Interpellation à Paris du suspect de l'agression d'un homme portant une kippa

Un homme soupçonné d'avoir agressé le 1er mars un sexagénaire portant une kippa qui sortait d'une synagogue à Paris a été interpellé mercredi dans la capitale française, a-t-on appris de source proche de l'enquête. L'homme est suspecté d'avoir frappé et traité de « sale juif » la victime, le 1er mars, avant de prendre la fuite à pied.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé une « nouvelle agression antisémite » et un « acte inqualifiable ». L'agresseur a porté plusieurs coups de poing et de pied à la victime, âgée de 62 ans, qui a été transportée à l'hôpital.

Le suspect lui a dit « qu'il était un tueur, car juif, qu'il tuait des gens à Gaza », a relaté à l'AFP l'avocate de la victime, Me Corinne Serfati-Chetrit. « C'est la première fois qu'il a été agressé de la sorte », a-t-elle souligné, « et son traumatisme psychologique est même plus important que ses préjudices physiques ».

L'enquête a permis de faire un rapprochement avec une autre affaire, datant de décembre 2020 et qui s'était déroulée dans le même quartier de Paris, a indiqué une autre source proche du dossier.

Le suspect interpellé mercredi avait alors menacé de mort une famille de confession juive, la « stigmatisant en raison de sa religion », selon cette source. L'affaire avait été classée après des excuses du mis en cause envers la victime, qui avait accepté cette conciliation.

Les autorités françaises ont fait état d'une forte augmentation des actes antisémites dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas en cours depuis octobre.

Le ministre de l'Intérieur a demandé vendredi aux préfets de renforcer les mesures de protection de la communauté juive en France -la plus nombreuse d'Europe-, notamment autour des écoles et lieux de cultes, après qu'une distribution d'aide humanitaire à Gaza a tourné au drame suite à des tirs israéliens et une bousculade qui ont fait 115 morts, selon le Hamas.

La communauté internationale a réclamé une enquête et un cessez-le-feu immédiat dans la guerre déclenchée par l'attaque sanglante menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza.

Cette attaque a fait quelque 1 160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de chiffres officiels. Les islamistes ont également enlevé 250 otages, dont 130 restent en captivité. 31 d'entre eux sont présumés morts, selon Israël.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi un nouveau bilan de 30 717 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.