Le chef de l'Église maronite Béchara Raï célèbrera vendredi les funérailles de Pascal Sleiman à 15h à l'Église Saint Georges de Jbeil. La dépouille de la victime sera par la suite enterrée dans le cimetière de Notre-Dame d’Élige.
Meurtre de Pascal Sleiman : ce que l'on sait et pourquoi ça ne convainc pas tout le monde
« L'Orient-Le Jour » a obtenu auprès d'une source sécuritaire des détails concernant cette affaire.
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La dépouille de Pascal Sleiman est arrivée à l'hôpital militaire central (dans le quartier de Badaro à Beyrouth), rapportent des médias locaux. Elle sera autopsiée dans le cadre de l'enquête avant d'être remise à sa famille.
Photo prise plus tôt dans la journée : la Croix-Rouge libanaise recevant la dépouille de Pascal Sleiman du Croissant-Rouge syrien. Photo fournie par notre correspondant au Liban-Nord Michel Hallak.
Selon M. Bassil, ce "crime horrible, quelle que soit sa motivation, est le résultat d'un jeu des nations : un jeu externe avec une complicité interne et le maintien de plus d'un million de Syriens au Liban, avec tous les risques existentiels que cela comporte pour le Liban, y compris les risques sécuritaires comme ce qui est arrivé à Pascal et à d'autres". Il a toutefois mis en garde contre la "vengeance contre les réfugiés syriens car cela engendrerait une grande discorde entre Libanais et Syriens". "La solution réside dans la pression et l'action concrète pour renvoyer les Syriens dans leur pays, a-t-il ensuite affirmé. Le meurtre de Pascal Sleiman est une leçon, pour ne pas dire un avertissement. C'est un avertissement pour tous ceux qui ont soutenu l'entrée des Syriens sans conditions". Il a dans ce cadre estimé que la solution était d'appeler "l'État, les forces de sécurité et la justice à assumer leurs responsabilités". La deuxième solution disponible peut se faire à travers les municipalités, a-t-il poursuivi rappelant avoir appelé "à l'expulsion légale des Syriens".
Le dossier des déplacés syriens est l'un des chevaux de bataille du CPL, M. Bassil faisant partie des fervents défenseurs d'un plan de rapatriement des déplacés en Syrie, arguant de l'impact de leur présence sur les infrastructures et la sécurité du Liban. La majorité de la communauté internationale, ONU et organisations en tête, lient pour leur part un tel retour à une solution politique à la guerre en Syrie.
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) s'est longuement exprimé au sujet du meurtre de Pascal Sleiman. Il a exprimé ses "sincères condoléances à sa famille, au parti des Forces libanaises et à tous les Libanais". Nous avons tous travaillé toute la nuit du dimanche et la journée du lundi pour essayer de sauver Pascal et de protéger le pays", a-t-il déclaré affirmant avoir "ressenti le danger d'un conflit interne". "Sa famille, son parti et tous les Libanais ont le droit de connaître la vérité et les motivations du crime et ses causes, a poursuivi M. Bassil. Il revient à l'armée libanaise et à la justice libanaise de punir ceux qui ont commis (ce crime), et il incombe à l'armée et aux forces de sécurité de maintenir la sécurité dans le pays et empêcher qu'il soit entraîné vers des conflits". "Même les générations qui n'ont pas vécu la guerre savent que le fait de frapper délibérément l'État avec des plans externes et internes est ce qui a causé les guerres qui ont tué des centaines de milliers de personnes, et c'est ce qu'il faut empêcher de se reproduire", a mis en garde le chef du CPL. "La sécurité personnelle ne doit être mise en oeuvre tant que nous disposons d'institutions de sécurité officielles, a-t-il poursuivi. La sécurité individuelle signifie le retour des milices, mais c'est aussi ouvrir la voie aux gangs dans chaque ville, village et rue".
Commentant l'assassinat de Pascal Sleiman, le parti des Kataëb a exhorté les autorités politiques, sécuritaires, et judiciaires concernées à "dévoiler (...) les détails relatifs aux instigateurs, aux planificateurs, et aux exécutants du crime, ainsi que leurs motivations (...) pour dissiper toutes les zones d'ombre entourant cette affaire", selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le parti a également souligné que le crime avait été accompagné de "données douteuses et de désinformation médiatique".
Un véhicule de la Croix-Rouge transportant la dépouille de Pascal Sleiman vers Jbeil, sa ville natale. Photo fournie par notre correspondante Sarah Abdallah.
Le corps de Pascal Sleiman est arrivé au Liban et a traversé le village de Qaa (caza de Baalbeck-Hermel) où il a été accueilli par les habitants, le président du Conseil municipal, les moukhtars et le prêtre du village, ont indiqué les Forces libanaises dans un communiqué publié sur X. Des roses ont été dispersées et des feux d'artifice ont été lancés.
لحظة وصول جثمان الشهيد #باسكال_سليمان عبر معبر جوسيه الحدودي ومروره في بلدة القاع حيث كان في استقباله أهالي البلدة ورئيس البلدية والمخاتير وكاهن الرعية، بالمفرقعات ونثر الورود pic.twitter.com/2ZQKO7qqkG
— Lebanese Forces News (@LebForcesNews) April 9, 2024
L'armée libanaise a affirmé dans l'après-midi que les autorités syriennes lui ont remis la dépouille de Pascal Sleiman.
Le corps de la victime sera transféré à l'hôpital militaire central (dans le quartier de Badaro à Beyrouth) afin d'être examiné dans le cadre de l'enquête avant d'être remis à sa famille.
Autre facteur mis en cause par les FL, « la porosité des frontières que le Hezbollah a transformé en ligne stratégique entre Téhéran et Beyrouth sous le nom d'unité des fronts », annulant ainsi les frontières. « À moins que les passages illégaux ne soient fermés et que les passages légaux ne soient contrôlés, ces frontières resteront une porte d'entrée pour la criminalité politique, la contrebande et le trafic de drogue », a précisé le communiqué.
Dernier facteur, « l’amputation des services judiciaires, sécuritaires, militaires de l'État en les empêchant de travailler dans certaines zones, dans certains cas, ou dans toute affaire liée à une personne appartenant à l'axe de la résistance ».
Dans un communiqué, les Forces libanaises ont réitéré leur position selon laquelle jusqu’à publication des résultats de l’enquête sur le meurtre de Pascal Sleiman, le parti considère que la victime « a fait l’objet d’un assassinat politique ». L’enquête doit être transparente et publique, a précisé le communiqué publié par les FL.
Evoquant les facteurs fondamentaux qui ont conduit à l’assassinat de Pascal Sleiman, les FL mentionnent le Hezbollah, dont « la présence illégale a entravé le rôle de l’Etat », laissant la place aux "bandes armées et au chaos".
Si plusieurs interlocuteurs de nos correspondants à Mayfouk, Amchit et Jbeil ont déclaré « attendre l’enquête » sur l’assassinat de Pascal Sleiman, dont sa veuve Micheline, tout le monde n’est pas de cet avis.
« Non, je ne fais pas confiance à l’enquête en cours », a ainsi lancé dans une boucherie de Jbeil un agent des Forces de sécurité intérieure en civil à nos journalistes.
A l'heure où la famille de Pascal Sleiman s’apprête à recevoir les condoléances à la salle paroissiale Saint-Georges à Jbeil, nos journalistes se sont rendus dans la ville, où l’ambiance est calme en ce début d’après-midi. Ils y ont rencontré Roger, la cinquantaine, conducteur de tuktuk à Jbeil et partisan des FL, qui leur a affirmé s’en remettre à l’État, tout en taclant le Hezbollah : « Nous voulons la paix. Ce sont eux qui veulent la guerre. Mais nous ne nous laisserons pas tuer comme ça ».
Selon une source judiciaire contactée par l’AFP, « les aveux des sept Syriens arrêtés ont concordé sur le fait que le mobile unique du crime était le vol » de la voiture de la victime. (...) Les suspects « ont avoué avoir frappé la victime au visage et à la tête avec la crosse de leurs revolvers pour qu'il arrête de résister, puis l'ont placé dans le coffre de la voiture » et emmené en Syrie où ils ont découvert qu'il était décédé, a détaillé cette même source judiciaire.
Cette version concorde avec un communiqué lundi soir de l'armée libanaise dans lequel celle-ci indiquait que Pascal Sleiman avait été « tué par des membres d'un gang qui tentaient de voler sa voiture », selon les premiers résultats de l'enquête.
Un véhicule de la Croix-Rouge libanaise, avec la coopération du Croissant-Rouge syrien et de l'armée libanaise, arrive à Homs et se dirige vers l'hôpital gouvernemental Bassel Al-Assad pour y recevoir le corps de Pascal Sleiman, rapporte la LBCI.
A Amchit, Micheline Sleiman, veuve du cadre des FL assassiné, a accueilli nos journalistes Matthieu Karam et Lyana Alameddine dans sa résidence familiale. « Tout le monde aimait Pascal. C’était quelqu’un de pacifique, sans ennemi », décrit-elle, faisant entrer la presse locale qui défile au bas de son immeuble.
Sur les causes de la mort de son mari, elle assure n’avoir « aucune réponse ». « J’essaie de comprendre. Je ne crois pas aux versions (jusqu’à présent) avancées. (Les présumés assaillants) n’ont pas demandé de rançon. Ils ont pris mon époux… mais pas la voiture : comment cela peut-il donc être un vol de voiture ? », analyse-t-elle, ajoutant que le jour de son enlèvement Pascal Sleiman avait renvoyé ses gardes du corps pour la journée. « Il était dans son village (Mayfouk)... » Pour elle, « quelqu’un devait le surveiller ».
Forte et digne, Micheline Sleiman veut répondre à la presse et dit « attendre l’enquête » : « Ma peur, c’est qu’il ne se passe rien, que le Liban reste comme il est (actuellement) ». Mais aujourd’hui, elle assure à L’OLJ avoir confiance et s’attendre à des réponses. « Nous sommes des enfants de Dieu. Et Dieu sait tout », conclut-elle.
Selon une source sécuritaire citée par notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, une délégation militaire et des équipes de la Croix rouge libanaise sont arrivées au poste-frontière de Qaa, dans le nord de la Békaa, afin de réceptionner la dépouille de Pascal Sleiman. Celle-ci se trouvait à l'hôpital Bassel de Homs, en Syrie.
Le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, a condamné un "crime organisé odieux, depuis l'enlèvement de Pascal Sleiman à sa mort, qui a attristé toute la nation".
Il a assuré suivre l'enquête avec le bureau du procureur général près la cour de cassation et les forces de sécurité afin que toutes les personnes impliquées "quelles que soient leur appartenance (politique, ndlr), soient arrêtées et punies".
Dans une rue de Amchit, des amis du défunt sont venus présenter leurs condoléances. En colère, ils ne croient pas à la thèse du vol et n’hésitent pas à critiquer le Hezbollah, sans toutefois le nommer. « C’est un mensonge. Ce n’était pas un vol. C’était un gang armé professionnel », affirme l’un. « Nous attendons l’enquête », souligne-t-il.
« Seuls l’État et l’armée nous protègent. Nous ne voulons pas porter d’armes », lâche un autre, qui se montre dubitatif face aux propos de Hassan Nasrallah qui démentait lundi toute implication du Hezbollah dans le crime. « Il exprimait son avis », se contente-t-il de dire. « En cas de danger, nous sommes des FL. Nous ne serons pas des dhimmis (des non-musulmans protégés mais soumis en terre d’Islam, NDLR) dans ce pays. Si on nous l’impose, nous ne fuirons pas », lance un troisième, en colère.
Une autre résidente de Mayfouk rencontrée mardi matin par nos correspondants, et qui souhaite rester anonyme, ne croit pas non plus à la version officielle de la mort de Pascal Sleiman. « C’est politique », lâche-t-elle tout-de-go. « Je ne crois pas une seule seconde que cela soit un vol ou une affaire liée à des Syriens. C’est de la contrebande… Et qui couvre la contrebande (au Liban) ? », feint-elle d’interroger, tout en refusant de nommer le parti politique auquel elle fait référence.
Mais, à Mayfouk, la peur est montée d’un cran : « Je ne laisserai plus mon fils marcher (seul) dans la rue. Il y a un laxisme sécuritaire dans ce pays ». Et d’ajouter : « Ce serait plus simple de diviser le pays. Quand il n’y avait que le Mont-Liban, nous vivions en paix. Ce n’est plus le cas avec le Grand Liban. Nos valeurs sont différentes. Ce n’est pas une histoire de religion, mais d’obscurantisme », avance-t-elle.
« On attend de voir ce que le Docteur (Samir Geagea, chef des FL) va dire pour connaître la suite. La colère est là. Mais c’est lui qui décide si cette colère restera contenue », conclut-elle, notant toutefois avoir « peur de la guerre ».
Permanence des Forces libanaises et commerces fermés, c’est un village fantôme que nos correspondants, Matthieu Karam et Lyana Alameddine, ont parcouru ce mardi matin. La plupart des habitants ont quitté Mayfouk, dans le Kesrouan, le village d’origine de Pascal Sleiman, pour se rendre dans celui de Amchit, sur la côte, à deux pas de Jbeil, là où la famille de Pascal Sleiman réside.
« Nous avons tous baissé les rideaux de fer pour Pascal. C’était le héros du village », déclare Maroun Khalifé, un des rares passants rencontrés sur place. « C’était un homme pacifique, qui aidait tout le monde dans le village », ajoute le trentenaire, gérant d’un furn (boulangerie traditionnelle). Il ne croit pas à la version officielle sur les motifs du meurtre : « On ne peut rien croire. Dès son enlèvement, il y a eu plusieurs versions. On ne sait rien… ». Une seule chose est sûre : « À l’annonce de sa mort, nous sommes tous devenus fous ».
Commentant des vidéos qui montrent des hommes, identifiés comme des migrants syriens, battus par des groupes d'hommes, eux-mêmes identifiés comme des partisans des FL, le chef du parti Tawhid, Wi'am Wahhab, a déclaré que "certains sauvages devraient cesser leurs attaques contre des Syriens innocents qui font l'objet d'une campagne raciste en réponse à un crime commis par des individus".
"Les images qui circulent sont inacceptables et indiquent une campagne orchestrée, et les forces de sécurité doivent agir rapidement pour faire face à la situation, et les pays qui se soucient des réfugiés sont tenus d'envoyer un message sérieux aux services [de sécurité] pour qu'ils prennent des mesures."
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a présenté ses condoléances à la famille de Pascal Sleiman. « Nous appelons au calme et à la retenue, et demandons à la justice et aux forces de sécurité de faire le nécessaire et d'infliger les peines les plus sévères aux criminels. Nous appelons les médias à s'abstenir de faire des interprétations erronées et d'attiser les conflits », a-t-il affirmé.
Saluant la réaction de la veuve de la victime, Béchara Raï a souligné qu’elle a donné un bel exemple aux Libanais et n’a jamais prononcé le moindre mot appelant à la vengeance ou au meurtre. « Nous sommes des enfants de la résurrection, des enfants de l'espoir, a-t-elle dit », a souligné le chef de l’Eglise maronite.
La Byblos Bank, où Pascal Sleiman a travaillé pendant une vingtaine d'années, a annoncé dans un communiqué fermer ses portes aujourd'hui "en signe de deuil".
"Le défunt a travaillé pour la banque pendant plus de vingt ans et se caractérisait par son professionnalisme, sa sincérité, son dévouement et sa proximité avec ses collègues", ajoute le communiqué.
"Nous condamnons fermement ce crime horrible et nous espérons que les enquêtes menées par les autorités compétentes permettront de faire la lumière sur les circonstances et d'infliger les sanctions les plus sévères aux auteurs".
Le Courant patriotique libre (CPL, aouniste, un parti opposé aux FL), a de son côté estimé que "l'implication de Syriens dans ce crime met en évidence les dangers liés à l'immigration massive", appelant à "ne pas céder à la sédition".
Le député aouniste Ibrahim Kanaan a pour sa part estimé que l'affaire représentait "la dernière chance pour l'Etat et ses institutions" de faire ses preuves. Il a dénoncé l'"anarchie" de la situation sécuritaire et réclamé une nouvelle façon de "gérer" les questions sécuritaires, le dossier des migrants syriens et les contrôles aux frontières.
Le Courant patriotique libre (CPL, aouniste, un parti opposé aux FL), a de son côté estimé que "l'implication de Syriens dans ce crime met en évidence les dangers liés à l'immigration massive", appelant à "ne pas céder à la sédition".
Le député aouniste Ibrahim Kanaan a pour sa part estimé que l'affaire représentait "la dernière chance pour l'Etat et ses institutions" de faire ses preuves. Il a dénoncé l'"anarchie" de la situation sécuritaire et réclamé une nouvelle façon de "gérer" les questions sécuritaires, le dossier des migrants syriens et les contrôles aux frontières.
Depuis sa maison d'Amchit, au nord de Jbeil, l'épouse de Pascal Sleiman a déclaré à la station de médias locale MTV qu'elle ne se laisserait pas abattre par le meurtre de son mari.
"Nous sommes chrétiens, notre Christ a vaincu la mort, nous n'avons pas peur, nous n'avons pas peur de la mort. Chaque fois que l'un d'entre nous meurt, nous devenons plus forts", a déclaré cette mère de trois enfants. "Nous serons plus forts qu'avant. En tant que chrétiens, nous ne reculerons pas et nous resterons dans ce pays de toutes nos forces."
Pierre Bou Assi, député FL de Baabda, a également réagi au meurtre de Pascal Sleiman en déclarant n'avoir "confiance en personne, ni dans les services de sécurité, ni dans les ministres de la tutelle", tout en dressant un parallèle avec de précédentes affaires, dont certains assassinats politiques ayant été commis dans des voitures.
"Des chiens enragés ont déchiqueté le cœur de Pascal Sleiman. Un gang de voleurs a transporté son corps en Syrie ! L'enquête sur les meurtres de Joe Bejjani (tué en décembre 2020 à Kahalé), Lokman Slim (tué près de Nabatiyé en février 2021) et Elias Hasrouni (cadre FL tué dans un accident de voiture au Liban-Sud en août 2023) est morte avant d'avoir vu le jour", a-t-il écrit sur son compte X.
"Jusqu'à ce que la vérité éclate, je n'ai confiance en personne, ni dans les services de sécurité, ni dans les ministres de la tutelle. J'attends la vérité complète. Si possible, cette fois-ci sans Abou Adass (l'islamiste à l'origine de la « fausse revendication » présumée, exprimée au lendemain de l'assassinat de Rafic Hariri)."
Le Parti socialiste progressiste (PSP) a mis en garde contre le "danger que le pays soit entraîné dans une situation malheureuse" à la suite de l'assassinat de M. Sleiman, rapporte l'Agence nationale d’information (Ani, officielle).
"Le PSP exprime ses sincères condoléances aux Forces libanaises et à la famille du défunt, mais il appelle en même temps à prendre conscience du danger d'entraîner le pays dans une situation malheureuse si les réactions non calculées contre les réfugiés syriens échappent à tout contrôle. Le langage de la raison, du droit et de la justice restent le meilleur moyen d'épargner le pays des conflits", peut-on lire dans la déclaration du parti.
"Le PSP condamne fermement [ce] crime et appelle les services de sécurité et l'armée, qui ont déployé des efforts appréciables pour découvrir les circonstances de ce qui s'est passé, à arrêter toutes les personnes impliquées dans cet acte lâche (...) et à leur infliger la peine maximale".
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, proche du tandem chiite Amal-Hezbollah, a insisté sur la nécessité de "prévenir tout discours sectaire ou politique qui entraînerait une catastrophe nationale", selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
"Nous présentons nos condoléances à la famille (de Pascal Sleiman) et au parti des Forces libanaises et insistons sur l'importance de l'unité nationale (...) et sur la nécessaire prévention contre tout discours sectaire ou politique qui entraînerait une catastrophe nationale (...). Ce qui se passe confirme la nécessité d'une réunification nationale. Il faut traiter toutes les communautés et tous les partis comme une seule famille nationale", a-t-il déclaré.
"Nous condamnons fermement l'assassinat de Sleiman par un gang criminel qui a quasiment détruit la paix civile dans le pays", a ajouté M. Kabalan.
Il a également demandé un suivi rapide et transparent de cette affaire et a appelé l'État à activer toutes les "capacités de sécurité proactives".
Plusieurs localités ont en outre interdit de circuler aujourd'hui aux Syriens qui y résident, disant se baser sur des ordres de l'armée libanaise. C'est notamment le cas de Jbeil et de plusieurs villages de la Békaa.
La situation était également tendue dans les rues hier soir et cette nuit et plusieurs vidéos, que L'OLJ n'a pas pu immédiatement vérifier de manière indépendante, ont montré des hommes, identifiés comme des migrants syriens, se faire battre par des groupes d'hommes, identifiés eux comme des partisans des FL. A Jbeil, des voitures ont également été vandalisées.
Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, présidera à 13 heures une réunion exceptionnelle du Conseil central de sécurité intérieure pour discuter de la situation suite au meurtre de Pascal Sleiman. Le ministre Mawlawi devrait prendre la parole à l'issue de la réunion, selon l'Ani.
Après l'annonce de l'armée, le bureau du Premier ministre sortant, Nagib Mikati, s'est empressé d'appeler toutes les parties à "faire preuve de retenue" et ne pas se laisser "entraîner par leurs émotions".
Un communiqué similaire a été publié par le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, qui a également appelé au calme et à "faire en sorte que les auteurs de ce crime odieux atteignent leurs objectifs, notamment en termes d'atteinte à la sécurité".
Pour rappel, Pascal Sleiman, originaire de Mayfouk, sur les hauteurs de Jbeil, avait été attaqué vers 18h15 dimanche par des hommes qui lui avaient bloqué la route alors qu’il se trouvait à Kharbé, proche de son village.
Une version des choses qui n'a pas semblé convaincre les FL. En fin de soirée, le parti de Samir Geagea a publié un communiqué affirmant que la mort de son cadre était le résultat d'un « meurtre prémédité » que les FL « considèrent comme un assassinat politique jusqu'à preuve du contraire ».
Après la publication de ce communiqué, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), les partisans FL qui bloquaient l'autoroute de Jbeil dans les deux sens de la circulation, depuis le matin, se sont retirés.
Hier, toute la journée avait été marquée par le suivi de l'enquête de l'armée et des forces de sécurité libanaises pour localiser Pascal Sleiman. Des infos contradictoires avaient circulé au fil des heures, jusqu'à ce qu'en soirée, la troupe annonce que le responsable FL avait été tué par un gang de Syriens, pour motif crapuleux, et que son corps avait été emmené en Syrie.
Bonjour et bienvenue sur notre couverture en direct des événements au Liban, suite à l'annonce par l'armée du meurtre d'un responsable local des Forces libanaises pour la région de Jbeil, Pascal Sleiman, aux mains d'un "gang".
Nous ferons ici le suivi des principales réactions à cette affaire et des développements sur le terrain.
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@ Marie Claude, C'est ce qui est en train de se passer à Jbeil, des haut-parleurs annoncent aux syriens qu'ils ont jusqu’à vendredi pour partir....
15 h 29, le 11 avril 2024