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Dernières Infos - Aide à Gaza

Des mesures "éparpillées" pas suffisantes, insiste le chef de l'ONU

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'adresse à la presse au siège de l'ONU à New York, le 5 avril 2024. Photo AFP / CHARLY TRIBALLEAU

Des « mesures éparpillées » ne seraient pas suffisantes pour améliorer l'aide humanitaire à Gaza », a plaidé vendredi le secrétaire général de l'ONU après les promesses israéliennes d'autoriser « temporairement » la livraison d'aide par de nouveaux points de passage. « Il n'est pas suffisant d'avoir des mesures éparpillées. Nous avons besoin d'un changement de paradigme », a commenté Antonio Guterres devant la presse, appelant toutefois Israël à respecter « réellement et rapidement » ses promesses.

Pressé par la communauté internationale, Israël a annoncé vendredi autoriser la livraison « temporaire » d'aide dans la bande de Gaza via le port d'Ashdod et le point de passage d'Erez, au lendemain d'une mise en garde inédite de son grand partenaire américain.

En plein drame humanitaire à Gaza, la mort lundi dans des frappes israéliennes de sept travailleurs de l'ONG World Central Kitchen (WCK) a accru le mécontentement international. « Après cette tragédie, le gouvernement israélien a informé les Nations unies de son intention de permettre une augmentation substantielle de l'aide humanitaire distribuée à Gaza », a noté vendredi Antonio Guterres. « J'espère sincèrement que ces intentions seront réellement et rapidement concrétisées parce que la situation à Gaza est absolument désespérée ».

Après six mois de conflit provoqué par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, « nous sommes au bord d'une famine de masse, d'une conflagration régionale, d'une perte totale de confiance dans les normes internationales », a insisté le chef de l'ONU, répétant son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération de tous les otages.

« Trop faibles pour pleurer » 

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité, la patronne de l'ONG Save the Children-USA, Janti Soeripto, a peint un tableau déchirant de la souffrance des enfants, interrompue brièvement par la secousse d'un séisme faisant dire à l'ambassadeur palestinien que son discours faisait « trembler le sol ». « Le prochain lot de morts massives d'enfants à Gaza ne viendra pas de balles et de bombes, mais de la famine et de la malnutrition », a-t-elle lancé. « L'inaction est un choix, et les choix ont des conséquences: la malnutrition grave n'est pas une mort calme et sans douleur », a-t-elle insisté. « Quand un enfant a faim, son corps faiblit, ses muscles dépérissent, la vision se trouble, son système humanitaire et ses organes sont en défaillance (...). A ce stade, ils sont trop faibles pour pleurer ».

L'ambassadeur slovène à l'ONU Samuel Zbogar a lui appelé ses 14 collègues du Conseil à se mettre à la place de la population de Gaza. « Si nous étions réunis dans le nord de Gaza aujourd'hui (...) 10 d'entre nous passeraient des nuits et des jours entiers sans manger. La moitié d'entre nous auraient besoin désespérément d'aide humanitaire. Et au moins 5 d'entre nous seraient parents d'enfants gravement mal nourris, risquant de mourir », a-t-il lancé.

« Israël a toujours facilité l'entrée constante de l'aide humanitaire à Gaza », s'est défendu l'ambassadeur israélien Gilad Erdan, faisant porter la responsabilité de la situation humanitaire au Hamas, et à l'ONU « incapable de mettre en place un mécanisme de distribution efficace ». « La réalité est que la perte de vies innocentes lors d'une guerre est parfois inévitable, malgré les efforts d'Israël bien au-delà de son devoir », a-t-il affirmé.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. L'offensive israélienne en représailles a fait plus de 33.000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des « mesures éparpillées » ne seraient pas suffisantes pour améliorer l'aide humanitaire à Gaza », a plaidé vendredi le secrétaire général de l'ONU après les promesses israéliennes d'autoriser « temporairement » la livraison d'aide par de nouveaux points de passage. « Il n'est pas suffisant d'avoir des mesures éparpillées. Nous avons besoin d'un changement...