A Nice, le maire s'oppose à une boutique éphémère de Shein

« Shein n'est pas le bienvenu »: le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé mercredi qu'il s'opposait à l'ouverture d'une boutique éphémère du géant de la « fast-fashion » dans cette ville de la riviera française (sud-est).

La presse locale avait annoncé mardi qu'elle prendrait place trois jours mi-avril à la Gare du Sud, une ancienne gare du centre-ville réaménagée en médiathèque publique, avec un site de restauration confié par la ville au groupe privé Iera.

« Christian Estrosi a contacté immédiatement Renato Iera, dirigeant du groupe Iera, qui a accepté d'annuler l'opération », a annoncé la mairie.

« Nous avons engagé des discussions avec les acteurs concernés de la municipalité de Nice au cours des derniers mois au sujet d'un éventuel projet de pop-up (boutique éphémère, NDLR) à Nice et, bien que nous ne poursuivions pas ce projet, nous reconnaissons et respectons les remarques de M. Estrosi », a réagi Shein, sollicité par l'AFP.

Avec un choix de références pléthoriques à très bas prix, l'application Shein, fondée en Chine en 2012 et dont le siège est désormais à Singapour, connaît un succès fulgurant dans un contexte d'inflation. Mais elle est devenue un symbole de la « fast-fashion », décriée en France, même si elle s'en défend, pour des pratiques jugées néfastes pour l'environnement et son recours à des sous-traitants sous-payés.

En mars, l'Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi pour rendre cette mode éphémère moins attractive, avec des pénalités financières et une interdiction de la publicité. Le Sénat doit encore se prononcer sur ce texte.

Shein, qui ne vend quasiment qu'en ligne, à l'exception de ces boutiques éphémères, cible une clientèle jeune, très présente sur les réseaux sociaux. A l'automne, la tenue de l'une de ces boutiques à Lille, dans le nord de la France, avait déjà fait l'objet de contestations.