La justice française a condamné mercredi pour « apologie du terrorisme » à 12 mois de prison avec sursis un militant propalestinien qui avait qualifié l'attaque du Hamas du 7 octobre « d'acte de résistance » durant une manifestation en novembre.
La peine a été prononcée par le tribunal correctionnel de Montpellier dans le sud de la France devant lequel cet homme de 44 ans était poursuivi.
Comme peine complémentaire, ce quadragénaire sera inscrit au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait), ce qui le contraindra à régulièrement déclarer son domicile et ses déplacements à l'étranger, a indiqué la présidente du tribunal en rendant son délibéré.
Le tribunal a aussi prononcé son inéligibilité pour trois années et l'a condamné à verser environ 3.000 euros de dommages et intérêts à cinq associations qui s'étaient portées parties civiles.
A l'audience du 8 février, le parquet avait requis 12 mois d'emprisonnement avec un sursis probatoire de 18 mois et un stage de citoyenneté.
Il avait également demandé à ce que l'homme soit frappé d'une interdiction de participer à toute manifestation publique pendant un an.
Dans une vidéo relayée début novembre par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), le militant avait qualifié au micro, devant quelques dizaines de personnes, l'attaque du mouvement islamiste du 7 octobre « d'acte de résistance », « d'acte héroïque » et de « battement d'ailes de papillon ».
Le préfet du département de l'Hérault, François-Xavier Lauch, avait dénoncé des « propos extrêmement graves » et saisi le procureur de la République.
Dans son jugement, le tribunal a estimé mercredi que l'homme, qui se qualifie de « militant antiraciste politique » depuis une dizaine d'années, « ne pouvait ignorer que le Hamas fait partie des organisations considérées comme terroristes par l'Union européenne ».
Désigner l'attaque du Hamas comme un « acte de résistance » revient donc à émettre un jugement favorable » et le délit d'apologie du terrorisme est dès lors « caractérisé », a expliqué la présidente du tribunal.
A sa sortie, l'homme, 44 ans, dépressif, a indiqué qu'il « ne savait pas » encore s'il ferait appel, sans plus de commentaires.
Lors de l'audience, il s'était justifié en disant qu'on « ne peut pas parler du 7 octobre sans parler de colonisation ». « Les faits sont tragiques, les morts du 7 octobre sont tragiques », avait-il ajouté, estimant cependant que « le terrorisme est un terme politique, pas juridique ».
« On n'applaudit pas le meurtre d'un enfant, on ne relativise pas de telles monstruosités », lui avait répondu Maxime Rosier, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Languedoc-Roussillon, partie civile.
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