliste traverse une rue inondée à Charjah, aux Emirats arabes unis, le 17 avril 2024. Photo AFP/Ahmed Ramazan

Abir Malaeb, qui gère avec son mari une société de fourniture d'électricité à Aley, s'est envolée pour Dubaï lundi soir afin d'assister à la Conférence sur l'énergie au Moyen-Orient. Avec son mari, ils espéraient s'y mêler aux plus de 1.000 « exposants en énergie » venus du monde entier, selon le site web de la conférence. Mais après son arrivée, dans la nuit de lundi à mardi, plus d'une année de pluie s'est abattue sur les Émirats arabes unis alors qu'elle et son mari dormaient dans leur chambre d'hôtel.

Ces précipitations, les plus fortes depuis 75 ans selon les médias, étaient accompagnées de vents violents. Elles ont inondé les principaux axes routiers et perturbé les vols à l'aéroport international de Dubaï, l'un des plus fréquentés du monde. Selon la police, les inondations ont fait au moins un mort à Ras el-Khaïma, l'un des sept émirats du pays.

Le niveau de pluies a dépassé « tout ce qui a été documenté depuis le début de la collecte des données en 1949 », a rapporté l'agence de presse gouvernementale WAM.

Les précipitations ont commencé lundi soir. Vingt-quatre heures plus tard, plus de 142 mm avaient détrempé la ville désertique de Dubaï. Selon les statistiques de la Banque mondiale, ce chiffre correspond à la moyenne des précipitations pour une année et demie.

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Abir Malaeb raconte qu'elle s'est réveillée dans son hôtel mardi matin dans le chaos. « Nous ne connaissions pas l'ampleur de la tempête. Nous avons vu des rues noyées sous l'eau. Les gens étaient coincés dans leurs voitures, certains étaient pieds nus dans les rues. Des voitures bloquées sur les autoroutes », raconte-t-elle à L'Orient Today. Son mari et elles ont réussi à arriver à temps à la conférence parce qu'ils logeaient dans un hôtel voisin, mais ils ont découvert que l'événement international avait été annulé à cause de la tempête. « De l'eau s'est infiltrée dans l'hôtel où nous logeons et l'électricité a été coupée pendant 30 minutes à un moment donné. Tous les restaurants où nous avons mangé ont connu des infiltrations d'eau », raconte la Libanaise. « Il n'y a pas de taxis et le métro fonctionne à peine », soupire-t-elle.

Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent l'aéroport international de Dubaï - récemment désigné comme le deuxième aéroport le plus fréquenté au monde - inondé, alors qu'un avion tente de passer à travers les eaux. Mercredi soir, le site web de l'aéroport affichait encore en lettres rouges un nombre important de départs et d'arrivées annulés. « Nous travaillons d'arrache-pied pour rétablir les opérations aussi rapidement que possible dans des conditions très difficiles », a indiqué l'aéroport sur le réseau X.

Deux crises, deux vols annulés

Nour Jaber, une Libanaise vivant à Dubaï, est rentrée au Liban pour la fête du Fitr. Son vol de retour vers Dubaï a été annulé non pas une, mais deux fois.

« Je suis venue pour les vacances du Fitr et je devais repartir le 14 avril, par le vol de 2 heures du matin. J'avais prévu d'arriver à Dubaï le dimanche matin et de me reposer avant le début de la semaine », explique-t-elle. Puis, samedi, l'Iran a envoyé une salve de drones et de missiles vers Israël, à travers l'espace aérien du Moyen-Orient, provoquant la fermeture de plusieurs aéroports de la région. Le vol de Mme Jaber, comme des milliers d'autres, a été annulé. Elle a donc réservé un nouveau vol pour Dubaï, en date de mardi.

« Au début, j'étais frustrée, puis je me suis dit que cela ne m'aiderait pas à avancer, alors je vais profiter du temps que je passe ici (au Liban) avec ma famille », explique-t-elle. Mais à ce jour, Nour Jaber est encore au Liban.

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Le Liban est régulièrement victime d'inondations en raison d'infrastructures mal entretenues. Faute d'investissements depuis la crise économique de 2019, il peine à faire face aux fortes précipitations à chaque saison. L'hiver dernier, un tronçon d'autoroute et des commerces de Beyrouth ont été inondés lorsque le fleuve de la capitale a débordé pendant les tempêtes.

Les nombreuses crises que traverse le Liban ont poussé ses citoyens à se émigrer en masse à Dubaï. Widad Taleb en fait partie. Elle est revenue mardi d'un voyage en Turquie et a fait une escale à Doha. Son dernier vol pour Dubaï, qui ne dure qu'une heure, a été reporté à mercredi, puis à jeudi. « Je ne sais même pas si nous prendrons l'avion demain (aujourd'hui) », confie-t-elle à L'Orient Today, depuis son hôtel à Doha. « En général, lorsqu'il pleut à Dubaï, on nous conseille de rester à l'intérieur et nous travaillons de chez nous, mais cette fois-ci, c'est beaucoup plus grave », explique-t-elle. « Ce qui m'inquiète le plus, ce sont les personnes coincées dans les voitures et celles qui sont blessées », ajoute Mme Taleb.

« Dubaï a donné au monde l'image parfaite de la ville moderne et future, mais en travaillant dans le domaine de l'architecture, j'ai vu à quel point la construction et les infrastructures étaient mauvaises », se désole pour sa part Nour Jaber, toujours coincée au Liban. « Au Liban, nous connaissons la négligence, mais dans un pays comme les Émirats arabes unis, on s'attend à de meilleures infrastructures », estime-t-elle.

Entre temps, le gouvernement de Dubaï a publié un message sur X mercredi, ordonnant aux écoles de continuer à dispenser des cours en ligne pendant que les secouristes déblaient les débris dans les rues.

Abir Malaeb, qui gère avec son mari une société de fourniture d'électricité à Aley, s'est envolée pour Dubaï lundi soir afin d'assister à la Conférence sur l'énergie au Moyen-Orient. Avec son mari, ils espéraient s'y mêler aux plus de 1.000 « exposants en énergie » venus du monde entier, selon le site web de la conférence. Mais après son arrivée, dans la nuit de lundi à mardi,...

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