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Nos Lecteurs ont la Parole

D’Abraham à l’apocalypse, en passant par Jésus, une histoire de cohérence et d’amour


Point de vue d’un chrétien d’Orient.

Reconstruire le temple de Salomon par les juifs met-il le christianisme en défaut ? Ou bien sera-t-il un précurseur de paix tant attendu ?

À la base, le temple était la tente dans laquelle Moïse entrait pour parler à Dieu dans le désert, et l’arche de l’Alliance contenant la parole de Dieu, les 10 commandements, était porté par les Israéliens jusqu’à l’arrivée à Jérusalem.

La tente de Moïse est devenue en 970 avant J.-C. un temple construit par Salomon, fils de David. L’arche de l’Alliance était conservée au milieu du temple, lieu considéré demeure terrestre de Dieu sur Terre, appelé le saint des saints, protégé par le rideau du temple. Le rideau était supposé séparer le Dieu saint du peuple pécheur, seul le grand prêtre ayant accès une fois par an au saint des saints. En commémoration de la demande de Dieu à Abraham de sacrifier Isaac et de le remplacer par l’agneau à la dernière minute, le grand prêtre sacrifiait l’animal choisi à la Pâque juive. De ce même lieu, du saint des saints, le grand prêtre arrosait les fidèles du sang de l’agneau afin de les laver de leurs péchés.

Ce temple fut détruit par l’invasion des Mésopotamiens en 587 avant J.C. et l’arche de l’Alliance initiale ne fut jamais retrouvée.

La construction du second temple a commencé en 537 avant J.-C. et s’est terminée en l’an 416 avant

J.-C. Celui-ci fut détruit en l’an 70 par les Romains après la mort de Jésus comme prédit par le Christ (« Un jour viendra où il ne restera pas pierre sur pierre qui ne sera renversée. »)

Le rideau du second temple, supposé séparer Dieu saint du peuple pécheur, fut déchiré le jour de la Passion du Christ. Cette déchirure est considérée par les chrétiens comme la permanente présence de Dieu parmi nous sans barrière et sans délimitation de lieu. (« Là où vous me cherchez, vous me trouvez. ») Le rideau déchiré est vu aussi comme la première pierre tombant de l’édifice.

En dévoilant à la Pâque juive le saint des saints, lieu d’où le grand prêtre sacrifiait les animaux et aspergeait le peuple de leur sang pour laver les péchés des fidèles, le Christ bien visible sur la croix, le jour de la Pâque juive, remplace Isaac et l’agneau en versant son sang pour le salut des hommes (« Prenez et mangez, ceci est mon corps, prenez et buvez, ceci est mon sang de la nouvelle alliance versé pour vous pour la rémission des péchés. ») Communion quotidienne ou du moins occasionnelle pendant la messe avec à l’appui une rémission des péchés lors de la communion, et non plus une fois l’an. « Détruisez ce temple et je le reconstruirai en trois jours » (Jean 2.19). Le Christ, parlant du sanctuaire de son corps, devient le nouveau temple où le sacré est conservé. Le temple n’est plus terrestre, il est en chacun de nous comme il n’est plus localisé uniquement à Jérusalem, mais matériellement, dans toutes les églises à travers le monde.

La Sainte Vierge, en portant le Christ, la « Parole de Dieu », en son sein, remplace l’arche de l’Alliance contenant les 10 commandements et, ayant participé à la « Passion du Christ », rentre dans le saint des saints.

Parler d’une troisième reconstruction du temple de Jérusalem serait remettre la parole du Christ, voire la doctrine chrétienne, complètement en question. À moins que ce troisième temple ne devienne une église construite en vénérant le Christ sauveur. Le Christ avait reproché aux juifs d’avoir transformé le temple de Dieu en lieu de vols et de triche (« Ma maison sera une maison de prière, vous l’avez transformée en maison de voleurs » Mathieu 21.13). Il a prédit qu’il sera détruit et qu’il ne sera reconstruit que quand le peuple reconnaîtra le Messie en acclamant de nouveau : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » En utilisant l’expression « Ma maison sera », le Christ se proclame Dieu et propriétaire des lieux, et de ce fait, définit son rôle, lieu de prière et de louange. Par contre, l’emplacement du temple semble être peu important pour le Christ, de son temps la religion divisant les peuples. Les Samaritains avaient leur temple au mont Garizim, alors que les juifs orthodoxes l’avaient à Jérusalem. Le Christ a dépassé le problème du lieu en plaçant la prière pour la Samaritaine au niveau relationnel avec Dieu (prière en esprit et vérité).

Il est évident de ce qui précède que le christianisme s’inspire du judaïsme, ou que c’est plutôt l’aboutissement du judaïsme et le dessein ultime de Dieu d’un point de vue chrétien.

On ne peut pas comprendre la demande de Dieu de sacrifier Isaac par son père Abraham si on ne la met dans la perspective citée plus haut. En prenant la place d’Isaac sur l’échafaud (la croix), le Christ devient le descendant humain d’Abraham (peuple élu) en prenant la place du sacrifié, il devient l’agneau de Dieu. Si vous croyez au Christ, vous devenez aussi des descendants d’Abraham (saint Paul), des enfants de Dieu, selon l’Évangile (saint Jean) et des piliers du temple de Dieu (Apocalypse 3.12).

Le Christ a dit aux pharisiens : « Vous n’êtes pas les descendants d’Abraham, vous êtes les descendants de votre père le diable. Il a été meurtrier depuis le commencement. » (Jean 8.44).

Les juifs considèrent le Christ comme usurpateur, contrairement aux chrétiens qui le considèrent comme Dieu incarné. Cette différence cruciale entre les deux croyances met l’entente entre les deux communautés quasiment contre nature. Entente du moins momentanée et opportuniste, côté israélien, besoin de soutien et d’allié, alors qu’elle est humaine charitable ou expiatoire, côté chrétien, vu le mal fait aux juifs à travers les siècles.

Quand les grands prêtres juifs avaient décidé de tuer le Christ, ils ont dit à Ponce Pilate : que son sang retombe sur nous et sur nos enfants.

Peut-on considérer cette phrase comme une malédiction prophétique qui poursuit les juifs ? Malédiction continue dont l’arrêt est conditionné par la reconnaissance du Christ comme le Messie attendu et cité dans leur Bible ? Ou bien une reconnaissance du Messie après beaucoup d’épreuves jusqu’au second retour du Christ parmi nous, retour glorieux et majestueux, comme prophétisé dans l’Apocalypse de saint Jean ? On dira alors : fallait-il voir pour croire ? C’était quoi la foi avant ? « Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. » (Jean 20.29).

Une reconnaissance du Christ, même tardive, suivie ou bien précédée de la reconstruction du temple tant attendue, ne sera plus un motif de guerre et de haine. Elle procurera la paix, et le loup pourra côtoyer l’agneau (Esaïe 65.25).

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Point de vue d’un chrétien d’Orient.Reconstruire le temple de Salomon par les juifs met-il le christianisme en défaut ? Ou bien sera-t-il un précurseur de paix tant attendu ? À la base, le temple était la tente dans laquelle Moïse entrait pour parler à Dieu dans le désert, et l’arche de l’Alliance contenant la parole de Dieu, les 10 commandements, était porté par les Israéliens jusqu’à l’arrivée à Jérusalem.La tente de Moïse est devenue en 970 avant J.-C. un temple construit par Salomon, fils de David. L’arche de l’Alliance était conservée au milieu du temple, lieu considéré demeure terrestre de Dieu sur Terre, appelé le saint des saints, protégé par le rideau du temple. Le rideau était supposé séparer le Dieu saint du peuple pécheur, seul le grand prêtre ayant accès une fois par an au saint...
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C’est la mythologie grecque

Eleni Caridopoulou

22 h 54, le 04 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • C’est la mythologie grecque

    Eleni Caridopoulou

    22 h 54, le 04 janvier 2024

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