Rechercher
Rechercher

Sport - Football - Coupe d'Asie

D’où viennent les joueurs de la sélection libanaise de football ?

Opposé au Tadjikistan ce lundi, le Liban peut décrocher la première qualification de son histoire pour les phases finales d’une Coupe d’Asie. Voici en cartes le profil des 26 joueurs de la sélection.

D’où viennent les joueurs de la sélection libanaise de football ?

L'effectif libanais démarrant la rencontre contre la Chine lors du 2e match de poules du Groupe A de la Coupe d'Asie, mercredi 17 janvier, au stade al-Thumana de Doha. Karim Jaafar/AFP

Ce lundi, à partir de 17h (heure de Beyrouth), en dépit des différents, le calcul sera relativement simple pour les Cèdres. Ils peuvent (comme ils nous l’ont habitués) rentrer dans le rang et quitter Doha dès ce soir sans la moindre victoire au compteur. Ou bien rentrer dans l’histoire et décrocher, en cas de succès contre le Tadjikistan, une chance de devenir la première équipe à hisser le Liban jusqu’au second tour d’une Coupe d’Asie.

Match de la dernière chance

Après deux années jalonnées par les échecs et les changements d’entraîneur (dont le dernier ne remonte qu’à la mi-décembre), les 26 Libanais qui pénétreront sur la pelouse du stade al-Thumana auront l’occasion de tirer un trait sur cette période sombre de la sélection nationale et (qui sait ?) entamer un nouveau cycle qui lui permettrait de retrouver, un tant soit peu, son rang sur l’arène du football asiatique. « Nous sommes déterminés à obtenir cette qualification pour rendre fiers tous les Libanais dans cette période difficile, a assuré le défenseur Khalil Khamis, dimanche en conférence de presse. Nous savons qu’ils seront encore nombreux à nous supporter demain (lundi, NDLR) dans les tribunes. À nous de montrer que nous serons dignes de leur soutien. »

Sur le même sujet

Coupe d’Asie : le Liban se contente du nul face à la Chine

Il ne reste qu’à espérer que Miodrag Radulovic, revenu à la rescousse il y a un peu plus d’un mois pour pallier le licenciement de l’éphémère Nikola Jurcevic (4 matchs seulement sur le banc des Cèdres), saura se montrer plus audacieux qu’à l’accoutumé dans un rendez-vous où seule la victoire sera belle. Nombreux sont ceux qui espèrent le voir délaisser, ne serait-ce que le temps d’une rencontre, sa défense à 5 et ajouter un brin de folie dans sa composition de départ.

Car si l’assise défensive de cette équipe n’est plus à démontrer, son rendement offensif est jusqu’à présent peu reluisant avec zéro but inscrit lors des deux rencontres précédentes contre le Qatar (0-3) et la Chine (0-0), contre qui le capitaine Hassan Maatouk puis Hassan Srour avaient toutefois heurté la barre transversale. Ce n’est pourtant pas le talent qui manque sur le banc des remplaçants, surtout du côté de Ali el-Haj et de Daniel Lajud, les deux joueurs les plus rapides de l’effectif. Alors qu’ils n’ont toujours pas joué la moindre minute depuis leur arrivée au Qatar, leur entraîneur monténégrin fera peut-être (enfin) le pari de les lancer dans la dernière demi-heure pour déstabiliser un bloc tadjik qui sera sans doute difficile à percer.

La diaspora revient en force

Ce même Daniel Lajud fait partie des 11 sélectionnés sur les 26 présents à Doha à avoir grandi en dehors du Liban, dont il détient la nationalité par le biais de son père. International libanais depuis 2022, l’ailier de 24 ans né à Veracruz, au Mexique, a suivi le mouvement initié ces dernières années par la Fédération libanaise de football qui consiste à ouvrir plus largement les portes de la sélection aux joueurs issus de la diaspora.


Une richesse sur laquelle l’équipe du Liban aurait tort de ne pas s’appuyer. Selon la réglementation FIFA, un joueur peut endosser la nationalité sportive d’un pays dont est issu au moins l’un de ses quatre grands-parents. De quoi donner d’assez larges possibilités à une sélection comme celle du Liban qui a récemment eu recours à la naturalisation pour rapatrier des talents dont la libanité n’était qu’une origine : c’est ainsi qu'Alexander Succar et Leonardo Chahine ont respectivement troqué leur passeport sportif péruvien et suédois au bénéfice de celui du Liban.

Lire aussi

Coupe d’Asie : le Liban peut-il créer la surprise ?

Mais bien qu’ils aient été récemment auréolés de leurs nouveaux papiers, les lenteurs administratives du pays du Cèdre pour homologuer ces deux nouvelles « recrues » de la sélection ont compromis leur présence au sein de l’équipe qui s’est envolée vers le Qatar. « Il y a eu des retards au niveau du gouvernement, confie un membre de la fédération qui requiert l’anonymat. Tout a été fait en temps et en heure de notre côté, mais l’inertie de l’administration pour délivrer leurs nouveaux papiers ne nous a pas permis de les inscrire à temps sur les listes FIFA. Ils ne pourront jouer avec nous qu’après la Coupe d’Asie », ajoute-t-il.

Fibre sudiste

Comme pour tous les pays qui comptent des ressortissants disséminés à travers le globe, l’équilibre entre joueurs « locaux » et ceux de « l’extérieur » n’est pas toujours évident à trouver au sein d’un vestiaire. « Il ne faudrait pas que les talents que nous développons ici se retrouvent bloqués en sélection par des joueurs venus de l’étranger, remarque Abbas Atwi, ancien capitaine des Cèdres devenu entraîneur de la sélection libanaise des moins de 16 ans. Nous avons du potentiel parmi les nouvelles générations qui arrivent. L’enjeu est de réussir à faire venir des joueurs qui ont des profils différents de ceux dont nous disposons déjà au Liban. »

Carte situant l'origine des joueurs de la sélection nés au Liban. Illustration de Guilhem Dorandeu

Parmi ces 11 Libanais « de l’extérieur », plusieurs ont également fait le choix de poursuivre leur carrière sur les terrains de la première division libanaise – la Lebanese Premier League – ou plus précisément dans les rangs de deux clubs majeurs du championnat : al-Ansar et al-Ahed.

Ils y côtoient ainsi une bonne partie de leurs coéquipiers en sélection, qui proviennent quant à eux en grande partie des régions du sud du Liban (cazas de Tyr, Bint Jbeil, Saïda), ou bien des banlieues du sud de Beyrouth.

Si, à titre de comparaison, l’on y retrouve moins de diversité que chez leurs homologues du basket (où la proportion entre joueurs chrétiens et musulmans est quasi équivalente en équipe nationale), la sélection de football du Liban comprend des joueurs venus de tous les horizons. À eux désormais d’en donner un nouveau à leur équipe nationale, dès cet après-midi contre le Tadjikistan.

Liste complète :

Gardiens : Mehdi Khalil – Mostafa Matar – Ali Sabaa.

Défenseurs : Hussein Zein – Nour Mansour – Kassem el-Zein/Hassan Chaitou – Maher Sabra – Alex Melki – Nassar Nassar.

Milieux : Walid Shour – Hassan Srour – Felix Melki – Mohammad Haidar – Ali Tneish – Yahya Hindi – Mohammad Ali Dhaini – Jihad Ayoub.

Attaquants : Hassan Maatouk – Bassel Jradi – Ali el-Hajj – Hilal el-Helwe – Soony Saad – Daniel Lajud – Gabriel Bitar – Omar Bugiel Chaaban

Ce lundi, à partir de 17h (heure de Beyrouth), en dépit des différents, le calcul sera relativement simple pour les Cèdres. Ils peuvent (comme ils nous l’ont habitués) rentrer dans le rang et quitter Doha dès ce soir sans la moindre victoire au compteur. Ou bien rentrer dans l’histoire et décrocher, en cas de succès contre le Tadjikistan, une chance de devenir la première...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut