Frappes américaines : "16 morts, dont des civils" en Irak

Les frappes américaines dans l'Ouest de l'Irak ayant visé vendredi des groupes armés pro-iraniens ont fait au moins « 16 morts, dont des civils » et 25 blessés, selon un bilan officiel annoncé samedi par le porte-parole du gouvernement irakien.

Dans un communiqué, Bassem al-Awadi, a fait état de frappes contre « des positions où sont stationnées nos forces de sécurité » ainsi que des « zones civiles voisines », dans les régions d'Akachat et d'al-Qaïm, près de la frontière avec la Syrie. « Cette agression (...) a fait 16 martyrs, dont des civils, et 25 blessés, outre les dommages infligés aux bâtiments résidentiels », a-t-il ajouté.

Washington s'était engagé à mener ces frappes de représailles après l'attaque de drone qui a tué trois soldats fin janvier sur une base en plein désert jordanien près de la frontière avec la Syrie.

Vendredi, un porte-parole de la Maison Blanche avait assuré que Washington avait « prévenu le gouvernement irakien avant les frappes ». Concernant toute « coordination préalable » avec les Etats-Unis sur ces frappes, le communiqué du gouvernement irakien dément des « allégations mensongères visant à duper l'opinion publique internationale et à esquiver toute responsabilité légale pour ce crime ».

Un premier bilan fourni samedi à l'AFP par deux sources sécuritaires faisait état de 18 morts, dont 15 membres des groupes armés et trois civils.

Depuis la mi-octobre, plus de 165 frappes de drones et tirs de roquettes ont visé les soldats américains déployés avec une coalition internationale en Irak et en Syrie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI). Revendiquées par une nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran --la « Résistance islamique en Irak »-- ces attaques interviennent dans un contexte régional explosif, sur fond de guerre à Gaza entre Israël et le mouvement palestinien du Hamas.

« La présence de la coalition internationale qui s'est écartée de son mandat et des missions qui lui ont été imparties, est devenue une menace pour la sécurité et la stabilité de l'Irak », et risque d' »entraîner l'Irak dans des conflits régionaux », fustige samedi le communiqué du gouvernement.

Vendredi avant les frappes, un responsable d'une des factions pro-Iran a assuré à l'AFP que les « menaces américaines » avaient poussé les groupes armés à « déplacer certains équipements et abandonner certaines bases ». Un autre responsable a assuré que « certains commandants du terrain » sont partis en Iran, tandis que d'autres ont rallié « des positions sûres ».