Des haut gradés sanctionnés "pour l'exemple" après un attentat contre des ingénieurs chinois

Les autorités pakistanaises ont annoncé samedi avoir sanctionné des haut gradés de la police après un attentat-suicide ayant récemment tué cinq ingénieurs chinois, affirmant vouloir faire « un exemple » contre la « négligence », dernière mesure d'une série visant à rassurer son grand voisin.

Une commission d'enquête nommée par le Premier ministre Shehbaz Sharif --qui avait promis aux employés chinois de « remuer ciel et terre » pour garantir leur sécurité-- a pris des « mesures disciplinaires », a affirmé lors d'une conférence de presse à Lahore (est) le ministre de l'Information Attaullah Tarar. M. Sharif a ordonné « une action immédiate » contre « ces individus qui ont fait preuve de négligence et qui serviront d'exemple », a-t-il ajouté, sans donner la nature de ces sanctions mais en précisant les grades d'au moins cinq responsables visés.

Pékin a investi des milliards de dollars ces dernières années au Pakistan, son plus proche allié dans la région. Mais Islamabad peine à garantir la sécurité du personnel et des intérêts chinois sur son sol, où ils sont souvent ciblés.

Fin mars, après la mort dans un attentat-suicide de cinq ingénieurs chinois employés sur le chantier du barrage de Dasu (nord-ouest) et de leur chauffeur pakistanais, les travaux à Dasu et sur le barrage de Diamer Bhasha, à une centaine de kilomètres de là, avaient été interrompus.

Les deux groupes chinois y opérant avec des centaines d'employés chacun avaient réclamé un renforcement des mesures de sécurité, ce qu'Islamabad a dit avoir mis en place. Les travaux à Diamer Bhasha ont donc repris mais pas à Dasu dans l'immédiat.

La police pakistanaise a arrêté plus d'une dizaine de suspects, dont des Afghans, pour cet attentat. Islamabad ne cesse d'affirmer que des groupes armés, tels les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques planifiées depuis le sol afghan, via une frontière très poreuse. Le gouvernement afghan nie abriter des groupes armés étrangers utilisant son sol pour attaquer ses voisins.

En mars, l'Armée de libération du Baloutchistan (BLA), un mouvement séparatiste baloutche, avait mené une attaque contre des locaux du port stratégique de Gwadar, clé de voûte d'un vaste projet chinois, dans la même province.