
Un soldat de l’armée libanaise se tenant près de la voiture dans laquelle se trouvait Hadi Moustapha, membre du Hamas tué par une frappe israélienne le 13 mars 2024. Mahmoud Zayyat/AFP.
Lors d’un discours principalement religieux à l’occasion du début du mois de ramadan, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a évoqué les développements au Liban et à Gaza, réitérant que le front du Sud est un « front de soutien » au Hamas auquel il a laissé le soin de négocier au nom de « l’axe de la résistance ».
« Depuis notre front libanais, nous affirmons que nous soutenons la résistance, la population de Gaza et le commandement du Hamas. Notre front restera en position de soutien à tout moment », a-t-il affirmé, comme pour se dédouaner de toute responsabilité et donc de réduire le risque d’une guerre israélienne totale contre le Liban. Il n’a pas manqué dans ce cadre d’envoyer un message indirect au mouvement palestinien qui lui faisait par la bouche de ses responsables plusieurs reproches dans le passé sur la faiblesse de son implication dans cette guerre. « Notre front libanais fait son devoir et joue son rôle pleinement », a-t-il lancé.
« Même les experts de l’ennemi (israélien) reconnaissent les pertes infligées par la résistance. Après cinq mois de combats, Israël n’a pas réussi à obtenir de victoire, n’a pas atteint un seul de ses objectifs, à commencer par celui d’éradiquer le Hamas, s’est ainsi félicité Hassan Nasrallah. Aujourd’hui, au sixième mois de la guerre, vous négociez indirectement à travers le Qatar et l’Égypte avec qui ? Avec le Hamas, qui négocie au nom de tous les fronts de la résistance. » Le chef du Hezbollah a clairement voulu se dissocier du point de vue politique du Hamas et des négociations en cours, et donc se protéger des résultats qui pourraient en émaner. Il a dans le même temps tenu à envoyer des fleurs au mouvement islamiste qui, selon lui, négocie « en position de force » (pour un cessez-le-feu). « Ceux qui disent que la balle est dans le camp du Hamas concernant les pourparlers mentent. Les États-Unis mentent pour exonérer Benjamin Netanyahu de l’échec des négociations », a-t-il accusé.
Concernant le front du Sud, Hassan Nasrallah a répété que son rôle est d’affaiblir l’ennemi. « L’agitation des Israéliens a augmenté en raison de l’escalade des opérations de la résistance au Liban, a t-il déclaré dans une volonté manifeste d’insuffler un vent d’encouragement à sa base. Sur le front nord d’Israël, il y a une grande discrétion sur les pertes dans les rangs des soldats et au niveau des véhicules militaires (occasionnées par les frappes du Hezbollah, NDLR). » « Les pertes économiques subies dans le sud du Liban ne sont rien en comparaison avec les énormes pertes israéliennes sur le front nord », a-t-il ajouté. « L'armée israélienne est épuisée (...) sur le front nord, en Cisjordanie et à Gaza », a-t-il encore estimé. « Cet ennemi et la société de cet ennemi montrent des signes de fatigue », a-t-il insisté, estimant que l'armée israélienne « manquait d'effectifs » pour déclencher une guerre contre le Liban. Et Nasrallah de lancer : « Quiconque veut évaluer ce que fait la résistance sur le front libanais doit voir qu’elle dissuade l’ennemi de lancer une guerre contre le Liban. La victoire est à celui qui persévère, et il est de notre devoir de rester inébranlables. L’axe de la résistance est en position de force et l’ennemi en position de faiblesse. » Et de conclure : « La question nécessite un peu de temps, notre devoir à tous est de persévérer et de résister... »
Frappe ciblée contre le Hamas à Tyr
Ces propos interviennent alors qu'Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du Hezbollah, accentuant les menaces d'une guerre ouverte.
Mercredi encore, au moins deux personnes, dont un cadre du Hamas, ont été tuées mercredi par une frappe israélienne à proximité de Tyr, grande ville côtière du Liban-Sud, jusque-là épargnée par les bombardements israéliens. La frappe a visé une voiture à proximité du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé où la cible réside. Il s’agit de Hadi Moustapha, décrit par une source proche du Hamas contactée par L’Orient-Le Jour comme étant un « cadre » du mouvement palestinien. De son côté, l’armée israélienne a présenté Hadi Moustapha comme un « important agent » du Hamas qui serait derrière « des attaques contre des objectifs israéliens et juifs dans le monde ». L’Agence nationale d’information a de son côté fait état de trois morts, un Palestinien et deux Syriens. L’une des deux victimes syriennes passait à proximité sur une motocyclette au moment de la frappe et l’autre a succombé à ses blessures dans la soirée, selon l’agence.Outre cette opération, les affrontements entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, se sont poursuivis au Liban-Sud. Mercredi, un enfant de sept ans a été grièvement blessé et deux autres personnes ont été légèrement blessées lors d’une frappe aérienne israélienne ayant visé un bâtiment dans le village de Yater, a déclaré une source médicale à notre correspondant dans le Sud Mountasser Abdallah. Des frappes similaires ont visé des habitations situées à Kantara, Labbouné et Kafra. Des tirs d’artillerie israéliens ont également visé les périphéries des localités de Majdel Zoun, Markaba, Naqoura, Jibbein et Yarine. Dans la soirée, Israël a ratissé le village de Wazzani avec des mitrailleuses lourdes, selon les habitants, et a mené trois raids, à quelques minutes d’intervalle, sur Maïss el-Jabal.
De son côté, le Hezbollah a revendiqué au moins cinq attaques contre Israël mercredi. Il a notamment affirmé avoir frappé les casernes israéliennes de Zebdine et de Ramim, ainsi qu’un groupe de soldats israéliens à l’est du site de Hanita. Le groupe chiite a également annoncé qu’il avait « confronté un drone israélien » au-dessus de la frontière libano-israélienne avec « des armes appropriées, le forçant à battre en retraite et à retourner » en Israël.
Dans ce contexte tendu, le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a chargé les services compétents de son ministère de déposer une plainte devant le Conseil de sécurité de l’ONU à la suite de la série d’attaques israéliennes les 11 et 12 mars visant des civils dans des zones résidentielles autour de la ville de Baalbeck. Ces attaques ont fait trois morts, dont deux combattants du Hezbollah.
Quel devoir? Qui l’a mandaté pour défendre d’autres pays depuis nos frontières? Où sont les opposants nom de nom? Pourquoi ne prennent ils pas l’initiative de dénoncer les actes de ces vendus, puisque le pouvoir usurpé peine à le faire pour cause d’intérêt personnel? Où vit on et comment en serait on arrivé à ce niveau de déchéance et de faiblesse, face à l’usurpation qui vient se vanter de détruire notre pays sans avoir d’opposants ni de vrais résistants pour l’en empêcher. Où est le peuple? Qu’attendons nous pour nous soulever pour sauver notre pays?
20 h 48, le 15 mars 2024