
Le président américain Joe Biden réuni avec son Conseil de sécurité nationale pour suivre la situation au Proche-Orient, le 13 avril 2024. Photo AFP
Des dirigeants du monde entier ont appelé dimanche à la retenue après l’attaque massive de drones et de missiles menée dans la nuit par l’Iran contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas qu’il lui impute, une opération qui fait craindre un embrasement régional.
à la demande d’Israël, le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir en urgence dimanche. Son chef António Guterres a condamné « une grave escalade », à l’instar de nombreux pays, comme la France et l’Allemagne, qui craignent un embrasement régional.
« Nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran », a déclaré dimanche après-midi le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche John Kirby sur la chaîne de télévision américaine NBC. Plus tôt, le président américain Joe Biden, qui a renouvelé son soutien « inébranlable » à Israël, a annoncé la tenue d’une réunion du G7 afin de coordonner une « réponse diplomatique unie » à l’attaque iranienne. Il a ensuite « condamné ces attaques avec la plus grande fermeté », les qualifiant d’« éhontées ». Les forces américaines ont contribué à abattre « presque tous » les projectiles iraniens, a-t-il dit dans un communiqué.
Damas et Hezbollah : le droit à l’autodéfense
Dans la foulée, Téhéran a appelé les États-Unis à rester à l’écart de son conflit avec Israël. « Il s’agit d’un conflit entre l’Iran et le régime voyou israélien, dont les États-Unis doivent rester à l’écart ! » a écrit la mission iranienne à l’ONU sur le réseau X.
La Syrie a estimé que l’Iran, son allié, avait exercé son « droit à l’autodéfense » en riposte à un raid sur son consulat à Damas. « La réponse iranienne (...) est un droit légitime à l’autodéfense », a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad. Lors d’un entretien téléphonique avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, le ministre syrien a ajouté que l’Iran avait « apporté la réponse appropriée à l’entité sioniste (...) qui n’a pas respecté les conventions internationales ». Le Hezbollah a également insisté sur le droit de l’Iran à exercer « son droit naturel et légal malgré les menaces, intimidations et pressions » en réalisant ces frappes. Le parti chiite « félicite les dirigeants de la République islamique d’Iran après l’attaque remarquable et sans précédent » contre Israël. Il salue en outre « une décision courageuse et sage, une réponse ferme à l’agression sioniste sur le consulat iranien à Damas ». « L’opération a atteint ses objectifs militaires fixés de manière précise, malgré la participation des États-Unis et de leurs alliés dans la réponse » à l’attaque, ajoute un communiqué du parti chiite.
L’Iran a amené « en toute conscience » le Moyen-Orient « au bord du précipice », a accusé dimanche la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, en référence à une éventuelle contre-attaque israélienne.
L’OTAN « condamne l’escalade de l’Iran » et « appelle à la retenue », ajoutant dans un communiqué qu’il est « essentiel que le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable ».
La crainte d’un embrasement régional est dans toutes les têtes. L’Égypte a mis en garde contre un « risque d’expansion régionale du conflit », l’Arabie saoudite a appelé à « la plus grande retenue », et l’Irak « à ne pas étendre la situation ». La Turquie a appelé à « mettre fin à l’escalade » au Moyen-Orient.
L’émirat du Qatar exhorte la communauté internationale à « prendre des mesures urgentes pour désamorcer la tension ». Son ministère des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde inquiétude ».
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé au « calme », disant travailler avec les alliés du Royaume-Uni à un « désamorçage » de la situation. « La Chine exprime sa profonde préoccupation concernant l’aggravation actuelle et appelle les parties concernées à faire preuve de calme et de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade » des tensions, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. La Russie a également appelé à la « retenue ».
En outre, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé à « éviter à tout prix une escalade régionale » et condamné l’attaque de l’Iran perpétrée au cours d’une « longue nuit angoissante ».
Signe du climat inflammable dans la région, la France a annoncé dimanche recommander à ses ressortissants de quitter temporairement l’Iran.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une réponse mondiale « résolue et unie » face à la « terreur » de l’Iran et de la Russie en condamnant l’attaque menée par Téhéran.
Les pays de l’est de l’UE ont apporté un soutien appuyé à Israël, comme la Pologne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski : « Bravo à Israël pour avoir repoussé un énorme assaut aérien iranien, coordonné depuis plusieurs directions. Les capacités antimissiles d’Israël devraient être renforcées et des défenses similaires devraient être envoyées en Ukraine. »
Depuis Rome, le pape François a lancé un « appel pressant » contre « une spirale de violence risquant d’entraîner le Moyen-Orient dans un conflit encore plus grand ».
Face aux condamnations occidentales, l’Iran a annoncé avoir convoqué les ambassadeurs du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne.
Source : AFP