Rechercher
Rechercher

Sport - Football

Les Libanaises déjà renversantes au championnat d'Asie de l'Ouest

Les Cèdres ont déjà validé leur ticket pour les demi-finales de la « WAFF Championship » féminine à la faveur de leurs victoires au forceps face à l’île de Guam (4-3), lundi, avant de réitérer mercredi contre l'Arabie Saoudite (3-2).

Les Libanaises déjà renversantes au championnat d'Asie de l'Ouest

Les joueuses libanaises célébrant le but sur coup franc inscrit par Layla Iskandar (n° 10) lors de la victoire du Liban face à l'île de Guam en ouverture de la WAFF Championship 2024, lundi, à Djeddah, en Arabie Saoudite. Photo West Asian Football Federation (WAFF)

C’est un Liban à deux visages qui a foulé ce lundi la pelouse du stade du Roi Abdullah, à Djeddah. Sans dire qu’il a totalement effacé le premier, le second fut toutefois suffisamment reluisant pour permettre aux Cèdres d’empocher une victoire semblant inespérée au sortir des 45 premières minutes. « Encore une fois, cette équipe a montré qu’elle disposait d’une grande force de caractère, se réjouit Waël Gharzeddine, le sélectionneur libanais. On ne peut pas complètement se satisfaire d’une performance où l’on ne joue qu’une mi-temps sur deux, mais j’ai aimé cette réaction des joueuses qui est encourageante pour la suite. »

Vents contraires

Avant les effusions de joie qui ont émané du banc libanais au terme d’une fin de rencontre renversante, c’était plutôt la tête des mauvais jours qui se dessinait sur les visages des Cèdres lors d’un premier acte où elles avaient visiblement la tête à l’envers.

Sans doute gênées par les rafales qui soufflaient face à elles, les Cèdres ont eu toutes les peines du monde à s’extraire de la pression exercée par l’équipe de l’île de Guam. Acculées dans leur moitié de terrain, les Libanaises ont enchaîné les erreurs d’inattention et les pertes de balle. Un faux départ sanctionné immédiatement par Rebecca Bartosh, qui a profité d’un dégagement manqué de Rana Mokdad, la capitaine libanaise, pour propulser le ballon dans les filets de Lamitta Dib à bout portant (0-1, 9e).

Les deux capitaines, dont Rana Mokdad pour le Liban (d.), se saluant avant le début de la rencontre. Photo WAFF

Sonnées d’entrée, les Cèdres sont allées de mal en pis, laissant des espaces béants devant leur surface. Les attaquantes guamanaises ne se sont pas privées pour les exploiter, surtout Bartosh, qui a repris sans contrôle un centre venu de la gauche pour tromper à nouveau la portière libanaise, peut-être pas exempte de tout reproche sur ce coup-là (0-2, 18e).

Sans parvenir à vraiment porter le danger sur la cage adverse, les Libanaises sont donc rentrées têtes basses, méconnaissables par rapport à leurs deux succès de la semaine passée face à la Syrie (1-0 puis 3-1).

Lire aussi

Layla Iskandar, une Libanaise sur les pelouses saoudiennes

« Jamais de notre vie nous n’avions joué de cette façon. Certes, les conditions de jeu n’étaient pas en notre faveur, mais cela ne constitue en rien une excuse. » Comme à son habitude, Layla Iskandar n’est pas du genre à se cacher. Que ce soit sur le terrain comme dans les vestiaires, la joueuse d’al-Ittihad de Djeddah sait endosser quand il le faut son rôle de meneuse, statut qui s'est encore plus renforcé depuis qu’elle est devenue la meilleure buteuse de l’histoire de la sélection nationale en octobre 2023. « Nous nous sommes dit les choses à la mi-temps, car notre prestation n’était pas digne du maillot que nous portons », confie l’attaquante de 21 ans, qui n’avait pas pu participer à la préparation (déjà tronquée) avec le reste de l’équipe.

Loin de se chercher des circonstances atténuantes à cette entame ratée, à laquelle les 5 mois passés sans le moindre rassemblement ne sont sans doute pas étrangers, les joueuses de Waël Gharzeddine sont revenues des vestiaires avec de tout autres intentions. L’effet de la causerie n'a pas tardé à se faire sentir, puisqu’à peine 4 minutes après le coup d’envoi de la seconde période, « Lili » Iskandar  a sollicité un « une-deux » avec l’une des deux joueuses entrées en jeu pour dynamiser le milieu de terrain, Christy Maalouf, avant terminer du pied gauche pour ramener les siennes à 2 buts à 1 (49e).

« Connexion »

Les rôles ont semblé s’être inversés par rapport au premier acte, car ce sont désormais les Libanaises qui ont fait tourner le ballon dans le camp adverse, en particulier grâce à son duo de joueuses évoluant dans les championnats étrangers. « Depuis qu’elle a intégré l’équipe, nous avons une très bonne connexion avec Christy », relate Lili Iskandar à propos de sa coéquipière de 19 ans, qui évolue depuis peu dans l’équipe réserve du Paris FC, club français de 1re division. « Lili et Christy ont développé une relation technique très intéressante depuis le dernier rassemblement, abonde Waël Gharzeddine. Lorsque Lili arrive à trouver des espaces entre les lignes adverses, Christy a souvent la lucidité pour lui donner des bons ballons. »

Lili Iskandar en action. Photo WAFF

D’habitude à la passe, Christy Maalouf sait aussi prendre l’initiative. Alors que le chronomètre défile, la jeune milieu de terrain s'est retrouvée aux abords de la surface guamanaise et a décidé de tenter sa chance d’une audacieuse frappe du gauche qui a fini par tromper la gardienne adverse, laissant le ballon lui filer entre les doigts… 2-2 (75e).

Lire aussi

FC Bint Jbeil, jouer la montée avec la guerre aux trousses

De nouveau à égalité, les Cèdres ont poursuivi leurs assauts dans l’espoir d’aller chercher une victoire qui semblait désormais leur tendre les bras. Mais à force de trop se découvrir, elles ont concédé un 3e but, inscrit cette fois par Mariah Anaya (3-2, 85e). Un coup de massue qui n’a en rien altéré les ambitions libanaises qui sont reparties sans plus tarder à l’abordage. À tel point que Julie Atallah, fauchée par son adversaire, a obtenu un coup franc à quelques centimètres de la surface. Légèrement excentrée sur la droite, Lili Iskandar a pris ses responsabilités et décidé d’enrouler le ballon en finesse qui est passé au-dessus du mur… avant de finir sa course au fond des filets tout en effleurant la barre transversale (3-3, 88e).

Pas encore de quoi rassasier les Cèdres, puisque au milieu des 4 minutes de temps additionnel, le tandem Iskandar-Maalouf a encore frappé. Profitant d’un ballon récupéré par une autre Iskandar, Cécile, Lili a sollicité à nouveau un « une-deux » avec la joueuse du Paris FC dans la zone de vérité pour conclure, une fois de plus, du gauche devant une gardienne guamanaise qui n'a pu que constater les dégâts (4-3, 90e+3).

Waël Gharzeddine en pleine discussion avec son adjointe Joana Hamzé. Photo WAFF

Ce copier-coller de l’action ayant amené le premier but libanais offre à la joueuse d’al-Ittihad le premier triplé de sa carrière. Avec ses 10e, 11e et 12e but sous le maillot de la sélection, Lili Iskandar a scellé en tout cas le sort de cette rencontre ô combien prolifique et qui lance la campagne des Libanaises en terres saoudiennes sur de bons rails. « Notre manque de préparation s’est ressenti sur ce premier match, mais avec ce dénouement positif cela devrait nous aider à gagner en confiance pour la suite du tournoi », conclut Waël Gharzeddine, qui ne cache pas les ambitions élevées de son équipe, finaliste de la dernière édition de la Coupe ouest-asiatique : « Aller jusqu’au bout. »

Il faudra pour cela que les Libanaises corrigent leur fâcheuse tendance à baisser le pied sur l'une des deux mi-temps, comme ce fut à nouveau le cas ce mercredi soir lors de leur 2e match contre l'Arabie Saoudite. Après un départ en fanfare, qui a vu Christy Maalouf (encore elle) ouvrir le score dès la 3e minute de jeu, avant que la Saoudienne Nouf Saud marque contre son camp et que Syntia Salha corse encore l'addition sur pénalty pour donner une avance confortable aux Cèdres à la pause (3-0), la tendance s'est complètement inversée dans le seconde acte. Les Saoudiennes ont failli faire le même coup réussi par les Libanaises l'avant-veille en revenant à la marque (3-2) puis passant tout proches de l'égalisation dans les dernières minutes.

Malgré tout, avec ces deux succès et ces six points glanés, les Libanaises sont d'ores et déjà assurées de voir les demi-finales de la compétition, tout comme les Jordaniennes, tombeuses des deux mêmes adversaires (3-1, 3-0), qu'elles retrouveront ce vendredi à 16h (heure de Beyrouth) pour se disputer la première place du groupe.

C’est un Liban à deux visages qui a foulé ce lundi la pelouse du stade du Roi Abdullah, à Djeddah. Sans dire qu’il a totalement effacé le premier, le second fut toutefois suffisamment reluisant pour permettre aux Cèdres d’empocher une victoire semblant inespérée au sortir des 45 premières minutes. « Encore une fois, cette équipe a montré qu’elle disposait d’une grande force...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut