L'arsenal militaire des houthis attaqués par les Etats-Unis et le Royaume-uni

Les rebelles houthis du Yémen, qui ont promis de riposter aux frappes aériennes des Etats-Unis et du Royaume-uni, menées dans la nuit de jeudi à vendredi contre leurs sites militaires, ont développé des capacités militaires comprenant des missiles balistiques et de croisière et des drones.

Affirmant agir par "solidarité" avec les Palestiniens de la Bande de Gaza territoire ravagé par la guerre entre Israël et le Hamas, ils ont multiplié les attaques contre les navires marchands dans le sud de la mer Rouge, en affirmant ne viser que les navires liés à Israël.

Après des mises en garde, les Etats-Unis et le Royaume-uni ont fini par attaquer des sites militaires des houthis, disant vouloir empêcher les menaces contre le trafic maritime international.

Ces rebelles, soutenus par l'Iran, ont entamé le développement de leur capacité militaire depuis leur prise du pouvoir en 2014, avec des missiles balistiques et de croisière, ainsi que des drones, fabriqués à partir de matériel ou de composants iraniens, selon des experts de défense.

Missiles balistiques

L'arsenal des houthis comprend des Typhoon, une version remodelée des missiles iraniens Qadr, d'une portée de 1.600 à 1.900 km, explique Fabian Hinz, spécialiste de l'armement au sein de l'International Institute for Strategic Studies. "Ils ne sont pas du tout précis, au moins les versions qui ont été montrées, mais ils peuvent atteindre Israël", dit-il à l'AFP. Lors des essais effectués en 2016 par l'Iran, ces missiles avaient touché des cibles situées à 1.400 km de distance.

Mohammed Albasha, expert au sein du groupe Navanti, basé près de Washington, précise que les rebelles ont dévoilé leur arsenal de Typhoon quelques semaines seulement avant le 7 octobre et l'attaque d'une violence sans précédent du Hamas sur le territoire israélien. 

Missiles de croisière

Les rebelles yéménites, qui contrôlent une grande partie du nord du pays, possèdent également des versions modifiées des missiles de croisière iraniens Qods, selon Fabian Hinz. Ils ont une portée de 1.650 km environ.

En 2022, les houthis ont affirmé que leurs Qods avaient touché des installations pétrolières à Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, à 1.126 km du nord-Yémen. Ces missiles avaient déjà frappé en 2020 des installations en Arabie saoudite.

Les Emirats et l'Arabie saoudite, sont membres de la coalition militaire qui appuie le gouvernement yéménite face aux insurgés houthis depuis 2015.

Drones

L'Arabie saoudite et les Etats-Unis accusent régulièrement l'Iran de fournir du matériel militaire aux houthis, ce que Téhéran dément. Les rebelles affirment produire eux-mêmes leurs drones qui, selon des experts utilisent des composants iraniens importés illégalement.

Les houthis disposent également de drones d'attaque Shahid-136, d'une portée de 2.000 km et qui sont aussi utilisés par la Russie dans sa guerre en Ukraine, souligne Fabien Hinz. Ils ont aussi dans leur arsenal le Samad-3, doté d'une charge explosive de 18 kg et d'une portée d'environ 1.600 km, qui a déjà frappé des cibles eux Emirats et en Arabie saoudite, selon des experts.

Ces drones, guidés par GPS, "volent de façon autonome en suivant des points de parcours préprogrammés" vers leur cible, écrivait en 2020 le Center for Strategic and International Studies.