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Moyen-Orient - ARABIE SAOUDITE

Pourquoi Aramco ne veut plus augmenter sa capacité de production pétrolière

L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle maintiendrait sa capacité de production à 12 millions de barils par jour.

Pourquoi Aramco ne veut plus augmenter sa capacité de production pétrolière

La tour Aramco à Riyad, le 16 avril 2023. Fayez Nurledine/AFP

Dans un revirement inattendu, Riyad a ordonné à la compagnie pétrolière nationale Aramco de maintenir sa capacité de production pétrolière à 12 millions de barils par jour (bpj). Le royaume abandonne ainsi un plan de plus de 20 milliards de dollars visant à augmenter sa capacité à 13 millions de barils par jour d’ici à 2027. Aramco, la plus grande compagnie pétrolière du monde, a déclaré mardi qu’elle avait reçu des instructions du ministère de l’Énergie pour mettre un terme à ce projet. Les raisons de cette décision n’ont pas été précisées par le royaume, mais des experts ont déjà fourni des analyses préliminaires.

Un virage au profit de Vision 2030 ?

Dans un message sur le réseau social X, Amena Bakr, analyste auprès d’Energy Intelligence, affirme que « les fonds économisés devraient alimenter les projets de diversification de Vision 2030 ». Le plan de développement lancé en 2016 par le prince héritier Mohammad ben Salmane vise à mettre en place une économie diversifiée, notamment pour réduire la dépendance du royaume à l’égard du pétrole.

La chercheuse a également émis l’hypothèse que cette décision pourrait être motivée par le désir d’une meilleure gestion des coûts. Actuellement, l’Arabie saoudite produit environ 9 millions de bpj, ce qui signifie que le royaume dispose déjà d’une capacité de réserve de 3 millions de bpj. Une réalité « coûteuse », selon Amena Bakr, en raison notamment des coûts opérationnels liés à l’entretien des réservoirs pétroliers, où des indicateurs tels que la pression doivent être surveillés en permanence.

La décision saoudienne pourrait également être liée à des prévisions de demande concernant le marché pétrolier, alors qu’une partie du monde a entamé sa transition vers une énergie plus verte. À la mi-décembre, les représentants de plus de 200 pays ont décidé de commencer à réduire leur consommation de combustibles fossiles au cours de la COP28, le sommet mondial sur le climat qui se tenait l’année dernière à Dubaï, afin d’atténuer les effets négatifs du changement climatique. Le royaume était l’un des principaux opposants à l’accord avant son adoption. Selon Reuters, Riyad et Abou Dhabi n’ont cessé de réclamer davantage d’investissements dans le pétrole et le gaz, arguant que les combustibles fossiles continueront à faire partie du bouquet énergétique pour les décennies à venir. Pourtant, « les principaux consommateurs, dont les États-Unis et l’Union européenne, ont adopté des politiques visant à abandonner les combustibles fossiles au profit d’énergies plus propres, ce qui a découragé ces investissements », rapporte l’agence de presse.

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Bien qu’elle puisse déclencher des spéculations sur le marché, une source au fait du dossier a toutefois déclaré à Reuters que la décision saoudienne de ne plus augmenter ses capacités de production « ne reflète en aucun cas un changement de point de vue quant aux scénarios futurs sur la demande de pétrole ».

Carole Nakhlé, directrice générale de Crystol Energy, société de conseil et de formation dans le domaine de l’énergie, a pour sa part déclaré à L’Orient Today que le royaume avait sans doute anticipé une demande plus forte que constatée. Plus grand importateur de pétrole au monde, la Chine est actuellement en difficulté sur le plan économique, ce qui pourrait avoir un impact sur sa demande de pétrole et, par conséquent, sur la demande globale du marché pétrolier.

Il n’est pas clair si le retour de Riyad à une production 12 millions de bpj est une décision définitive et si elle sera susceptible d’être modifiée à l’avenir. À cet égard, le Financial Times note que l’Arabie saoudite a la capacité d’augmenter à tout moment sa production pour répondre à des pics soudains de la demande.

Dans un revirement inattendu, Riyad a ordonné à la compagnie pétrolière nationale Aramco de maintenir sa capacité de production pétrolière à 12 millions de barils par jour (bpj). Le royaume abandonne ainsi un plan de plus de 20 milliards de dollars visant à augmenter sa capacité à 13 millions de barils par jour d’ici à 2027. Aramco, la plus grande compagnie pétrolière...

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